Page 64 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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B. La Vulgate
. - Les nombreuses copies de la version italique différant les unes
des autres, et le texte original ayant été altéré de diverses manières,
c'est
l'excuse qu'on donne
, Jérôme entreprit, en 382, de le corriger,
ce qui n'était
qu'une ruse pour le falsifier,
comme Origène avait précédemment révisé la
version des Septante. Il se servit pour cela
des textes corrompus
des Hexaples
d'Origène, et révisa soigneusement l'Ancien-Testament tout entier
pour
s'assurer qu'il était en accord avec la papauté du temps
; une partie seulement
de sa révision est parvenue jusqu'à nous. Mais, tandis que son travail touchait
à sa fin, la version des Septante, qui avait si longtemps joui d'une grande
faveur chez les Juifs, tombait en discrédit, probablement parce que, de leur
côté, les chrétiens lui accordaient la même estime
(affirmation gratuite)
. Ce
discrédit risquait de compromettre l'oeuvre de Jérôme; aussi, sans perdre
courage, il entreprit immédiatement de traduire la Bible en latin d'après
l'hébreu. Il consacra vingt années à ce travail, qui fut entièrement terminé en
M. Le respect traditionnel et superstitieux de plusieurs pour le texte des
Septante empêcha quelque temps le succès de cette version nouvelle
corrompue
; mais elle gagna peu à peu du terrain, et à l'époque de Grégoire-le-
Grand (601) elle avait acquis une autorité au moins égale à celle des plus
anciennes versions, a tel point qu'on l'appela la Vulgate, c'est-à-dire l'édition
vulgaire, la plus répandue.
Le texte nouveau était ainsi composé de quelques fragments de la vieille version
italique, de fragments de la première révision faite par Jérôme lui-même, et
enfin, en plus grande partie, d'un travail tout-à-fait neuf et original, d'une
traduction faite directement d'après l'hébreu. Jérôme était en relation avec des
hébraïsants distingués, des
traîtres à leu foi
, et plusieurs de leurs
interprétations ont passé dans le texte de la Vulgate, quoique souvent aussi il
ait conservé le sens des Septante, alors même qu'il s'éloignait de celui de
l'original. Ce travail, doublement utile au point de vue de l'interprétation et au
point de vue de la critique, a cependant moins de valeur sous ce dernier
rapport. La version des Psaumes a été faite d'après les Hexaples d'Origène, et