Page 370 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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également exact, mais plus approprié à son raisonnement, de souverain
sacrificateur. - Le mot dieux, du Ps. XCVII, 7, est traduit par anges Héb., I, 6;
le terme de l'original signifie proprement les puissants, et s'applique à Dieu,
aux faux dieux, aux anges, et généralement à tous ceux qui sont élevés en
autorité; l'apôtre choisit la signification la moins éloignée, et néglige le reste. -
Le mot libérateur est employé, Rom., XI, 26, 27, au lieu de rédempteur, Esaïe,
LIX, 20, parce qu'après l'apparition de Christ, l'emploi de ce dernier mot dans
ce passage eût été ambigu. - Ainsi encore: les sages, 1 Cor., III, 20, au lieu de
les hommes, Ps. XCIV, 11; - tu adoreras, Matth., IV, 10, au lieu de tu
craindras, Deut., VI, 13. - Cf. aussi Rom., XIV, 11 et Esaïe, XLV,
23.Quelquefois dans la citation d'une prophétie certains mots sont omis, soit
parce qu'ils ne sont pas nécessaires au raisonnement, soit parce qu'ils
pourraient soulever une question que l'apôtre n'a pas l'intention de, discuter.
Ainsi les mots “apportant le salut” ou “qui se garantit par soi-même (Zach., IX,
9)” sont omis par Matthieu, parce que le fait n'était pas encore apparent à cette
époque. - Héb., X, 16, Paul omet une clause de Jér., XXXI, 34, parce qu'elle
renferme une promesse qui n'était pas encore accomplie. Voyez aussi Rom., X,
15. 2 Cor., VI, 17.D'autres fois enfin, la citation du Nouveau-Testament rend la
pensée plus clairement que les Septante et la fait ressortir avec plus de force
que l'original lui-même; cf. les Septante de Job, V, 13 avec 1 Cor., III, 19, et
l'hébreu et les Septante de Esaïe, XXIX, 14 avec 1 Cor., 1, 19.Il ne faudrait pas,
de ce que les écrivains sacrés se contentent de citer le sens général d'un
passage, se hâter de conclure que les mots n'ont pas leur valeur, et bien moins
encore que des différences soient des erreurs ou des inexactitudes. Il n'y a
nulle part un changement de sens, et quant à la substitution d'un mot à un
autre, elle est ordinairement intentionnelle, et riche de leçons et d'aperçus
nouveaux. Dans l'Apocalypse, par exemple, les citations, quoique presque
toujours indirectes, offrent un très-grand intérêt; elles rattachent entre elles les
prédictions des deux économies, et jettent du jour sur le sens du langage
symbolique de la Bible, en permettant de comparer les figures de l'Ancien-
Testament avec celles du Nouveau, et quelquefois, avec leur réalisation et