Page 369 - LE MANUEL DE LA BIBLE

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versions ont habituellement choisi le sens primitif et littéral, les Septante le
sens secondaire et dérivé..§ 143. Différences et variantes dans les citations. -
Indépendamment des trois cas ci-dessus mentionnés, il reste un grand nombre
de passages où la citation ne s'accorde ni avec l'hébreu, ni avec la traduction
grecque. Environ la moitié des citations s'attachent au sens plutôt qu'aux
mots. Dans toutes le sens exact est conservé, bien que les expressions ne
soient pas les mêmes (cf. Rom., XV, 42 et Esaïe, XI, 10; 1 Cor., Il, 9 et Esaïe,
LXIV, 3; 1 Cor., I, 31 et Jér., IX, 24). Quelquefois cependant, tout un
raisonnement reposant sur les mots, la citation est littérale, comme Héb., III, 7-
10. Gal., III, 16. 1 Cor., XV, 45.Les écrivains sacrés citent l'Ancien-Testament
d'après le même principe dont nous ferions usage nous-mêmes en citant
l'Ecriture.Quand la traduction des Septante est suffisamment exacte, les
auteurs du Nouveau-Testament s'en contentent d'ordinaire; mais dans d'autres
passages, quand ils ont besoin d'une exactitude rigoureuse, ils traduisent
directement de l'hébreu. - Saint Matthieu, par exemple, se sert habituellement
des Septante; mais dans les passages qui ont rapport au Messie, il donne la
plus grande attention au texte hébreu, et le suit aussi littéralement que
possible. Saint Paul, dans l'épître aux Hébreux, se sert presque toujours des
Septante et les cite textuellement
(Ceci n’est que de la pure spéculation).
Quoique la plupart des différences dans les citations s'expliquent par le fait
qu'on s'attachait plus au sens qu'aux mots, il y a cependant encore à cela des
raisons faciles à comprendre.Pour adapter une citation à son contexte, on
change quelquefois le nombre, la personne, le temps ou le mode du verbe (cf.
Luc, IV, 12. Deut., VI, 16. - Luc, VI, 10. Esaïe, VI, 9. -Jean, XIX, 36. Exode, XII,
46).Pour faire ressortir la force d'un raisonnement ou pour suggérer une leçon
nouvelle, le mot hébreu est souvent rendu par une espèce de diminutif dans la
traduction, le sens plus large renfermant celui qui l'est moins. Ainsi Pierre
(Actes, III, 25), citant Gen., XXII, 18, se sert du mot familles, au lieu de
nations, pour rappeler à ses auditeurs juifs que les Gentils sont aussi leurs
frères. - De même, Héb., V, 10, Paul traduit le mot hébreu cohen, qu'il a
exactement rendu par prêtre au verset 5, d'après les Septante, par le mot