Page 982 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

Version HTML de base

Palestine, Cuspius Fadus, Tibère Alexandre, Cumanus, Félix, et Festus: ces deux derniers seuls sont
nommés dans le livre des Actes. C'étaient généralement des hommes cruels, arrogants, avides jusqu'au
point de faire des accords avec des chefs de brigands, et de leur assurer moyennant un tant pour cent une
libre carrière. Ils suçaient le pays systématiquement, et l'irritaient encore par leur justice toute vénale.
Leur avidité et leur arbitraire despotisme ne respectaient pas même la dignité sacerdotale; les
installations, nominations, ou dépositions de souverains sacrificateurs étaient à l'ordre du jour. Les sujets
de plaintes, les griefs, les accusations même ne manquaient pas contre eux, mais ils savaient en paralyser
les effets, la crainte faisait abandonner les poursuites, et les appels à Rome ne parvenaient pas à dominer
les cris des factions qui se déchiraient.
Lorsqu'ils venaient à Jérusalem pour y faire un séjour plus ou moins prolongé, ils descendaient
ordinairement au palais d'Hérode, sur le pavé duquel, en plein air, ils étaient censés rendre la justice;
— Voir: Pavé, Prétoire.
________________________________________
PRONOSTIQUEURS,
________________________________________
— Voir: Devins.
________________________________________
PROPHÈTES.
________________________________________
Le judaïsme, charnel et matériel, même imparfait, renfermait cependant, du moins en germe, toute l'idée
de la religion divine et véritable. L'esprit pouvait circuler dans ses formes; elles n'étaient pas l'esprit, elles
ne le supposaient pas, mais elles ne le repoussaient pas non plus, et plusieurs l'annonçaient. Le sacerdoce
était comme la charpente osseuse du mosaïsme, et le résumé, le dessin de ses formes. Le prophétisme en
était le cœur, le sang qui circule dans les veines, qui vivifie tout sur son passage et qui laisse dans la mort
les organes dont il s'éloigne. Ou si l'on aime mieux, le sacerdoce était le canal, mais le prophétisme était
l'eau qui le remplit et qui fertilise les champs qu'il parcourt. La mission des prêtres était permanente et
suivie, celle des prophètes était momentanée, temporaire, individuelle; les premiers enseignaient par
leurs actions, les seconds par la parole; les uns regardaient davantage à l'extérieur, les autres à l'intérieur;
la correction des mœurs était confiée au sacerdoce, les prophètes demandaient le renouvellement du
cœur, Deutéronome 10:16; 30:2, sq. La loi de Moïse n'avait pas eu pour but unique ou principal de faire
d'Israël un État, ni même un État théocratique, quelque spirituel qu'on se le représente. La loi tendait à la
circoncision du cœur, elle voulait remplir l'âme d'amour pour Dieu, la sanctifier, la rendre semblable à ce
qu'elle était avant la chute, la former ou la reformer à l'image de Dieu. Cet esprit régénérateur perce à
travers toutes les prescriptions, à travers tous les détails nombreux et variés du mosaïsme, comme s'il
voulait se graver dans les cœurs de tous en traits de vie, et son expression la plus pure, la plus vraie, la
plus fécondante, mais ce n'est pas la seule, se trouve dans le prophétisme. La loi ne donne pas sans doute
aux prophètes une position absolument et rigoureusement légale; elle n'établit pas cette institution, mais
elle la suppose comme elle-même en émane, comme elle fut proclamée par l'activité et le ministère
prophétique. Moïse apparaît sous l'ancienne économie comme un prophète qui n'a plus retrouvé son égal
jusqu'au jour où le Christ, son supérieur, est venu accomplir, achever, plutôt que détruire son œuvre,
Deutéronome 34:10. La prophétie existait avant la loi, cf. Jude 14; et déjà plusieurs manifestations
prophétiques avaient eu lieu, Nombres 11:17; 12:6; 23:23; Exode 15:20, lorsque la loi dut intervenir pour
fixer les caractères qui distinguaient les vrais des faux prophètes, Deutéronome 13:2; 18:15. La prophétie
est plutôt une des promesses qu'une des prescriptions de la loi; les prophètes sont annoncés comme un
libre don de la grâce divine, comme une bénédiction promise à la théocratie, comme un instrument de
Jéhovah et un signe de sa bienveillance particulière pour un peuple qu'il veut conduire à la sainteté. La
liberté de l'esprit succède à la servitude de la chair; et quand des lois minutieuses règlent la naissance,
l'extraction, l'onction, la personne, la vie, le costume des prêtres, rien de pareil ne préside au ministère
980