Page 980 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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par Jacob, et lui a donné, par erreur, une bénédiction qui était irrévocable; d'ailleurs, il y avait eu de la
part d'Ésaü abandon de son droit d'aînesse, Genèse 25:31. Jacob, en assurant à Éphraïm des droits qui
appartenaient à Manassé, l'a fait comme prophète; d'autres motifs que nous expliquons en leur place,
donnèrent également à Jéhoachaz le trône qui revenait, par droit de naissance, à son frère aîné Jéhojakim;
de même encore probablement Sédécias, q.v., succéda à son frère plus jeune Jéhojachin. Salomon, enfin,
fut substitué à Adonija.
L'expression de premier-né se prend, dans l'Écriture, en divers sens figurés; elle est appliquée à Jésus,
Colossiens 1:15. Apocalypse 1:5, et signifie, dans ces passages, qu'il a été engendré du Père avant
qu'aucune créature eût été produite, et qu'il est le premier qui soit ressuscité par sa propre vertu. Dans
Ésaïe 14:30, les premiers-nés des misérables (texte hébreu) signifie les plus misérables; et le premier-né de
la mort, Job 18:13, désigne, soit la plus terrible des morts, soit la plus terrible des maladies.
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PRISCE ou, plus ordinairement, Priscille,
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femme d'Aquilas, qu'elle accompagnait dans ses voyages, et quelquefois nommée avant lui, mais jamais
sans lui, Actes 18:2; Romains 16:3; 1 Corinthiens 16:19; 2 Timothée 4:19. Quelques-uns croient qu'elle était
diaconesse.
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PRISON.
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Fort connue des Égyptiens, comme on peut s'en convaincre par l'histoire de Joseph chez Potiphar, la
prison était inconnue des anciens Hébreux; il n'en est pas parlé dans toute la législation de Moïse, et ce
n'est que plus tard qu'elle devint un châtiment assez ordinaire, cf. Esdras 7:26. Quelques passages du
livre de Job ne peuvent rien prouver, malgré son ancienneté, parce qu'il décrit des mœurs étrangères à la
Palestine. Deux exemples d'arrestations préventives, celui d'un Israélite lapidé pour avoir ramassé du
bois le jour du sabbat, Nombres 15:32-36, et celui du fils de l'Égyptien, lapidé aussi pour avoir blasphémé,
Lévitique 24:10-12, non seulement ne prouvent rien, puisque le mot de prison, employé par quelques
traducteurs, signifie proprement garde, ainsi que l'ont rendu nos versions, et que rien n'indique qu'il soit
question du dépôt dans un lieu spécial, plutôt que d'un simple état de surveillance et d'arrêt; mais encore,
ils ne peuvent rien prouver si l'on se rappelle que ces deux scènes se passent dans les campements du
désert, où certes on ne supposera pas que les Israélites traînassent une prison après eux. Lors donc que M.
Pastoret (dans son Moïse considéré comme législateur, p. 342), dit que dès qu'un homme était soupçonné
ou accusé d'un forfait, on s'assurait de lui par l'emprisonnement, et que l'Écriture en offre plusieurs
exemples, il parle d'une manière un peu hasardée, et M. Cellérier (Espr. de la Lég. Mos. II, 325) n'a fait
que justice en lui reprochant un esprit superficiel. La prison préventive peut toujours être remplacée par
un cautionnement, et la prison, comme peine, par une amende. Or, au milieu d'un peuple agriculteur, où
chacun possédait un bien de terre, chacun pouvait être puni par une amende; la prison n'était pas
indispensable, et, d'un autre côté, elle eût pu être nuisible en arrachant aux travaux de la terre les
hommes qui devaient la travailler; elle eût été pour eux tout à la fois une privation de la liberté, et une
amende souvent considérable, en occasionnant un temps plus ou moins long de jachère, et une
diminution dans le revenu.
Sous les rois, alors que par l'accumulation des richesses entre certaines mains, la pauvreté, qui devait être
inconnue dans le pays, avait fini par se montrer, la prison put être aussi substituée à l'amende, mais ce ne
fut pas législativement; ce fut plutôt arbitrairement, sous de méchants rois, et contre des hommes de Dieu
trop libres dans leurs censures, 2 Chroniques 16:40; Jérémie 20:2; 32:2; 33:1; 37:15. Après l'exil, elle devint
beaucoup plus habituelle, notamment sous la domination étrangère, Matthieu 11:2; Luc 3:20, et on
l'appliqua soit à ce que les Juifs appelaient des délits religieux, la prédication de l'Évangile, Actes 5:18,21;
8:3; 12:4; 22:4; 26:10, soit à l'insolvabilité des débiteurs, Matthieu 18:30.
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