historien n'est pas une autorité, mais le fut-elle, à son tour elle ne prouverait rien. Si dom Calmet ajoute:
«Nous n'en demandons pas davantage ici», on peut conclure qu'il n'est pas difficile en matière de
preuves. Il argue encore d'une notice sur la maison d'Onésiphore, dont nous avons parlé à cet article, et il
termine en disant: Si cela est, voilà la prière des morts bien établie par saint Paul même. Oui, si. On
pourrait se procurer pour toutes les doctrines des preuves de cette force.
La même Église a hérité des pharisiens leurs vaines redites, et quand on peut croire que, dans la
catholicité tout entière, il se prononce chaque jour des cent millions de Pater incompris, sous toutes les
formes, comme devoirs, comme tâches, comme punitions, par zèle sans connaissance, par vanité, par
crainte, par habitude, on ne peut que penser à ce que disait le chef de l'Église en parlant de ces vaines
redites: Malheur à vous! Qu'attendre, en effet, de pareilles prières, sinon le sommeil et la mort des âmes,
leur endurcissement. Pourquoi dégrader ainsi l'homme et la prière tout ensemble, et faire de Dieu même
une espèce de teneur de livres qui enregistre en débit et crédit les prières émises par la bouche des
pécheurs? Il est triste, pour la plus grande secte de la chrétienté, d'être ainsi descendue au-dessous du
judaïsme, au niveau, même au-dessous du mahométisme, et ce reproche qui tombe, non point sur tous
ses prêtres, ni sur tous ses fidèles, mais sur tout son système, suffit à lui seul pour le caractériser et le
stigmatiser.
________________________________________
PRIMOGÉNITURE.
________________________________________
Les premiers-nés des hommes et des animaux étaient saints à l'Éternel; ils lui étaient consacrés, et
devaient lui être présentés dans le temple ou devant le tabernacle, Exode 13:2,15; Nombres 8:17. Les
enfants mâles, premiers-nés des Israélites, et primitivement destinés au service du sanctuaire, mais
dispensés de cette charge par la vocation de la tribu de Lévi, Nombres 3:12, devaient être présentés à
Dieu, un mois après leur naissance, dans le temple, où ils étaient rachetés d'après une estimation fixée par
les prêtres, et qui ne pouvait pas dépasser cinq sicles, Exode 13:13; Nombres 18:16; cf. Luc 2:27. Les
premiers-nés des animaux impurs qui ne pouvaient point être offerts en sacrifice, étaient également
rachetés, d'après leur valeur, à laquelle il fallait encore ajouter un cinquième en sus; s'ils n'étaient pas
rachetés, ils étaient vendus par les prêtres, suivant l'estimation qui en était faite, Nombres 18:15; Lévitique
27:26. Les premiers-nés, mâles, des animaux purs, lorsqu'ils étaient sans défaut et sans tache, devaient
être sacrifiés dans les huit jours qui suivaient leur naissance; lorsqu'ils avaient quelque défaut, ils étaient
abandonnés aux prêtres comme leur propriété, Nombres 18:17; Lévitique 27:26; Deutéronome 15:19; sq.
Les Targums donnent des directions sur ce qu'il fallait entendre par des défauts chez un animal nouveau-
né, comme sur tout le reste de ces prescriptions relatives à la primogéniture. Michaélis, Jahn et
Rosenmuller, ont conclu de Deutéronome 15:19; cf. 12:6; 14:23, que, dans ces derniers passages, il était
question d'une seconde offrande des premiers-nés; Winer pense qu'il ne s'agit là que des animaux offerts
dans les festins qui suivaient certains sacrifices, et dont on mangeait une partie.
Le fils aîné d'un père, quelle que fut sa mère, jouissait d'une grande considération dans sa famille, et
recevait en héritage une portion double de celle de ses frères et de ses sœurs, sur lesquels il exerçait,
lorsqu'ils n'étaient pas mariés, une espèce de tutelle et d'autorité, Deutéronome 21:15-17; aussi ce titre
d'honneur de premier-né était-il rarement omis dans les généalogies et les registres de familles, Genèse
22:21; 25:13; 35:23; 46:8; Nombres 3:2; 26:5; 1 Samuel 8:2, etc. C'est également ensuite de ce privilège que le
fils aîné du roi lui succédait ordinairement sur le trône,
— Voir: l'article Rois, et 2 Chroniques 21:3.
Il était défendu à un père de faire passer à un fils plus jeune, en faveur d'une mère plus aimée, les droits
de primogéniture, à moins de circonstances qui motivassent une substitution d'un frère à son frère aîné,
par suite de l'indignité de celui-ci, comme ce fut le cas pour Ruben, 1 Chroniques 5:1. Isaac a été trompé
977