(l'Éternel y pourvoira), colline de Jérusalem sur laquelle le temple fut bâti par Salomon, 2 Chroniques 3:1.
Elle était située à l'est de Sion, et au sud-sud-est d'Akra, dont elle était séparée par une vallée large et peu
profonde, qui fut rehaussée et presque comblée, sous Simon Maccabée, par les décombres d'une
forteresse ennemie que les Syrien savaient construite sur Akra. Le vallon des faiseurs de fromage séparait
Morija de Sion, et un pont la mettait en communication directe avec la ville haute. Au dire des anciens
auteurs, la colline de Morija, sous le temple, était pleine de réservoirs souterrains immenses, dont les
entrées n'étaient connues que des prêtres. On a cru, à cause de la signification du nom de Morija,
comparée avec les paroles d'Abraham, Genèse 22:8, que c'était là que devait avoir eu lieu le sacrifice
d'Isaac. Cependant, cette manière de voir présente de grandes difficultés: les Samaritains, au lieu de
Morija, lisent More dans le passage de la Genèse, et prétendent que ce fut de ces plaines que partit le père
des croyants, et qu'il conduisit son fils sur le mont Guérizim.
— Le nom de Morija était peu usuel; on ne le trouve pas 1 Rois 6, où on aurait pu l'attendre, et Flavius
Josèphe qui parle beaucoup de Jérusalem et du temple, ne renferme qu'une seule fois le nom de Morija,
Antiquités Judaïques 1, 13, 1, et encore est-ce en parlant de Genèse 22.
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MORT,
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— Voir: articles Meurtre, et Peines.
Conjurer les morts,
— Voir: Python.
Mer Morte,
— Voir: Mer.
Le nom de mort a, dans l'Écriture, différentes significations que l'on ne doit pas confondre: d'abord le
sens simple et matériel, la séparation du corps et de l'âme, la fin de la vie physique, la mort qui est entrée
dans le monde avec le premier péché, comme un dérangement, un affaiblissement de la nature primitive
qui avait été créée saine et immortelle. Cette mort n'est point naturelle; c'est, au contraire, un accident
violent dont la nature a été troublée, mais qui a passé dans le cours ordinaire des choses comme le péché.
Puis l'ensemble de la vie actuelle, négation permanente de la vie primitive, est également désigné dans
l'Écriture sous le nom de mort; l'homme ne vit pas: il est mort dans ses fautes et dans ses péchés,
Éphésiens 2:1. Cette mort est aussi appelée la colère de Dieu, et il faut en être délivré pour hériter le
royaume du bonheur éternel, Éphésiens 2:3. Si cette mort se consomme, elle est appelée la condamnation:
c'est dans ce sens que la parole de Dieu, qui parle d'une nouvelle naissance, parle aussi de la conversion
comme d'une résurrection, Colossiens 3:1. Enfin, il faut distinguer le sens mystique du mot, la mort du
chrétien au monde et à la vie extérieure, la mort des sens, dont la mort de Christ a été l'image sans
préjudice à sa propre réalité; elle est appelée une vie cachée avec Christ en Dieu, Colossiens 3:3. Celui qui
est mort au monde a cessé d'être sujet à la mort du péché; le rétablissement de l'être a commencé, il
n'attend plus que la résurrection du corps comme dernière délivrance.
— La mort seconde désigne aussi la damnation éternelle, Apocalypse 20:6,14.
On trouve dans l'Écriture plusieurs expressions poétiques et comparaisons particulières pour rendre
l'idée de mort; mais elles se comprennent facilement. La mort est appelée le roi des épouvantements, Job
18:14; les portes de la mort désignent le tombeau, Psaumes 107:18; les instruments de mort sont des armes
meurtrières; un fils de la mort, c'est un homme condamné à mourir, ou qui a mérité la mort. L'amour est
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