Page 800 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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fort comme la mort, dit Salomon, Cantique 8:6, c'est-à-dire que l'amour triomphe de tout, de même que
rien ne peut résister à la mort. Les Hébreux avaient, pour les corps morts, un grand respect, autant par
l'idée de la souillure légale qui résultait de leur contact, qu'à cause de leur croyance en la résurrection des
corps; ils regardaient comme un malheur réel la privation de sépulture, 1 Rois 14:11; 16:4; 21:24; Jérémie
7:33; 8:2; 9:22, etc. Ézéchiel 29:5, etc. Psaumes 79:3, etc, cf. Sophocle, Ajax 1156. Le livre de Tobie 1:21; 2:8,
met au nombre des œuvres de charité la sépulture de cadavres abandonnés. C'était aux plus proches
parents, aux fils, qu'était imposé le devoir d'enterrer leurs pères et leurs mères, Matthieu 8:21. Si un corps
restait exposé ou abandonné, il risquait de devenir promptement la proie de bandes de chiens affamés et
sans maîtres, ou celle des oiseaux de l'air, 1 Rois 14:11; 16:4, etc., 2 Rois 9:35; cf. Iliad. 22, 41; mais ce cas
était rare chez les Juifs, et n'arrivait presque qu'en temps de guerre, car les criminels eux-mêmes étaient
ensevelis après leur exécution, Deutéronome 21:23; Matthieu 27:58. Il n'en était pas toujours de même
chez les Égyptiens, Genèse 40:19. D'après le Talmud, il y aurait eu à Jérusalem des sépulcres spécialement
destinés aux suppliciés. La sépulture, ou enterrement, a été chez les Juifs, dès les temps les plus anciens,
la manière ordinaire de faire disparaître les cadavres, Genèse 23:19; 25:9; 35:8,19. Juges 2:9; 1 Samuel 25:1;
Jean 11:17, etc. L'usage grec de les brûler n'existait pas, et le seul exemple que nous en trouvions, 1
Samuel 31:12, se présente avec des circonstances extraordinaires, qui ont pu justifier ou provoquer cette
mesure également extraordinaire. Saül était rejeté de Dieu: roi d'Israël, il s'était suicidé, et les usages,
comme les nécessités de la guerre, la mutilation, et peut-être la décomposition des corps, exigeaient qu'il
en fût ainsi. On peut comparer encore Amos 6:10, dont l'idée principale est que le malheur des temps
voudra que les corps soient brûlés (et cela, par les plus proches parents, à défaut d'autres), comme le seul
moyen de s'en défaire sans danger. Après l'exil, l'usage de brûler les corps n'entra pas davantage dans les
mœurs judaïques: le Talmud en fait exclusivement une coutume païenne, et Tacite (H. 5, 5; 4) dit aussi
que les Juifs ne se défaisaient pas de leurs morts autrement que par l'inhumation.
L'Écriture ne donne pas beaucoup de détails sur les cérémonies funèbres et sur l'ensemble des funérailles;
on peut voir ce que nous avons dit aux articles Cadavre, Deuil, et Sépulcres. Le corps était ordinairement
enveloppé de linges, Jean 19:40; 11:44, et emporté les pieds devant. Comme on ne se servait pas toujours
de bières, il n'était pas besoin d'un long temps entre la mort et la sépulture, on le voit par l'exemple
d'Ananias et de Séphirah. Anciennement, des pleureuses à gages et des joueurs d'instruments
accompagnaient le convoi, auquel devaient se joindre, par respect, tous ceux qui le rencontraient, usage
auquel notre Sauveur semble faire allusion, Luc 7:32, et saint Paul, Romains 12:15.
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MOSEL,
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Ézéchiel 27:19,
— Voir: Uzal.
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MOUCHES, Moucherons, Moustiques.
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On trouve en Orient, et surtout dans les plaines marécageuses de l'Égypte, un nombre fort considérable
d'insectes ailés, aussi incommodes par leur multitude que dangereux par leurs piqûres, et qui attaquent
indistinctement les hommes et les bestiaux. L'existence d'un Dieu des mouches, ou Bahalzébub, ne
pouvait ainsi manquer d'être inventée par des peuples qui divinisaient tout ce qu'ils craignaient, tout ce
qu'ils haïssaient,
Bahalzébub ou seigneur des mouches détient aussi la signification de «seigneur de l’agitation». Il désigne en général
une personne fortement agitée pour différentes raisons, surtout au niveau médical et pshychique. Des personnes
souffrant d’un esprit troublé à cause de dérèglements de conscience étaient ancinnement considérés comme possédés
d’un ou de plusieurs démons. Or dans sa décomposition, le terme «démon» signifie lui-même «conscience dérèglée»,
abolissant ainsi des millénaires de superstitions.
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