sicles maccabéens aient joui d'un grand crédit dans la circulation, et les princes juifs n'étaient pas bien
placés pour battre monnaie avec avantage: l'argent grec n'a jamais été hors de cours chez les Hébreux, et
du temps de Jésus on calculait souvent encore en drachmes, en didrachmes, et en patères. La pite, ou
lepton, était la plus petite de ces monnaies, Marc 12:42; Luc 12:59; elle valait environ 7 centimes.
— Sous la domination romaine, les Juifs adoptèrent aussi le système monétaire de leurs vainqueurs, et
même il paraît que du temps de Jésus c'était, sans exclusion des autres, celui qui avait le plus
généralement cours; on trouve mentionnés dans le Nouveau Testament: le denier, q.v. (0,83 cent.); l'as,
Matthieu 10:29; Luc 12:6, à l'effigie de l'empereur; il était de cuivre et valait d'abord 1/10, puis seule ment
1/18 du denier; enfin le quadrain de cuivre qui valait 1/4 d'as, Matthieu 5:26; Marc 12:42, selon d'autres
0,07 cent.
— Pour se faire une idée, non point exacte sans doute, mais approximative de la valeur relative de
l'argent aux différentes époques de la vie juive, on peut comparer les chiffres suivants: en temps ordinaire
le sat de fine farine valait un sicle, et pour le même prix on pouvait avoir deux sats d'orge, 2 Rois 7:1; un
cheval d'Égypte valait sous Salomon 150 sicles, 1 Rois 10:29; le prix ordinaire d'un esclave était de 30
sicles, Exode 21:32; cf. Genèse 37:28; Matthieu 26:15; sous les juges un homme donna 10 sicles par an au
sacrificateur de sa maison, Juges 17:10; un bon cep de vigne est évalué à un sicle, Ésaïe 7:23; David achète
pour 50 sicles une aire avec une paire de bœufs, 2 Samuel 24:24; une vigne doit rapporter à Salomon 1,000
sicles par an, Cantique 8:11; cf. encore Juges 17:4; 1 Samuel 9:8; Néhémie 5:15. Dans le Nouveau
Testament, nous voyons la journée de travail payée un denier, Matthieu 20:2, et les soins donnés à un
malade dans un caravansérail pour plus d'une journée, rétribués deux deniers, Luc 10:35. Plusieurs de ces
chiffres laissent de l'incertitude dans l'esprit à cause de l'indétermination des poids et des mesures; il en
ressort pourtant d'une manière générale que la vie n'était pas chère, et que les denrées nécessaires à la vie
étaient bon marché aussi bien que la main d'œuvre.
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MONTAGNES.
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La Palestine est une contrée fort montagneuse, partagée par le Jourdain du nord au sud en deux parties
naturelles d'inégale grandeur, Deutéronome 11:11; Ézéchiel 34:13; Exode 13:17; 1 Rois 20:23. Les chaînes
qui la traversent se rattachent toutes au mont Liban, et rejoignent au sud les hauteurs de l'Idumée et de
l'Arabie Pétrée. Au delà du Jourdain l'Anti-Liban se termine par le Djebel Heisch qui s'abaisse par une
pente douce et fertile vers l'orient, tandis que sa face occidentale se précipite en rochers basaltiques
jusqu'au bord du lac de Génésareth. Le fleuve Hiéromax coupe un instant le terrain de l'est à l'ouest, puis
un nouveau plateau s'élève, riche et varié, fertile, entrecoupé de vallées et de ruisseaux, de plaines et de
grottes, jusqu'à l'Arnon, frontière de l'ancienne Canaan, et communique, au sud de ce fleuve dont les
bords escarpés font la clef de la Palestine, avec les montagnes iduméennes: vers l'est les montagnes de ce
plateau se perdent dans les plaines fécondes du Hauran, et dans les sables arabes; à l'ouest elles se jettent
en pentes rapides sur les rives du Jourdain. Dans la Palestine occidentale les chaînes du Liban et de
l'Anti-Liban marchent parallèlement jusqu'au sud-ouest de la Galilée, et se terminent non loin de
Ptolémaïs, en coteaux que le Kison sépare du mont Carmel; mais elles s'élèvent à l'orient, forment le
plateau de Jizréhel, et s'abaissent en terrasses vers les bords du lac de Génésareth: c'est là que se trouve le
cœur de la Palestine, ses plus fertiles districts, sa nature alpestre la plus bénie, tandis que le nord-nord-
ouest ne présente guère que des rochers sauvages non susceptibles de culture, et que le sud offre plus de
jolies vallées et de gras pâturages, que de montagnes à forte végétation, à plantations faciles, à fertiles
vignobles. Au milieu de ce plateau s'élève presque isole, et comme frontière entre la haute et la basse
Palestine, le puissant Mont-Tabor. Plus au sud, des montagnes terminent le plateau, et couvrent dans
presque toutes les directions la plus grande partie de l'ancienne Samarie, escarpées et rocheuses, mais
avec quelques plaines et quelques vallées: elles s'avancent dans la Judée un peu au nord de Jérusalem, et
la couvrent aussi presque entièrement: au sud de la ville sainte le plateau s'élève davantage, les
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