Page 792 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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déclaration de guerre faisait considérer comme butin tout ce que l'on possédait appartenant à l'ennemi.
Ce n'est plus un vol quand on se rappelle que les Israélites abandonnaient, entre les mains des Égyptiens,
les cultures de Goscen, et beaucoup d'autres propriétés dont la valeur était de beaucoup supérieure à
celle des vases qu'ils emportaient. Ce n'était plus un vol enfin, parce que cet enlèvement avait lieu sur
l'ordre de celui à qui toutes choses appartiennent; de celui qui, après avoir prêté des richesses aux
Égyptiens, jugeait à propos de les répartir autrement, de les donner à son peuple élu, de les faire passer
en d'autres mains, afin que, plus tard encore, elles servissent à l'ornement de sa demeure. Les
commandements que Dieu a donnés ne le lient point lui-même: il peut commander à Abraham le meurtre
de son fils; aux Hébreux, l'extermination des Cananéens; à Osée, la fréquentation d'une femme de
mauvaise vie.
— Voir: Grand-pierre, Essais sur le Pentateuque.
5.
La durée du séjour des Hébreux en Égypte a-t-elle été de 430 années, comme il est dit Exode
12:40, ou bien ces 430 années doivent-elles être comptées depuis la promesse qui fut faite à Abraham,
Galates 3:17? Dans ce dernier cas, le séjour de l'Égypte n'aurait duré que 215 ans. C'est une question qu'il
n'est pas possible de résoudre. À moins d'admettre une contradiction entre les historiens sacrés, il faut
admettre une altération dans les chiffres qui nous ont été laissés.
— Voir: Sardinoux, Commentaire sur Galates 3:17.
6.
Le nombre des hommes de guerre à la sortie d'Égypte étant de 600,000, Exode 12:37, suppose une
population totale d'au moins un million et demi de personnes de tout âge, chiffre imposant quand on se
rappelle que c'était la postérité du seul Jacob, venu auprès de Pharaon avec ses soixante-dix enfants et
petits enfants, mais dont l'exagération diminue et s'explique facilement, ainsi qu'on le verra à l'article
Nombres.
7.
La grande émigration du peuple juif a été connue des Grecs, et mentionnée par leurs historiens,
ainsi que par les historiens latins (Tacit. Hist. 3, 3. Justin 36, 2. Diod. de Sicile, 40, 1; 34, 1); mais ils la
racontent, d'après des données égyptiennes, comme une expulsion des Hébreux par les Égyptiens,
nécessitée par une maladie épidémique, peste ou lèpre, qui aurait régné dans les rangs des Israélites, et
menacé la santé publique.
— Voir: Lèpre.
D'après Lysimaque, le roi Bocchoris aurait fait noyer les malades, et chassé les autres dans le désert. Les
plaies envoyées sur les Égyptiens (Exode 9) peuvent avoir donné naissance à cette tradition malveillante,
et l'on comprend que le peuple païen ait saisi avec empressement un moyen de dénaturer la vérité, et de
rendre suspects les esclaves qui avaient secoué leur joug. Ce ne serait pas, dans l'histoire, le dernier
exemple de ce genre.
8.
On a essayé de comparer, à la disparition subite de Romulus, la mort de Moïse sur le mont Nébo;
on a voulu la rapprocher aussi de l'enlèvement d'Énoch et de celui d'ÉIie. Le choix de ces deux derniers
exemples aurait, en tout cas, plus de valeur que le premier; mais tout ce qu'on a voulu voir de
merveilleux dans la mort de Moïse, on a été obligé de l'y mettre. Le texte biblique nous dit clairement et
simplement: «Moïse mourut là, selon le commandement de l'Éternel, et il l'ensevelit dans la vallée»,
Deutéronome 34:5-6. Ce qui peut donner lieu à discussion, ce n'est donc point le fait de sa mort, mais ce
qui est dit, Jude 9, de la dispute du démon avec l'archange Michel, au sujet de son corps,
— Voir: ce qui a été dit à l'article Michel.
9.
Moïse, d'après la chronologie ordinaire, à vécu de 1571-1450 avant J.-C., et nous nous contentons
de cette date, faute d'une base chronologique plus sûre; d'autres placent sa naissance à l'an 1726, d'autres
en 1948. La détermination des dynasties égyptiennes dont le législateur des Hébreux a été contemporain,
serait d'un grand secours pour la fixation des dates, si cette détermination même était possible, mais à cet
égard aucun fait n'est acquis à la science: les uns placent la fuite des Hébreux sous le neuvième roi de la
18e dynastie, celle des Pharaons, dans la 16e ou 17e année de ce roi; d'autres la mettent au
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