Page 711 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

Version HTML de base

modeste, devint plus tard le grand sanhédrin. La loi prévoyait la royauté. Elle renfermait quelques
dispositions fiscales touchant l'impôt, les amendes, les rachats pécuniaires et la capitation; il n'est pas
probable qu'il y eût, pour le culte et pour l'État, deux trésors séparés.
— Tout Israélite de vingt ans était soldat, sauf les exceptions prévues par la loi. La guerre était supposée,
parfois ordonnée; mais elle est toujours considérée comme souillant l'homme; le soldat ne peut rentrer
dans ses foyers avant de s'être purifié. Les prescriptions de Moïse offrent, sous ce rapport, un singulier
mélange: on y voit, à côté de l'ancien droit des gens, barbare et reculé, l'esprit d'humanité et de douceur
que devait apporter sur la terre la religion divine. Souvent tous les ennemis doivent être passés au fil de
l'épée; d'autres fois, Moïse s'occupe avec sollicitude du sort des captives, et défend qu'on touche aux
arbres fruitiers des villes assiégées.
— Les lois civiles sont, avant tout, des lois agraires dans le vrai sens du mot. Moïse veut changer une
horde, une tribu nomade, en un peuple sédentaire et agricole; tout converge vers ce but; il n'y aura pas de
pauvres dans le pays, Deutéronome 15:4; les terres sont distribuées par le sort entre les familles,
proportionnellement au nombre de leurs membres, et cela d'une manière définitive que ne modifieront
point les ventes temporaires qu'en pourraient faire leurs premiers possesseurs, Nombres 26:53; Lévitique
25:23. De là l'institution du jubilé; de là encore la loi du lévirat, la loi sur les héritages, les lois sur les
dettes, la difficulté pour les étrangers d'obtenir le droit de cité, etc. Les mariages mixtes (avec des païens)
et les mariages incestueux étaient sévèrement interdits; la polygamie est tolérée, mais réglée et gênée; le
divorce est toléré, mais dans des conditions qui le rendent difficile. Il est pourvu au sort des étrangers; ils
ne font point partie de l'assemblée de l'Éternel, mais ils seront traités humainement; des distinctions sont
faites entre les uns et les autres, Deutéronome 23:3; sq. 25:17. La loi règle encore les rapports des maîtres
avec les esclaves, et proclame d'une manière absolue l'autorité des pères sur les enfants, ne réservant à la
justice que le droit de vie et de mort.
3.
Lois morales. Elles forment le code le plus parfait qui ait jamais été donné à aucun peuple: il suffit
de lire Exode 21-23, Lévitique 19, Deutéronome 15:24-25. Il est pourvu au sort de la veuve, de l'orphelin,
du lévite, du pauvre, de l'étranger, de l'esclave; (lu ne livreras point l'esclave échappé, mais tu le traiteras
avec bonté). Moïse se préoccupe même des animaux, des nids d'oiseaux, etc.
4.
Lois sanitaires. Elles sont présentées comme des lois de pureté, et tendaient indirectement à
rappeler la pureté morale intérieure que Dieu exige de ceux qui le servent. Mais elles sont réellement
toutes calculées sur l'ardeur du climat de l'Orient, sur la nécessité d'une propreté constante, sur le danger
de certains aliments, sur la fréquence des maladies de la peau, et surtout de la lèpre, sur le vif et
dangereux penchant des Orientaux pour la volupté, etc. On comprend, dans cette classe:
a.
les lois relatives à la distinction des animaux purs et impurs, lois alimentaires;
b.
celles qui tendaient à préserver les Hébreux de la lèpre, à constater le mal, etc.;
c.
toutes celles qui traitaient des ablutions, purifications et autres cérémonies destinées à effacer les
souillures, physiques ou légales, que pouvaient avoir contractées, volontairement ou involontairement,
hommes et femmes, telles que le contact d'un cadavre, etc.
— La propreté était une religion.
5.
Lois judiciaires et pénales. Elles étaient remarquables par leur grande douceur. Les législations
antiques n'ont jamais approché d'une perfection semblable; les modernes n'ont pas fait mieux. L'accusé
était entouré de foutes les garanties désirables. Un témoin ne suffisait pas pour une condamnation à mort;
les faux témoins étaient épouvantés; les témoins véritables étaient même retenus par la crainte de devoir
servir de bourreaux si leur témoignage entraînait la peine de mort, Les jugements étaient publics et oraux,
habituellement sommaires, toujours sans frais. Les villes de refuge offraient un sûr asile aux meurtriers
involontaires. La question, la torture, ces raffinements de la justice sacerdotale du moyen âge, étaient
inconnues; les épreuves (le sacrifice de jalousie) étaient innocentes en elles-mêmes. Les peines étaient à la
709