Page 710 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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ne pouvait pas plus faire abstraction de l'un que de l'autre. Dieu était roi et souverain sacrificateur; tout se
réunissait en lui, comme ces deux ordres d'idées et de choses ne peuvent, en effet, se réunir qu'en lui,
sous peine de se compromettre l'un l'autre.
Le monothéisme n'était point une abstraction pour Israël; il se révélait d'une manière patente, visible,
extérieure; il portait ses fruits, et se manifestait par des conséquences; il donnait des lois, lui seul,
toujours, partout. Quoique les lois mosaïques puissent se diviser en catégories, elles tendaient toutes
également vers le même but, comme elles partaient du même principe. Elles avaient pour but de
constater le mal, d'opposer à ses progrès une barrière, de le condamner toujours, et de préparer les esprits
à l'attente du Messie, qui devait le vaincre, et en détruire les funestes effets.
Le mot loi est pris dans des sens très divers. Il semble désigner d'une manière spéciale le décalogue,
Romains 7:7; cf. Matthieu 19:17; Marc 10:49; Luc 18:20. Il désigne les cinq livres de Moïse, Luc 24:44; Jean
7:49, etc. Il se rapportée l'Ancien Testament, comme livre, Luc 4:20; 16:17; Actes 24:14; Romains 2:23; et
comme économie, dans presque toutes les épîtres, par opposition à l'économie de la grâce. Ailleurs, il est
pris dans un sens spécial pour désigner une loi particulière, Jean 19:7, ou bien encore, il signifie la loi
morale, la loi de la conscience gravée dans le cœur, la loi de la morale universelle, Romains 13:8,10. Le
péché originel, cette inclination au mal qui est dans nos membres, est appelée une loi, Romains 7:23, la loi
du péché. L'économie nouvelle est appelée la loi de la liberté, loi parfaite, loi royale, Jacques 1:25; 2:8,12.
Le décalogue (mot grec qui signifie les dix paroles, cf. Exode 34:28; Deutéronome 10:4) se divise,
conformément à la signification de son nom, en dix parties séparées qui, d'après la manière habituelle de
les distinguer, portent le nom de commandements, et sont précédées d'une préface ou prologue: «Écoute,
Israël, je suis l'Éternel, ton Dieu», etc., Exode 20:2; Deutéronome 5:6. Dans ce cas, le décalogue
proprement dit ne commence qu'au verset suivant. Cependant, comme ces tables sont quelquefois
appelées «paroles de l'alliance», Exode 34:28; cf. Deutéronome 4:13, etc., et qu'une loi pure et simple qui
ne lie qu'une partie, ne saurait être appelée de ce nom, il paraît plus convenable de faire, de ce qu'on
appelle ordinairement la préface, la première des dix paroles; elle est, en effet, d'une importance
particulière; ce n'est point une simple introduction, ni un simple exposé des motifs, mais une partie
intégrante de ce traité d'alliance que Dieu contracta avec son peuple. Supprimez cet article, ou laissez-le
dehors, le reste perd toute sa signification. La seconde parole, ou le premier commandement, se
composerait alors de ces deux commandements qu'on a si mal a propos séparés, et qui n'en font
absolument qu'un seul, relatif à l'adoration de ce Dieu qui est jaloux, et qui a droit de l'être. Depuis la
troisième parole, ou second commandement, il n'y a plus de difficultés. L'église romaine, seulement, pour
supprimer, sans que ce fût trop sensible, la défense relative aux images taillées, a partagé en deux la
dixième et dernière parole.
— Voir: Preiswerk, l'Orient ancien et moderne, 1838, numéro de novembre.
On peut diviser le code entier des lois hébraïques, outre le décalogue, en cinq classes ou catégories. Il en
est parlé ailleurs en détail; nous ne ferons que les indiquer ici:
1.
Lois relatives au culte et aux cérémonies, comprenant tout ce qui concernait la hiérarchie
sacerdotale, les fonctions, le pouvoir, les revenus des prêtres, sacrificateurs et lévites; le lieu de la
célébration du culte, les prescriptions relatives aux sacrifices, leur nombre, la valeur des offrandes,
l'espèce des victimes, le mode particulier, les cas dans lesquels ils devaient être offerts; enfin, la fixation
des fêtes qui devaient être célébrées, et leur organisation.
2.
Lois politiques, militaires et civiles. L'autorité de Moïse, celle de Josué, et celle des juges qui lui
succédèrent, étaient dictatoriales; il y avait peu de politique à faire sous un souverain absolu. Mais Moïse,
dans le conseil d'anciens dont il s'entoura, jetait déjà le germe du libéralisme, et cette, assemblée, d'abord
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