même qu'en Palestine: sa tige y atteint encore une hauteur d'un mètre et l'épaisseur du roseau. Les
Hébreux s'en faisaient des vêtements, des cordes, et même des mèches ou lumignons, et chacun de ces
objets fabriqués pouvait prendre le nom de la substance dont il était fait. Les riches se servaient de bad ou
fin lin, dont la plus grande partie venait d'Égypte, tandis que les pauvres se contentaient souvent de lin
grossier et non roui. L'étoupe (neoleth) est mentionnée Juges 16:9; Ésaïe 1:31, à moins qu'il ne s'agisse
dans ces passages de cette espèce de chaume qui tombe à terre quand on teille le lin, et qui n'est bon qu'à
être brûlé.
— D'après Forster, (De bysso) et Michaélis, le pishthah aurait aussi en hébreu, comme il l'a en copte, la
signification accessoire de coton, et ils s'appuient sur ce qu'il est dit, Josué 2:6, que Rahab cacha les
espions Israélites sous des tiges qui, selon eux, ne peuvent avoir été que des tiges de coton et non des
tiges de lin, mais la preuve manque à cette assertion.
Enfin il est parlé, Lévitique 19:19; Deutéronome 22:11, d'une étoffe nommée sha'atnez, nom étranger à la
langue hébraïque, et que nos versions ont traduit par «de laine et de lin; «il résulte, en tout cas, du
contexte, que ces étoffés devaient être un composé, un mélange; mais quelques auteurs pensent qu'il
s'agit aussi bien d'une bigarrure de couleurs que d'un mélange de matières différentes,
— Voir: Calmet, ad h. 1, et notre article Accouplements.
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LINUS,
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2 Timothée 4:21, chrétien inconnu, était, selon quelques-uns, fils de Claudia, dont il est parlé dans le
même verset. On veut qu'il ait été évêque de Rome pendant douze ans et quelques mois; mais, selon les
uns, il aurait succédé immédiatement à Pierre, qui n'a jamais été dans cette ville; selon les autres, il aurait
été évêque de Rome déjà du vivant de l'apôtre; d'où il résulte qu'on ne sait rien de positif, et que la seule
chose probable ou possible, c'est que Linus ait été pasteur de ce petit troupeau.
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LION.
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Ce vaillant et fier monarque des déserts, ce roi de la création sauvage, qui n'a pour rivaux que le tigre et
l'éléphant, pour maître que l'homme seul, n'est connu que lorsqu'on l'a contraint d'abdiquer, lorsqu'il
n'est plus lui-même, et que sa couronne a été changée en un licol de fer: sa crinière, longue, abondante et
fine, flotte alors sur des épaules esclaves; mais son rugissement, qui n'est plus celui de la menace et de la
liberté, jette dans l'âme une terreur secrète et involontaire, comme celle du tonnerre qui gronde dans le
lointain, qui ne menace plus, et qui ne laisse pas que de remuer et de saisir. Vaincu, il reconnaît son
vainqueur, et peut se laisser frapper par une femme ou par un enfant; mais libre il ne reconnaît personne;
il règne pour lui-même; sans haine comme sans pitié, inaccessible à la peur, mais sans cruauté, il tue,
parce qu'il ne trouve sa vie que dans la mort des autres, mais il ne tue pas pour tuer, il tue pour vivre; on
dit l'avoir vu généreux, épargner des victimes, et, moins sanguinaire que le tigre et d'autres animaux
carnassiers moins terribles, laisser la vie à ceux dont la mort ne lui était pas nécessaire. «Son extérieur, dit
Buffon, ne dément point ses grandes qualités intérieures; il a la figure imposante, le regard assuré, la
démarche fière, la voix terrible; sa taille n'est point excessive comme celle de l'éléphant ou du rhinocéros;
elle n'est ni lourde comme celle de l'hippopotame ou du bœuf, ni trop ramassée comme celle de l'hyène
ou de l'ours, ni trop allongée, ni déformée par des inégalités comme celle du chameau; mais elle est au
contraire si bien prise, si bien proportionnée, que le corps du lion paraît être le modèle de la force jointe à
l'agilité; aussi solide que nerveux, n'étant chargé ni de chair ni de graisse, et ne contenant rien de
surabondant, il est tout nerfs et tout muscles.»
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