Page 701 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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On sait que les païens avaient coutume de boire du vin mêlé de sang lorsqu'ils se réunissaient par
serment pour une entreprise importante, dangereuse et non avouée, par exemple pour une conjuration
(Sallust. Catil. 22); on a cru trouver des allusions à cet usage, Psaumes 16:4; Zacharie 9:7.
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LIBERTINS ou affranchis
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(ou affranchis). Il y avait à Jérusalem, au temps des apôtres, une synagogue dans laquelle se réunissaient
ordinairement, outre les Juifs de Cyrène et d'Alexandrie, les Juifs appelés libertins, Actes 6:9. La
synagogue avait reçu le triple nom de ceux qui avaient l'habitude de la fréquenter; c'est de son sein que
sortit la première opposition au ministère d'Étienne, que furent jetées les premières attaques, les
premières accusations, les premières pierres. Quelques interprètes (Bèze, Valkenaer), ont cru qu'il fallait
lire Libistiniens au lieu de libertins, estimant que les trois noms de la synagogue dans le passage cité
devaient avoir un caractère géographique; ce serait une forme rare, sinon précisément poétique, du nom
de Libyens; mais cette supposition ne repose sur aucun fondement critique, et n'est appuyée sur aucun
manuscrit. D'autres conservent le nom de Libertins, mais lui font signifier habitants de la ville ou contrée
(inconnue) de Libertum, qu'ils supposent avoir existé dans l'Afrique propre ou proconsulaire, parce qu'au
synode de Carthage, 411, se trouvait un évêque ayant pour titre Libertinensis. L'opinion généralement
reçue, c'est que les libertins étaient des esclaves libérés qui avaient conservé ce nom, eux et leurs
descendants, soit des affranchis romains qui auraient passé au judaïsme, soit des Juifs que Pompée et
Sosius auraient emmenés captifs de Palestine en Italie, et qui, ayant obtenu leur liberté (Tacit. Annal. 2,
85), se seraient établis à Rome jusqu'au moment où Tibère chassa de ses états les superstitions étrangères;
il est naturel que dans ce cas ils se soient retirés à Jérusalem, et en assez grand nombre pour y posséder en
tiers une des quatre cent quatre-vingts synagogues qui s'y trouvaient au dire des rabbins.
— On ne peut dire avec certitude si, Actes 6:9, il est question de trois synagogues, ou d'une seule avec
trois noms; mais ce qui est probable, c'est que ces noms n'étaient que des noms, et que la synagogue des
libertins ne comprenait pas des libertins à l'exclusion des autres Juifs, et qu'elle ne les comprenait pas tous
non plus.
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LIBNA.
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1.
Ville sacerdotale et ville de refuge dans les plaines de la tribu de Juda, ancienne résidence royale
des Cananéens, Josué 10:29; 12:15; 21:13; 1 Chroniques 6:57. Elle se détacha du royaume de Juda sous
l'infidèle Joram, et, à ce qu'il paraît, par attachement à la foi de ses pères, 2 Rois 8:22; 2 Chroniques 21:10,
mais plus tard elle rentra dans l'obéissance; au temps d'Ézéchias, Sanchérib l'assiégea, 2 Rois 19:8; Ésaïe
37:8; on ignore s'il réussit à s'en emparer,
— Voir: encore 2 Rois 23:31; 24:18.
Eusèbe la place dans la contrée d'Éleuthéropolis sous le nom de Lobana.
2.
Campement des Israélites au désert, Nombres 33:20.
3.
Sihor Libnat (et non Sihor vers Benath), Josué 19:26, rivière qui servait de limites à la tribu d'Aser;
son nom peut se traduire ruisseau de verre. C'est probablement le Bélus ou Béleus des anciens; non loin
de son embouchure, il coule à travers des sables très Ans. On raconte que des vaisseaux sidoniens chargés
de salpêtre y abordèrent, et que les gens de l'équipage, voulant préparer leur repas et ne trouvant point
de grosses pierres pour construire leur foyer, se servirent à cet effet de grands morceaux de salpêtre, qui
se fondirent au feu et se mêlèrent avec les cendres et le sable: il en résulta une matière transparente; c'était
du verre. Dès lors le sable du Bélus fut transporté à Sidon, où l'on perfectionna l'art de travailler le verre;
et aujourd'hui encore les Vénitiens en chargent leurs vaisseaux pour les belles fabriques de leur patrie
(Rougemont).
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LIBYE,
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