Page 661 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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Juges 6:12
Juges 9:4
Juges 10:1
Juges 10:3
Juges 11:1
Juges 12:8
Juges 12:11
Juges 12:13
Juges 13:24
1 Samuel 1:9
1 Samuel 7:13
On peut voir chacun de ces articles en son lieu et place, ainsi que mon Histoire des Juges. Quant à la
chronologie, on ne peut la déterminer; en additionnant toutes les dates qui se trouvent dans le livre des
Juges, on arrive pour cette seule période, au chiffre de 462 ans qui ne peut s'accorder avec celui de 480
indiqué, 1 Rois 6:1, pour toute la période qui s'est écoulée depuis la sortie d'Égypte jusqu'à la construction
du temple. On a donc été obligé de réduire ce chiffre, ce que l'on a essayé de faire, soit en regardant
comme simultanées des administrations qui semblent indiquées comme successives (par exemple Samgar
et Débora), soit en confondant la durée des servitudes avec celle du gouvernement du juge qui a précédé
ou suivi (par exemple Ehud et l'oppression de Jabin; l'oppression des Philistins et les judicatures de
Jephthé, Ibtsan, Élon, Habdon et Samson). Ces calculs sont arbitraires; plusieurs peuvent se justifier, tous
ne le peuvent pas, et l'on ne doit les regarder que comme des essais. Ussérius, au lieu de 462 ans, n'en
compte que 389, Bonne chose 389, Archinard 331, etc.
L'histoire des juges renferme une des périodes les plus intéressantes de la vie du peuple d'Israël, une
période qui se retrouve également dans la vie de toutes les nations, sous les noms divers de temps
fabuleux, héroïques, chevaleresques ou féodaux. Plus que tout autre état social, cet état d'enfance prête à
l'imagination; ce ne sont plus ici les grands miracles du voyage dans le désert, ce n'est plus la vie
singulière des Hébreux vivant sur la terre conduits par Dieu même et nourris de lui jour par jour pendant
quarante ans comme s'ils n'eussent pas été de la terre. Cette phase-là, qui ne s'est présentée nulle part
ailleurs, était exceptionnelle, et n'appartient pas à l'histoire humaine de la théocratie; ce fut un long et
brillant éclair au milieu duquel les ombres terrestres du caractère hébreu parurent plus ténébreuses sans
doute et bien nombreuses, mais comme des ombres seulement sur un fond céleste. Dieu était tout et en
tous, à la fois législateur, pourvoyeur, guide, prophète, juge et roi. Ce temps miraculeux passa lorsque le
peuple fut établi dans son pays et constitué comme nation; bien des miracles se firent encore; mais
l'organisation juive était devenue la base de la vie israélitique, et l'intervention visible de Dieu ne fut plus,
à son tour, qu'une exception, quoique fréquente encore; des chefs, des prêtres, des juges administraient le
pays ou étaient censés l'administrer; les délivrances venaient de la terre même, et ce furent des hommes
suscités de Dieu, non plus Dieu en personne, qui accomplirent pendant le cours des quatre siècles de cette
période, les grandes choses que l'Éternel voulut faire en faveur de la postérité d'Abraham, d'Isaac et'de
Jacob. Israël est plus indépendant, il jouit de la protection divine; mais il vit comme peuple au milieu
d'autres peuples, étant chargé lui-même de sa défense et de son gouvernement. Des crimes atroces et de
grandes vertus se montrent dans cette histoire sans unité; des guerriers, des héros paraissent, libres,
agissant pour eux-mêmes, chefs de chevaliers errants, tantôt poussés par l'esprit de Dieu pour le salut
d'Israël, tantôt sans autre mobile que leurs passions ou leur ambition. Cette histoire, si elle eût été écrite
par d'autres que par les saints hommes de Dieu, porterait certainement le cachet de merveilleux et de
mythologie que l'on retrouve chez les poètes de l'antiquité ou chez les minnesænger du Nord.
Livre des Juges. L'auteur en est inconnu, mais comme le livre tire toute son autorité du Dieu qui l'a fait
écrire, et non de celui qui l'a écrit, cela importe peu. Les Hébreux l'attribuent généralement à Samuel sur
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