Page 662 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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la fin de sa vie, et c'est l'opinion la plus probable, celle qui peut le mieux se soutenir en l'absence de
preuves positives. Des passages tels que Juges 17:6; 18:1; 21:25, montrent que la royauté existait déjà en
Israël, et que cependant le royaume n'était pas encore divisé. D'un autre côté, la brusque interruption du
livre au chapitre 16, après le récit des exploits et de la mort de Samson, lorsque la vie d'Héli et de Samuel
eussent dû le compléter, semble indiquer que ces deux hommes vivaient encore, qu'ils appartenaient à
l'histoire contemporaine, et que l'auteur n'a pas jugé convenable, peut-être pas même nécessaire, de
raconter des faits connus de tous. Cette lacune surprend d'autant plus que le commencement du livre,
dont les deux premiers chapitres sont l'introduction, annonce un plan suivi, l'histoire complète d'une
époque; or Héli, et surtout Samuel, ne pouvaient être passés sous silence dans un travail de ce genre: un
contemporain seul a pu n'en rien dire, ou faire sur ces deux judicatures un travail à part, et les raisons
intérieures sont toutes en faveur de l'opinion que nous avons exprimée. D'autres ont attribué ce travail à
Esdras, d'autres enfin supposent que chaque juge a écrit l'histoire de son administration, et qu'un
compilateur quelconque en a fait le livre canonique des Juges.
— Les trois premiers chapitres sont un exposé de l'état du pays après la mort de Josué, de l'humiliation
des Israélites d'abord, puis de leur première idolâtrie; les chapitres 4-16 renferment l'histoire des six
oppressions et des six délivrances; c'est l'histoire des juges proprement dite; les chapitres 17-21
contiennent enfin deux épisodes de la profonde immoralité qui s'était introduite en Israël après la mort de
Josué, et qui amena sur ce malheureux pays tant de calamités, et la destruction presque totale de la tribu
de Benjamin.
Pour plus de détails,
— Voir: Hævernick, Einleit. II, p. 67-111, et le commentaire de Studer, publié à Berne, 1835, rationaliste,
mais bon comme travail critique et philologique.
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JUIFS (Judéens).
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C'est le nom que prirent collectivement tous les enfants d'Israël sans distinction de tribu après le retour de
l'exil; il dérive soit de Juda la première des tribus, soit du royaume de Juda, auquel la plupart de ceux qui
revinrent dans leur patrie avaient appartenu: des raisons politiques contribuèrent peut-être aussi à ce que
les membres des tribus d'Israël se confondissent par un même nom avec ceux de Juda, parce que c'est à
ces derniers seuls que le texte de l'édit de Cyrus semblait rendre la liberté. Le nom de Juifs ou Judéens a
dès lors prévalu.
L'histoire des Juifs est ainsi, en quelque sorte, une continuation de celle des Hébreux ou des Israélites,
mais comme elle ne fait pas partie de l'Écriture sainte, nous n'avons pas à nous en occuper, ici. L'exil de
Babylone fut le dernier châtiment des Juifs idolâtres; dès lors, instruits par l'expérience, ils ne coururent
plus après les dieux étrangers, mais lorsque le Messie vint, ils le rejetèrent, ne voulant rien d'un roi faible,
méprisé, dont la gloire n'était pas de ce monde: ils le crucifièrent, et le sang du Juste retomba sur eux; la
ruine de Jérusalem, la dévastation du pays, la dispersion du peuple vengèrent ce forfait inouï, et les
païens sont entrés dans l'alliance de grâce qu'avait rejetée la race élue, la nation sainte. Quel est
maintenant l'avenir de ce peuple longtemps si béni? Cet avenir est sans doute plus brillant encore que son
passé, car les dons et la vocation de Dieu sont sans repentance; ils seront entés de nouveau; on peut
prévoir leur retour à Jérusalem, leur conversion, et par eux l'évangélisation et la conversion du monde,
«car si leur chute a été la richesse du monde, et leur diminution la richesse des gentils, combien plus le
sera leur abondance.»
— Les temps actuels sont significatifs à cet égard, et sans entrer dans des développements que le travail
actuel ne comporte pas, je me borne à renvoyer au discours de M. Gaussen, «Les Juifs enfin évangélisés,
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