— Dans la période qui s'écoula depuis Ézéchias jusqu'à la fin, une lutte s'éleva entre la royauté et
l'aristocratie, Ézéchiel 22:6, et les grands essayèrent plus d'une fois de mettre les rois faibles dans une
honteuse dépendance; parfois ils réussirent, Jérémie 4:9; 36:12; 37:15; 38:25.
Comme mœurs publiques, l'Écriture fait ressortir: un fort penchant à l'incrédulité, Ésaïe 5:19; 7:13; 28:9;
29:11; 30:9, et un système de désobéissance à quelques-unes des prescriptions de la loi divine, la violation
du jour du Seigneur, Jérémie 17:21; 34:9; Ézéchiel 5:6, un luxe, une mollesse effrénée, Ésaïe 3:16; 5:14, qui
endurcissait de jour en jour le cœur et aveuglait le peuple, Ésaïe 32:9; Ézéchiel 11:3; Jérémie 5:3,21;
l'injustice paraît avoir été à l'ordre du jour, et l'oppression des faibles, Ésaïe 5:20; 10:1; Jérémie 5:28; 22:3; le
mensonge et la tromperie avaient chassé la confiance mutuelle, Jérémie 9:3; enfin le peuple se livrait sans
honte comme sans crainte, au culte de dieux étrangers, Jérémie 10:3, et ailleurs, Ézéchiel 6:5, et ailleurs;
des prêtres même de Jéhovah se joignirent souvent à ces profanations, soit ouvertement, soit en secret,
Sophonie 3:4; Ézéchiel 44:10. C'est ainsi que ce malheureux royaume mûrissait lentement pour sa ruine; il
ne dut qu'à des circonstances étrangères de survivre comme il le fit au royaume d'Israël.
— Quant au sort du pays et de ses habitants pendant l'exil,
— Voir: Guédalia.
3.
Juda, fils de Joseph;
4.
fils de Johanna, et
5.
fils de Joseph, Luc, 3:30,26: deux des ancêtres de Jésus par Marie; l'un et l'autre inconnus.
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JUDAS.
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1.
Le dernier des douze apôtres, Matthieu 10:4; Marc 3:19; Luc 6:16; Jean 6:71. Il était surnommé
Iscariot, soit qu'il fût de la tribu d'Issacar, dont ce surnom serait un abrégé, soit plutôt qu'il fut de
Kérijoth, ce que son nom indiquerait en hébreu. Compagnon de Jésus dans toutes ses courses, il était
chargé de la bourse et du maniement des aumônes, et son caractère, peut-être naturellement avare,
trouva dans cette circonstance un aliment de cupidité qui le perdit. Pour l'avare, le simple plaisir de
l'addition est déjà une sensualité; son bonheur consiste à ajouter, sa douleur est de soustraire. Au souper
de Béthanie, on le vit regretter le parfum que Marie avait répandu sur la tête et sur les pieds de Jésus, Jean
12:4; les autres disciples parurent croire aussi que cette dépense était une prodigalité, et que le prix en eût
été employé plus utilement à soulager les pauvres, Matthieu 26:8; Marc 14:4. Mais les pauvres n'étaient
pour Judas qu'un prétexte; s'il était avare, il était aussi voleur: l'un conduit à l'autre; et dans la société
dont il faisait partie, société fondée sur l'amour et sur la confiance, on n'examinait pas ses comptes, on le
laissait faire, et il en abusait. Irrité, soit de ce qu'une occasion si favorable pour commettre un nouveau
larcin lui eût été enlevée, soit des reproches indirects que Jésus lui avait faits, et dont il était mieux à
même que les autres de comprendre la portée, il conçut à la première occasion (Jean 13:2) le projet de se
procurer de l'argent d'une autre manière. Les marchands étaient tout trouvés, la chose à vendre était
également sous sa main; il vendit son maître, argent comptant, aux sacrificateurs pour le prix ordinaire
d'un esclave, 30 pièces d'argent, cf. Exode 21:32. De ce moment les détails donnés par les quatre
évangélistes présentent quelque incertitude sur l'ordre des événements. Judas paraît être retourné vers
Jésus à Béthanie, Marc 14:17: il revient avec lui à Jérusalem, le jeudi; il prend sa place au milieu des
douze, dans la maison où la dernière Pâque juive va être célébrée sous la forme d'un symbole, près de
celui qui va être immolé comme le véritable agneau pascal qui ôte les péchés du monde; il entend Jésus
déclarer qu'un traître est au milieu d'eux; Jésus lui donne un morceau trempé, et le malheureux, qui voit
Pierre et Jean parler avec leur maître sur cette trahison qui les effraye tous, ose encore demander: Maître,
est-ce moi? Il sort alors, et, sachant que Jésus va passer la nuit en Gethsémané, il va s'entendre avec les
prêtres pendant que la cène s'achève et que Jésus prie pour le monde et bénit ses disciples. Bientôt le
Sauveur a passé le Cédron, et le traître vient l'embrasser au lieu même qu'il vient de tremper de ses
larmes, de ses sueurs et de son sang. Le Fils de l'Homme est saisi comme un brigand par les valets des
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