Page 654 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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2 Rois 22:1.
2 Rois 23:31.
2 Rois 23:36.
2 Rois 24:8.
2 Rois 24:18.
2.
Ce fut, pendant toute l'existence du royaume, une seule et même dynastie; le fils (et presque
toujours l'aîné) monta sur le trône à la place de son père, et cet ordre ne fut changé ni par l'usurpation
momentanée d'Hathalie, ni par le meurtre de Joas, ni par celui d'Amon, ni même par l'intervention
étrangère qui détrôna Joachaz et lui donna pour successeur Éliakim son frère (Jéhojakim), et qui, plus tard
encore, remplaça Jéhojachin par son oncle Mattania (Sédécias), frère de Joachaz. 2 Rois 11:1; 12:20; 21:23;
23:34; 24:17. Malgré la solidité du trône de Juda, presque aucun de ses règnes ne fut tranquille: dès le
commencement il dut lutter contre Israël, et acheta le secours des rois syriens; puis l'anarchie du royaume
schismatique lui donna la paix pour quelques années, 1 Rois 14-46. Lorsque Israël se fut raffermi, les deux
cours rivales conclurent une alliance, 1 Rois 22, bientôt suivie d'un mariage, 2 Rois 8:18, qui blessa le
royaume de Syrie, premier allié de Juda. Les suites de cette alliance furent fâcheuses, sous le double point
de vue politique et religieux, pour le royaume de Juda qui n'eût point dû rechercher la faveur des tribus
rebelles. Une nouvelle révolution, dans le royaume des dix tribus mit fin à cette alliance, et les Syriens
irrités fondirent alors sur Juda, qui dut racheter sa faiblesse par de grands sacrifices, 2 Rois 12:17, Un
succès momentané rendit à Juda son premier courage et remonta son ardeur: il réussit à ramener sous le
joug les Édomites qui l'avaient secoué naguère, 2 Rois 14:7, et enivré de cette victoire, il déclara la guerre
au royaume d'Israël, 2 Rois 14:8; mais Jérusalem fut pillée, et la guerre cessa. L'anarchie ayant
recommencé en Israël, Juda put respirer un moment plus à l'aise et jouir en paix de ses conquêtes sur
l'Idumée, 2 Rois 14:22. Puis Israël, remis de ses troubles intérieurs, renouvela ses attaques contre Juda, et
s'allia aux rois de Syrie, qui s'emparèrent à leur tour des ports d'Édom, 2 Rois 16:6. Juda, trop faible pour
résister seul, crut se fortifier par une nouvelle alliance avec une puissance infidèle, et rechercha le secours
de l'Assyrie, qui s'étendait déjà vers l'Euphrate; mais au lieu d'être son allié, Juda fut bientôt son vassal
tributaire, 2 Rois 18:7; il dut, comme le cheval de la fable, servir de monture à son libérateur. Il essaya de
secouer ce joug, se reposant sur l'appui qu'il attendait de l'Égypte, 2 Rois 18:24; mais il est probable qu'il
n'eût fait qu'aggraver sa position, si un miracle de l'Éternel ne fût venu lui rappeler, en dispersant l'armée
d'Assyrie, qu'il vaut mieux se confier en Dieu que de se reposer sur les grands, 2 Rois 19. Israël fut
emmené captif, les armées de l'Assyrien durent se tourner vers d'autres ennemis, et Juda eut un temps de
répit, dont il profita pour rallier sous son autorité religieuse ceux qui étaient demeurés de reste en Israël;
mais bientôt, jeté entre les armées d'Égypte et d'Assyrie, il devint la proie de la première de ces
puissances; la dynastie cède à l'influence malfaisante de l'Égypte, contre laquelle les prophètes avaient
déjà de bonne heure essayé de la mettre en garde; d'un autre côté Nébucadnetsar, le conquérant de
Babylone, creuse la fosse où doit périr l'indépendance et la royauté terrestre de ce petit royaume: il chasse
vers l'occident de l'Asie ses troupes innombrables, pille Jérusalem, conduit en captivité la meilleure partie
du peuple, et finit par bouleverser et détruire entièrement capitale et royaume, sous le règne et par la
fausse politique de Sédécias, qui n'avait que l'ombre du pouvoir et qui ne la sut pas même conserver, 2
Rois 24:20; Ézéchiel 17:15.
Le culte du vrai Dieu ne fut jamais entièrement abandonné, alors même que l'idolâtrie avait pris
possession du pays, et plusieurs rois s'efforcèrent, comme Josias, de maintenir la pureté du culte et de lui
rendre l'éclat qu'il avait eu aux premiers temps de la royauté juive, sous David et Salomon; cependant ce
ne fut, le plus souvent, qu'une religion extérieure et cérémonielle, Jérémie 6:20; 7:4. Les prêtres jouirent
d'un grand crédit à la cour de plusieurs rois, mais ne réussirent pas toujours à purifier les mœurs, contre
le relâchement desquelles les prophètes, et notamment Ésaïe, s'élevèrent souvent et avec énergie.
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