Deutéronome 1:2; 1 Rois 19:4; 2 Rois 3:9; Jonas 3:3; cf. 1 Maccabées 5:24; 7:45; Tobie 6:1. La même
expression se retrouve encore dans le Nouveau Testament, Luc 2:44, et dans Flavius Josèphe. Dans les
anciens temps cette manière sommaire de mesurer l'éloignement de deux villes était la plus ordinaire,
peut-être la seule, comme elle est encore en usage de nos jours chez les Arabes et les Perses; mais sous le
point de vue géographique c'est une évaluation sans valeur, les journées des caravanes variant aisément
de 6 à 12 lieues; la journée moyenne est évaluée à 7 lieues; Hérodote, 4, 101, qui a donnée à la journée
moyenne le chiffre le plus élevé, lui donne 200 stades ou 8 lieues.
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JOURDAIN,
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le plus grand fleuve de la Palestine. Son nom (en hébreu, Jarden ou Yarden) vient, selon les uns de yeor
ou yôr, qui signifie fleuve, et Den ou Dan, fleuve qui a sa source près de Dan; selon les autres, et avec
plus de probabilité, de yarad, descendre, couler avec impétuosité (comme en allemand Rhein, le Rhin,
vient de rinnen, couler). Il a plusieurs sources, dont deux principales; l'une est l'Hasbény ou Hasbéya,
ruisseau qui parcourt la haute vallée de l'Hermon sur un sol noir, basaltique et poreux; l'autre est le
Banjas, qui sort d'une grotte profonde au pied des flancs boisés de l'Hermon, dans une belle et
pittoresque contrée; ce second ruisseau, dont les eaux arrivent, dit-on, du lac de Thiala par des canaux
souterrains, acquiert immédiatement une largeur considérable. Le Banjas est le bras le plus considérable
du Jourdain: il se réunit, quelques lieues plus bas, à l'Hasbény et à plusieurs autres ruisseaux qui
descendent de tous les côtés, et forme le lac Mérom, dont les rives sont marécageuses. Lorsque les eaux
sont hautes, à l'époque de la fonte des neiges, ce lac remplit la vallée presque entière, sur une largeur de
trois lieues; en d'autres temps, au contraire, il n'est plus qu'un marais, ou parfois même il se dessèche et
disparaît presque complètement (Seetzen). Alors des roseaux, le papyrus et d'autres plantes aquatiques,
croissent sur son sol noir et gras, et des bêtes sauvages, des sangliers et des serpents y cherchent leur
demeure. De là la vallée se rétrécit extrêmement, et le Jourdain parcourt 25 kilomètres environ, avec une
très grande rapidité, entre le bras est de l'Hermon et les montagnes de Nephthali. (À deux kilomètres au-
dessous du lac Mérom est un pont qu'une tradition inexacte a nommé pont de Jacob). Après une
quarantaine de kilomètres il entre dans le lac de Génésareth, qu'il alimente et d'où il ressort 25 kilomètres
plus bas. Son cours se régularise alors, et l'espace de 100 kilomètres environ il marche du nord au sud,
presque parallèlement à la Méditerranée, dans une vallée chaude et profonde appelée la grande vallée du
Jourdain (arabe, El Ghor), très étroite d'abord, mais qui s'élargit vers le midi. Les deux parois de
montagnes qui forment cette vallée ne présentent aucune interruption sensible, et, comme le Jura du côté
de la Suisse, elles semblent dans le lointain être de hautes murailles d'un bleu à la fois mat et foncé. La
chaîne orientale est la plus élevée, la plus continue et la plus uniforme. La vallée du Ghor se divise en
trois parties: la supérieure, qui participe à la nature du lac de Tibériade; la moyenne, dont la largeur est
de 7 à 8 kilomètres, et qui présente de beaux pâturages, quelques habitations et quelques ruines; enfin le
Ghor inférieur, qui participe à la nature de la mer Morte; sa largeur est de 20 kilomètres; il comprend la
campagne de Moab, sur la rive orientale, Nombres 22:1; 26:3,63; 33:48, et celle de Jérico, Josué 4:13; 5:10,
sur la rive occidentale. La largeur et la profondeur du Jourdain varient beaucoup, suivant les lieux et les
saisons de l'année. À son entrée dans le lac Mérom on évaluera largeur à 20 pas, à 80 lorsqu'il sort du lac
de Génésareth, de 60-90 pieds près de Jérico, de 2 à 300 à son embouchure dans la mer Morte; sa
profondeur près de Jérico est de 5 à 6 coudées; elle n'est que de 6 ou 7 pieds à 800 pas au sud de la mer de
Tibériade, et en été seulement de 3 pieds. (Ces diverses mesures sont prises dans divers ouvrages; on
craindrait, en les réduisant à l'unité, de commettre des erreurs, les mots pieds, pas, coudées, etc., n'ayant
pas toujours la même valeur). Le Jourdain est poissonneux, ses rives sont couvertes d'arbres et de
roseaux, de joncs, de cannes et de saules; ses eaux sont troubles et jaunâtres, plutôt tièdes que froides,
mais potables et pouvant se conserver assez facilement.
— L'Écriture sainte parle du Jourdain en près de deux cents endroits: on sait les miracles dont ce fleuve a
été le témoin, le partage de ses eaux sous Josué, 3:13; comment Élie et Élisée le passèrent à sec, 2 Rois 2:8;
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