Page 644 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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espions, 3,000 hommes sont envoyés contre Haï; mais Josué avait oublié de consulter l'Éternel, les 3,000
hommes sont battus, et Dieu révèle à Josué les causes de cette défaite, le péché d'Hacan. Après le
châtiment du coupable, Israël, prêt à faire la volonté de l'Éternel, peut marcher en avant, Haï est aisément
subjuguée, et Dieu permet aux vainqueurs de se partager les dépouilles au lieu de les mettre à l'interdit.
Cependant les rois de Canaan se réunissent pour combattre l'ennemi commun; les Gabaonites seuls,
usant de ruse, réussissent à se mettre sous la protection d'Israël, et s'ils deviennent coupeurs de bois et
puiseurs d'eau, ils ont au moins le droit d'habiter en la maison de l'Éternel, et d'être protégés par Israël
dans la mauvaise fortune. Irrités de cette défection, les rois de Canaan commencent les exploits de leur
ligue par le siège de Gabaon, mais là déjà ils éprouvent les coups de Josué, en même temps que les
Gabaonites peuvent se féliciter de l'alliance qu'ils ont faite: un grand carnage a lieu, les cinq rois sont mis
en fuite, le jour est trop court pour l'achèvement de la victoire, Josué commande au soleil et à la lune de
s'arrêter, et les cinq rois sont mis à mort au fond de la caverne dans laquelle ils ont cherché leur refuge.
Profitant de ses avantages, Josué assiège plusieurs autres villes cananéennes, Makkéda, Libna, Lakis,
Héglon, Hébron, il saccage tout le pays depuis Kadés-Barné jusqu'à Gaza, de Goscen jusqu'à Gabaon, et
devenu maître de toute la partie méridionale de Canaan, il rentre triomphant à Guilgal où le peuple était
campé. Une ligue du Nord succéda à la ligue du Midi, Jabin succéda à Adonitsédec, et malgré leur
multitude ils ne furent pas plus heureux, ils ne s'assemblèrent que pour être détruits d'un seul coup.
Josué les chargea à l'improviste, et les battit tellement qu'il n'en laissa échapper aucun; il revint de là à
Hatsor, qu'il brûla ainsi que toutes les villes d'alentour, et en fit mourir les enfants, les rois et les chevaux.
Mais il fallut quelques années pour réduire à l'obéissance tout le pays, car ces petits rois se succédaient les
uns aux autres à mesure que Josué en abattait quelques-uns, et il fallut leur faire la guerre à tous, aucun
ne s'étant rendu sans combat. Ce ne fut donc que six ou sept ans après leur entrée en Canaan que les
Israélites purent commencer le partage des terres, étant maîtres alors de tout le pays, à l'exception de
quelques villes, Gaza, Gath et Asdod, qui étaient restées aux Hanakins, et de quelques peuplades qui
purent conserver longtemps encore leur indépendance, n'ayant pas été exterminées lorsqu'elles pouvaient
l'être, et comme Dieu avait ordonné à Josué de le faire.
On suppose en général que le sacrifice du mont Hébal (8:30-35) dont nous avons parlé en son lieu, ne fut
célébré qu'alors, une fois que le peuple put se reposer enfin de ses longues et pénibles guerres. C'est dans
le même temps à peu près que se passa la touchante scène d'une noble querelle, de franches explications,
et d'aimable réconciliation: ce furent des jours de réveil qui peuvent compter parmi les plus beaux de
toute l'histoire d'Israël; Josué 22.
Deux tribus et demie demeuraient au-delà du Jourdain; la terre promise devait être partagée entre les
autres neuf et demie; ce partage se fit peut-être au fur et à mesure que le peuple avançait dans le pays, et
proportionnellement à la force et à la population des tribus; les villes de refuge furent désignées, et les
Lévites se virent assigner les lieux de leur héritage. Lorsque tout fut en règle à cet égard, que les tribus
furent entrées en possession de leur territoire, et que les parts furent faites, Josué crut pouvoir à son tour
se choisir un héritage avec le consentement du peuple, et il prit Timnath-Sérah en la montagne
d'Éphraïm. Servi le dernier, il dut se contenter encore d'une petite ville peu importante, située dans une
contrée moins favorisée que d'autres, mais il était près de Silo, et le voisinage du saint lieu ne fut sans
doute pas sans influence sur son choix.
Josué avançait en âge, il touchait au terme de sa carrière, il avait été une lumière ardente et vive; l'Écriture
sainte nous présente peu de caractères qui aient été aussi actifs au service de leur maître, aussi fidèles
dans leur profession, aussi inébranlables dans leur foi; l'histoire tout entière ne présente aucun
conquérant dont les guerres offrent le même caractère de justice dans le but, et de dépréoccupation
personnelle dans l'exécution. Il mourut comme il avait vécu; sa dernière pensée fut pour la gloire de son
Dieu et pour le bonheur de son peuple. Âgé de cent dix ans, et voyant approcher son heure, il fit
convoquer toute l'assemblée d'Israël, ses anciens, ses chefs, ses juges et ses officiers, et lui, seul survivant
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