Page 643 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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bien terrible pour son royaume: des malheurs allaient fondre sur Juda, et Josias ne devait avoir d'autre
consolation que celle de mourir avant qu'ils arrivassent. Aussi, quoique les jugements de Dieu sur son
peuple fussent bien près de s'exécuter, son règne fut en général heureux et paisible. Il trouva la mort dans
une bataille qu'il livra au roi d'Égypte Pharaon Néco, qui voulait malgré Josias traverser la Syrie pour
porter la guerre en Caldée: cette bataille est mentionnée par Hérodote 2, 159. On peut s'étonner du rôle
que Josias joua dans cette occasion, et lui-même paraît presque ne pas avoir agi avec pleine bonne
conscience, car il se déguisa pour se mettre à la tête de ses troupes; cependant on se l'explique par la
supposition que ce roi prudent et pieux était vassal de Nabopolassar, et qu'il dut agir comme sujet fidèle
de la Caldée, et non comme roi de Juda. Ce vasselage, qui comprenait probablement aussi le royaume
d'Israël, pouvait dater du temps de Manassé.
— Le nom de Josias se retrouve encore Sophonie, 1:1.
2.
Josias, contemporain d'Esdras;
— Voir: Heldaï.
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JOSUÉ
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1.
(Dieu est la délivrance), nommé d'abord Osée (délivrance), était fils de Nun, de la tribu
d'Éphraïm; il sortit d'Égypte, le pays de sa naissance, sous la conduite de Moïse à qui il devait un jour
succéder dans le commandement du peuple. Chef des guerriers au désert, il se distingua d'abord par la
défaite des Hamalécites, Exode 17:9, accompagna Moïse sur le Sinaï, 24:13, fut chargé de la garde du
tabernacle d'assignation, 33:11, et, jaloux des privilèges de son maître et ami, voulut empêcher des
prophètes de prophétiser, Nombres 11:28. Il fut un des douze espions envoyés en Canaan, Nombres 13:9,
et c'est alors que son nom fut changé pour lui rappeler, à lui et à ses compagnons, qu'il n'y a qu'une seule
délivrance efficace; mais seul avec Caleb, il montra par ses œuvres la fermeté de sa foi, et seuls ils
échappèrent à la sentence de mort prononcée contre tout Israël (Éléazar et les lévites furent probablement
aussi exceptés). $on courage, ses talents et sa fidélité éprouvée, le firent sans doute choisir par Moïse pour
le remplacer dans la conduite des milliers d'Israël, et il fut revêtu de l'autorité suprême en présence du
peuple et d'Éléazar le souverain sacrificateur, Nombres 27:18; Deutéronome 31:3. Il reçut encore les
ordres de son maître, Nombres 32:28, entendit avec joie son dernier cantique de bénédictions,
Deutéronome 32:44, et entra sans difficultés dans l'exercice de ses nouvelles fonctions, Josué 1:1.
Son ministère est inauguré par une vision magnifique, destinée à lui confirmer de la part de l'Éternel les
promesses qui lui ont été faites par Moïse, et à l'encourager à monter hardiment contre les nations
guerrières et puissantes qu'il a devant les yeux et dont la conquête lui est assurée. Des espions sont
envoyés; sur leur rapport, Josué donne trois jours à l'armée pour se préparer, les eaux du Jourdain se
partagent miraculeusement pour donner au peuple élu un libre et franc passage dans la terre de la
promesse, un autel s'élève en souvenir de cette consécration solennelle de la mission de Josué, semblable
à celle qu'avait obtenue Moïse dans le lit de la mer Rouge. Avant de procéder à la conquête de Jérico, les
Israélites sont circoncis; ils célèbrent la Pâque, qu'ils n'ont pas encore célébrée depuis le départ de
l'Égypte, et qu'ils ne devaient pas célébrer non plus, Exode 13:5; enfin la manne cesse de tomber, et le
peuple se nourrit de la nourriture de l'homme et trouve du grain en abondance, Josué 5:11. Les ennemis
d'Israël, quoique vaillants et résolus à se défendre avec courage contre le petit peuple qui veut les
envahir, deviennent lâches, et leurs cœurs se fondent à l'ouïe des merveilles que Dieu a faites pour Israël.
Une première conquête achève d'effrayer les anciens habitants de Canaan, et d'encourager les nouveaux;
c'est la prise de Jérico, la clef du pays, la ville forte, la ville aux solides murailles. Elle tombe devant les
cris de joie et d'espérance du peuple, devant ses promenades solennelles et silencieuses que trouble
seulement le bruit éclatant des trompettes; les murailles s'écroulent, la ville est mise à sac, tout est égorgé
ou brûlé, Rahab seul est épargnée parce qu'elle avait épargné ses hôtes. De là, sur le rapport de quelques
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