Page 576 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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de son père, qui fut enseveli avec grande pompe et au milieu d'un concours immense de personnes
venues d'Égypte pour y assister.
Le nom de Jacob se retrouve Ézéchiel 28:25; 37:23; Osée 12:13; Malachie 1:2; Romains 9:13; Hébreux
11:9,21, et ailleurs.
Ce patriarche qui vécut quinze ans avec Abraham, se présente avec un caractère bien différent de celui de
son père et de son aïeul; on peut dire qu'il est sans grandeur naturelle, à la fois ardent et efféminé, faible
et passionné, rusé, trompeur, peu scrupuleux sur les moyens; il ne grandit que par de rudes expériences
et par l'adversité: mais ces épreuves lui sont utiles, il profite à une dure école, et mûrit forcément. Les
vingt années qu'il passe à pleurer Joseph abrègent sa vie et sont à la fois pour lui la dernière et la plus
douloureuse des épreuves; toutes ses souffrances se montrent dans cette parole qu'il adresse au roi
d'Égypte: «Mes jours n'ont pas atteint les jours des années de la vie de mes pères au temps de leurs
pèlerinages.» Sa noble vieillesse fait oublier les péchés de sa jeunesse et de sa maturité, et Jacob est un
exemple de plus qui prouve que Dieu choisit librement ceux dont il veut faire des vases à honneur, et
qu'il les façonne d'entre ceux-là même qui sont le moins honorables. Jacob est le symbole de l'espérance
(Schrœder); il a passé sa vie à attendre plus qu'à jouir, à espérer plus qu'à posséder.
La Fontaine de Jacob dont il est parlé Jean 4:6, et près de laquelle eut lieu l'entretien de Christ avec la
Samaritaine, était située près de Sichem sur la route qui conduit à Jérusalem: elle tirait son nom du
patriarche qui l'avait, dit-on, fait creuser. Quelques voyageurs disent l'avoir retrouvée à quelque distance
de Naplouse, dans un creux de rocher profond de trente-cinq mètres, mais contenant peu d'eau, situé
dans un petit vallon qui court du nord au sud et qui est fort riche en sources; d'autres pensent que la
fontaine de Jacob est une source située dans la ville même de Sichem et qui porte encore le nom du
patriarche.
2.
Jacob, père de Joseph le charpentier, Matthieu 1:16, inconnu.
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JACQUES.
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Outre le frère de Jésus, Matthieu 13:55, le Nouveau Testament nous fait connaître, au sein de l'Église
apostolique, trois hommes de ce nom, savoir: Jacques frère de Jean et fils de Zébédée, bientôt décapité,
Actes 12:2; Jacques, fils d'Alphée, sur la vie duquel nous n'avons aucun détail; et Jacques, frère du
Seigneur, Galates 1:19, le conducteur de l'Église de Jérusalem, et le chef de la portion encore judaïsante de
cette Église. Plusieurs théologiens regardent ces deux derniers comme identiques, d'autres les distinguent
(Sardinoux); d'autres regardent le Jacques frère du Seigneur, comme son cousin, et par conséquent
distinct encore du Jacques de Matthieu 13:53. Sans entrer dans un examen approfondi de cette question,
que j'ai fini par trouver insoluble à force de l'avoir examinée, il convient de dire au moins quelles sont les
raisons qui paraissent établir plutôt leur identité. Saint Luc, dans son Évangile et dans les Actes, distingue
toujours Jacques fils d'Alphée, de Jacques fils de Zébédée, jusqu'à la mort de ce dernier; mais depuis lors,
Actes 12:2, il ne se sert plus que de la simple dénomination de Jacques, verset 17.
Il paraît donc que depuis la mort du fils de Zébédée il ne resta plus dans l'Église qu'un seul Jacques assez
distingué, et il est peu probable que ce seul Jacques ait été le troisième, le frère du Seigneur, car on ne
saurait alors ce que serait devenu Jacques fils d'Alphée; on se verrait obligé de construire un édifice
d'hypothèses comme De Wette qui fait mourir le fils d'Alphée subitement, et sans que les auteurs sacrés
en disent rien, et qui élève rapidement au plus haut degré d'estime dans l'Église apostolique, le frère du
Seigneur jusqu'alors inconnu. Saint Luc n'est pas le seul non plus qui, depuis la mort du fils de Zébédée,
semble ne reconnaître qu'un seul Jacques dans l'Église,
— Voir: 1 Corinthiens 15:7; Galates 2:9,12; Jude 1.
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