Page 32 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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auquel il convia son frère, et lorsque celui-ci fut ivre, il le fit égorger par ses serviteurs, et s'enfuit à
Guésur, auprès de son grand-père. Il y était depuis deux ans, lorsque Joab, voyant que David ne serait
pas éloigné de pardonner à son fils, imagina, pour le faire rappeler, une ruse qui lui réussit comme il
l'espérait. Une femme de Tékoah 2 Samuel 14, se présenta devant David pour solliciter sa protection; elle
se disait veuve et n'avait que deux fils, l'un desquels avait tué l'autre dans une querelle, et sa famille
voulait venger le mort par la mort du meurtrier, de telle sorte qu'elle serait privée des deux à la fois, et
elle suppliait le roi d'intercéder en faveur du coupable. David comprit ce qu'on voulait, et devina même
l'auteur de la ruse; il consentit à ce qu'Absalon fût rappelé de son exil; mais il refusa de le voir, et deux
nouvelles années se passèrent. Cependant Absalon, fatigué de cette longue disgrâce, cherchait à en sortir,
et comme il ne pouvait pas même obtenir une entrevue avec Joab, il le contraignit à venir, en faisant
mettre le feu à un champ d'orge que Joab possédait près d'une propriété appartenant à Absalon. Ils
entrèrent en pourparlers; Joab intervint auprès du roi, et Absalon ayant reçu de David l'assurance d'un
entier pardon, profita de sa liberté et de l'influence qui lui était rendue, pour conspirer presqu'aussitôt
contre son père. Il trompa le peuple par sa popularité, se concilia sa faveur par des intrigues et des
promesses, employa toutes sortes d'artifices pour parvenir à ses fins, se procura des chevaux et des
chariots, et s'entoura d'une garde permanente de 50 archers. Enfin, la quatrième année depuis son retour
de Syrie, il se rendit à Hébron, sous prétexte d'y accomplir un vœu: deux cents personnes de distinction
l'y attendaient, mais sans suspecter ses desseins. Aussitôt il s'ouvre à ceux qui étaient là, et fait proclamer
dans toutes les villes d'Israël qu'il a fixé le siège de son empire à Hébron, là même où David, son père,
avait été sacré roi quarante ans auparavant, 2 Samuel 2:1-11. Achithophel est des premiers à joindre
l'usurpateur; la masse du peuple suit cet exemple, et David s'enfuit de Jérusalem avec une poignée d'amis
sûrs et fidèles. Absalon s'y rend aussitôt, et le vengeur d'un inceste devient lui-même incestueux, d'après
l'avis de son principal conseiller, en se faisant livrer les femmes de son père, pour rendre toute
réconciliation impossible. Achithophel voulait encore qu'Absalon lui remît le soin de poursuivre
immédiatement David, avec 12,000 hommes de troupes choisies; mais cet avis ne fut pas écouté, grâces à
Cusaï, qui, feignant d'entrer dans la révolte, afin de mieux servir son maître légitime, et flattant l'amour-
propre d'Absalon, lui conseilla d'attendre, de réunir d'abord tout le peuple en une formidable armée, et
de marcher ensuite lui-même à la tête de ses troupes. Une victoire brillante lui était assurée. Pendant
qu'Absalon rassemblait ainsi le peuple, il donnait à David le temps de réunir ses vieux soldats, et ce
furent eux qui le délivrèrent de ses ennemis dans la bataille qu'ils livrèrent au milieu des forêts
d'Éphraïm. Vingt mille hommes restèrent parmi les morts, et Absalon lui-même, en traversant l'épaisseur
de la forêt, demeura suspendu aux branches d'un arbre, entre lesquelles sa tête ou sa chevelure
s'embarrassa. Son cousin Joab l'ayant appris, il courut en hâte, et, de sa propre main, lui arracha la vie,
malgré la défense expresse du roi, qui voulait qu'on l'épargnât. (1021, avant J.-C.) Ce fut donc un neveu
de David qui le priva d'un fils, bien coupable sans doute et peu digne d'intérêt, mais auquel son père
n'avait pas retiré son affection. Absalon, pour éterniser sa mémoire, s'était fait ériger un monument, près
duquel il désirait peut-être qu'on l'ensevelît. L'historien Flavius Josèphe dit que c'était une colonne de
marbre, et qu'elle était à 300 pas de Jérusalem, dans la vallée de Josaphat. Mais son corps fut jeté dans une
fosse immédiatement après le combat, et recouvert d'un monceau de pierres. Quand David apprit la mort
de son malheureux fils, il versa sur lui d'abondantes larmes, dont l'amertume était bien justifiée par une si
triste vie suivie d'une si triste fin, 2 Samuel 18:33.
— Le nom d'Absalon ne se trouve, en dehors des livres historiques, que dans l'épigraphe du Psaumes 3.
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ABSINTHE.
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Cette plante, bien connue chez nous, contient un jus amer. Les Hébreux, qui regardaient les plantes
amères comme nuisibles, et comme vénéneuses (— Voir: Apocalypse 8:10 et 11), se servent souvent du
nom de cette plante pour désigner ce qui est généralement désagréable, nuisible et pernicieux; et le
paraphraste caldéen appelle cette plante «absinthe de mort.» Les versions orientales et les rabbins
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