vigoureux, n'est proprement qu'une épithète donnée dans les livres poétiques, Psaumes 22:13; Ésaïe 34:7,
au taureau qui a atteint toute sa force. La langue hébraïque n'a pas d'expression pour ce que nous
appelons proprement bœuf dans le sens restreint, parce qu'il était défendu aux Hébreux de mutiler aucun
animal, ce qui, sans doute, n'était pas non plus nécessaire chez eux; les Maures elles Arabes de nos jours
labourent encore leurs terres avec des taureaux. Ces animaux sont en général plus petits et plus maigres
en Orient que chez nous. En Arabie, ils ont de petites cornes, et sur l'épaule une sorte de bosse de graisse
plus ou moins grande, selon que l'animal est plus ou moins bien nourri.
Le district de Basan et la plaine de Saron, sur la côte de la Méditerranée, entre Joppe et Lydde, sont
souvent mentionnés dans la Bible comme possédant les meilleurs pâturages et les plus beaux troupeaux
de bœufs. Lors de la conquête de Canaan par les Israélites, les tribus de Gad et de Ruben reçurent en
partage, à cause de leurs nombreux troupeaux, Basan et d'autres districts à l'est du Jourdain, propres à
l'élève des bestiaux, Nombres 32:4. Les taureaux et les béliers de cette contrée, célèbres par leur vigueur et
leur beauté, Deutéronome 32:14, servent souvent à désigner des ennemis puissants, Psaumes 22:13, et le
prophète Amos 4:1, compare les femmes voluptueuses de la Samarie à des génisses de Basan. Il paraîtrait
que les troupeaux de la maison royale étaient entretenus dans ces fertiles pacages, car il est dit que David
avait un inspecteur de bestiaux dans la plaine de Saron, 1 Chroniques 27:29.
Pour les Hébreux, le bœuf était le premier et le plus utile des animaux domestiques, et une de leurs
principales richesses; aussi Job, dans la description qu'il fait du bien-être qui est ordinairement le partage
du méchant, dit que ses troupeaux de bœufs augmentent toujours, et que ses vaches sont fécondes
(21:10); le psalmiste voit dans cette abondance une bénédiction de l'Éternel, 144:13-14; et partout où il est
parlé d'un accroissement de bonheur, l'augmentation des troupeaux de bœufs tait partie des promesses.
Deutéronome 7:13; 28:4; 18:31.
Les Israélites se servaient des bœufs pour labourer la terre, et pour battre, ou plutôt pour fouler le grain.
Il est souvent parlé dans la Bible du labour des bœufs, 1 Rois 19:19; Job 1:14; Amos 6:12; Proverbes 14:4.
Les bœufs servaient de plus pour le trait, Nombres 7:3; 7:8; 1 Samuel 6:7, et même pour le transport,
comme on le voit par 1 Chroniques 12:40, où il est dit qu'on apporta à David des provisions sur des bœufs
et sur d'autres bêtes de somme. De nos jours encore, il n'est pas rare de voir les bœufs de l'Asie et de
l'Afrique être utilisés de cette manière par leurs maîtres.
La chair de bœuf a servi de tout temps à la nourriture de l'homme et faisait un des principaux aliments
des Israélites. La cour et la maison royale de Salomon consommait journellement dix bœufs engraissés, et
vingt bœufs des pâturages, 1 Rois 4:23, et Néhémie, qui tenait table ouverte pour 150 d'entre les
principaux des Juifs, avait obtenu à cet effet un bœuf gras chaque jour, Néhémie 5:18. Cette viande se
trouvait principalement sur la table des riches, Proverbes 15:17; le veau était regardé comme une friandise
que l'on servait seulement aux personnes et aux convives que l'on voulait honorer d'une façon tout à fait
particulière, Genèse 18:7; 1 Samuel 28:24; Amos 6:4; Luc 15:23.
Il était naturel qu'un peuple riche en troupeaux, comme les Israélites, se nourrît de laitage et qu'il en fit
diverses sortes de préparations. Deux espèces de lait sont mentionnées dans l'Ancien Testament, le Halab
ou lait doux, et le Hhémah, sorte de crème ou de lait caillé, Genèse 18:8; Juges 5:25; Job 29:6; 20:17 (où les
ruisseaux de miel et de crème sont pris pour image de l'abondance). Pour faire le Hhémah, les Orientaux
mettent encore aujourd'hui du lait ou de la crème, selon qu'ils veulent faire du fromage ou du beurre,
dans un sac ou vessie que l'on presse en le ballottant; à mesure que l'eau s'en échappe paries pores ou par
l'évaporation, on y remet du lait nouveau jusqu'à ce qu'on ait la quantité voulue de beurre ou de lait
caillé. Ce dernier, dissous dans de l'eau, donne un breuvage rafraîchissant; on peut aussi le manger avec
du pain, sans l'avoir mélangé d'eau. Proverbes 30:33. Les Orientaux, en général, aiment beaucoup le
beurre, dont ils font un grand usage.
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