ne paraissaient pas plus que «deux troupeaux de chèvres.'» Les deux armées demeurèrent sept jours en
présence dans les plaines de Jizréhel, après quoi elles en vinrent aux mains, et les Israélites tuèrent cent
mille hommes aux Syriens: le reste s'enfuit dans la ville d'Aphek, dont la muraille s'écroula sur eux et les
écrasa au nombre de vingt-sept mille. Caché dans la ville, Ben-Hadad envoya quelques-uns des siens
auprès du vainqueur pour demander sa grâce. Il l'obtint; il fut épargné, malgré l'ordre contraire qu'Achab
avait reçu de l'Éternel, et il fit alliance avec Achab, s'engageant à lui rendre les places conquises par son
père, et à lui livrer quelques villes frontières.
Après une paix de trois ans, 1 Rois 22:1, la guerre fut reprise entre le roi de Syrie et les deux rois alliés
d'Israël et de Juda, qui voulaient s'emparer de la ville de Ramoth, que Ben-Hadad, contrairement à la foi
des traités, refusait de livrer. Ben-Hadad avait donné l'ordre à ses capitaines de ne viser que sur Achab; et
quoiqu'on ne pût le reconnaître, à cause de son déguisement et de la lâcheté avec laquelle il avait voulu
exposer Josaphat seul aux traits de l'ennemi, il fut mortellement blessé par une flèche tirée comme au
hasard. L'armée israélite reçut l'ordre de battre en retraite; la campagne était terminée.
Sous le règne de Joram on vit de nouveau Ben-Hadad reparaître en Israël, 2 Rois 6:8; sq. Comme tous les
plans et projets du Syrien étaient connus de Joram avant même qu'ils fussent exécutés, Ben-Hadad fut
fort irrité, pensant qu'il avait un traître auprès de lui; mais ayant appris que c'était le prophète Élisée qui
déjouait ainsi sa lactique, il envoya des gens à Dothan pour s'emparer de lui: mesure inutile, car l'Éternel
sauva le prophète en frappant d'éblouissement les messagers de Ben-Hadad.
Quelque temps après, le roi de Syrie ayant rassemblé son armée, vint de nouveau mettre le siège devant
Samarie. Comme le blocus se prolongeait, il y eut une grande famine dans la ville, 2 Rois 7:4. Ben-Hadad
espérait les soumettre par ce moyeu; il était près de réussir, les assiégés, à la dernière extrémité,
commençaient à se livrer au désespoir, lorsque l'Éternel les visita d'une délivrance miraculeuse. Les
troupes syriennes entendirent pendant la nuit un bruit de chariots et de chevaux, comme le bruit d'une
grande armée (sans doute celle qu'Élisée avait fait voir à son serviteur sur la montagne, 6:17), et croyant
que c'étaient les rois des Héthiens et des Égyptiens, qui venaient au secours d'Israël, ils s'enfuirent
précipitamment, saisis d'épouvante, en laissant tout leur bagage et leurs vivres dans le camp.
De retour à Damas, Ben-Hadad tomba mal; de, et ayant appris l'arrivée d'Élisée dans cette ville, il envoya
auprès de lui avec de riches présents Hazaël, un de ses officiers, pour lui demander s'il pourrait se relever
de cette maladie. Précédemment déjà, d'après le conseil d'une jeune esclave israélite, il avait envoyé son
serviteur Naaman, atteint de la lèpre, auprès du roi d'Israël, en le priant de le faire guérir par Élisée, qui
n'était apparemment autre chose, pour lui, qu'un habile magicien dont le roi pouvait disposer à sa guise.
— Voici la réponse que le prophète fit reporter à Ben-Hadad: «Vas, et dis-lui: certainement tu en pourrais
relever; toutefois l'Éternel m'a montré que certainement il mourra.» En effet, bien que sa maladie ne fût
pas mortelle, Ben-Hadad fut le lendemain trouvé mort dans son lit: Hazaël l'avait étouffé pour régner à sa
place. (884 avant J.-C.)
Riche, puissant et fort, ce monarque ambitieux, trois fois se leva contre Israël, et trois fois dut s'enfuir;
c'est que le Dieu qui protégeait les tribus n'était pas seulement le Dieu des montagnes, c'était encore le
Dieu des plaines. Le petit royaume d'Israël ne fut point redevable de son salut à ses propres forces, mais à
la présence et aux prières du prophète Élisée. Dieu avait choisi les choses faibles de ce monde pour rendre
confuses les fortes «afin que nulle chair ne se glorifiât devant lui.» 1 Corinthiens 1:27,29.
3.
Fils de Hazaël le meurtrier du précédent. Il opprima les dix tribus sous Joachaz, roi d'Israël, mais
fut vaincu et chassé sous Joas, roi de Juda, 2 Rois 13. Il reçut de son père, ou il prit lui-même le nom de
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