Page 151 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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plusieurs différents baptêmes ou ablutions sous la loi, comme l’indique aussi Héb. 6 :2. La forme ou mode
d’application de l’eau est aussi décrite dans l’Ancien Testament. Dans la prophétie d’Ézéchiel, le mode est l’effusion
(verser de l’eau), «je répandrai (verserai) sur vous des eaux nettes» (Ézch. 36 :25); dans la loi, le mode est
l’aspersion, «tu feras aspersion sur eux de l’eau de purification» (Nom. 8 :5-7), les deux formes étant valides sous
l’Ancienne Alliance. Le baptême par immersion n'est pas soutenu par les Saintes-Écritures, ceux qui disent que
Jésus a été baptisé par immersion font de lui un pécheur qui aurait brisé la loi et ainsi un faux Messie. Le baptême
d’eau détenait un caractère prophétique dont le but était d’annoncer la manifestation du Messie à Israël, et c’est
exactement cela que Jean le Baptiste, le dernier des prophètes de l’Ancienne Alliance, déclare dans Jean 1 :31. En
d’autres mots, à la manifestation de Jésus, le baptême d’eau avait accompli son but et n’était plus nécessaire. Que les
premiers disciples continuèrent pour un temps à utiliser cette pratique, est tout simplement du au fait que la loi
resta en vigueur du temps que le temple demeurait, jusqu’à sa destruction finale en l’an 70. Pour une période
transitoire de quarante ans après la résurrection et l’ascension du Seigneur Jésus, la loi et la grâce coexistèrent
ensemble pour servir de signe aux Juifs que le Royaume de Dieu traversait les frontières d’Israël pour être annoncé
aux Gentils. Les Juifs qui se convertissaient sous la grâce continuèrent quand même à observer la loi, mais ils
n’imposèrent point cette pratique aux Gentils qui n’avaient aucun rapport avec la loi donnée à Moïse (Ac. 15 :4-29).
Or, puisque Jésus a accompli parfaitement la loi pour nous comme notre substitut, et qu’il a aboli toutes ses
ordonnances par son sacrifice sur la croix (Col. 2 :13-15), il est évident que le baptême d’eau qui faisait parti des
ordonnances fut aboli aussi. Que le baptême d’eau continua d’être pratiqué après le départ des apôtres, fait parti de
l’avertissement de l’apôtre Paul contre les faux docteurs et les fausses doctrines qu’il avait prévu (Ac. 20 :28-31).
Paul déclare qu’il y a maintenant «un seul baptême» (Éph. 4 :5), celui d’être ENGAGÉ dans la mort et la
résurrection de Christ (Rom. 6 :3-5; Col. 2 :11,12). Ainsi coule à pic le sacrement ou ordonnance du baptême dans
les eaux stagnantes de son inconsistance.
Considérant tout ce qui vient d’être dit, il n’y a aucun doute que le baptême d’eau, tel que pratiqué par les églises,
les dénominations, et les groupes dissidents, sert à remettre le croyant sous la loi après lui avoir annoncé la grâce.
Dans ces milieux, le baptême d’eau n’est pas un moyen de grâce mais un moyen d’exploitation. Tout chrétien réel
doit être conscient du danger qu’encours une telle perversion de la foi (Gal. 1 :6,7; 2 :4; 3 :2,3; 5 :4). Mais il y a plus
à cette perversion que l’on puisse s’imaginer. Non seulement elle est une attaque à l’union mystique du salut qui
annule les mérites du sacrifice de la croix, elle est marquée aussi par la déviation du cléricalisme qui dérobe le
croyant de sa liberté en Christ. Les Protestants, tout comme les Catholiques Romains et plusieurs autres sectes,
considèrent le baptême d’eau comme légitime seulement lorsqu’il est administré par un ministre dûment accrédité,
sauf dans quelques exceptions rares. Non seulement une telle position ne se trouve nul part dans la Bible, mais elle
contredit catégoriquement le ministère spirituel ou universel de tous les croyants «d’annoncer les vertus de Celui
qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière» (1 Pierre 2 :9). Aussi, cela va contraire à l’enseignement
de Jésus qui dit : «Quiconque voudra être le premier entre vous, qu’il soit votre serviteur» (Matt. 20 :27). Or, les
ministres accrédités ne sont pas des serviteurs mais des administrateurs. Leur autorité administrative n’est donc
point légitime mais usurpatrice. Les premiers disciples n’avaient aucune accréditation d’une université ni d’un
séminaire, et pourtant ils baptisaient plusieurs personnes (Jean 4 :1,2). Nous ne disons point ceci pour légitimer le
baptême d’eau que nous savons aboli, mais pour condamner ceux qui dominent sur la foi des fidèles (1 Pierre 5 :2,3).
Nous ne sommes point appelé à la servitude mais à la liberté, ne laissez donc personne dominer sur votre foi par la
ruse des accréditations, car le simple disciple vaut plus que tous les administrateurs prétentieux qui s’établissent
comme médiateurs de la grâce de Dieu. Ils sont accrédités des hommes et non de Dieu, mais «nous avons reçu
l’onction de la Brillante Présence de Christ qui nous enseigne toutes choses, et en laquelle il n’y a point de
prétentions» (1 Jean 2 :27).)
Les baptistes compromettent souvent leur cause par l'étroitesse et l'exclusisme avec lequel ils s'attachent,
non seulement à leur point de vue quant au baptême des adultes, mais encore au baptême par
immersion. Une forme n'est pas un dogme fondamental. À cet égard, ils subiront aussi l'influence de
l'alliance évangélique.
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BAPTISTE,
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