Page 146 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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Le nom de cet animal se trouve dans nos traductions, Genèse 1:21; Job 7:12; Psaumes 74:13; Matthieu
12:40. La version anglaise l'a encore Ézéchiel 32:2; la Bible de Luther l'a comme la version française. Le
mot hébreu est Than ou Thannin; les Septante l'ont traduit par Kétos, qui signifie effectivement baleine, et
notre traduction de Matthieu 12:40; est exacte; mais l'hébreu doit-il se rendre par Kétos? signifie-t-il une
baleine? C'est extrêmement peu probable. On ne saurait croire que les écrivains sacrés aient eu
connaissance de cet animal, qui n'a jamais paru ni sur les côtes de la Palestine, ni sur celles de l'Égypte,
soit du côté de la Méditerranée, soit du côté de la mer Rouge, et les rapports des voyageurs à cette époque
n'avaient pas encore atteint le Groenland, le Spitzberg, ou les mers qui sont le séjour des baleines. Mais si
l'on est d'accord à penser qu'il ne s'agit pas de ce gros cétacé dans les passages cités, ni dans l'histoire de
Jonas, les opinions varient beaucoup lorsqu'il s'agit de déterminer d'une manière positive quel était ce
poisson; il paraît que le même mot doit se traduire diversement dans les différents passages. On pense
qu'il s'agit du crocodile dans le verset de la Genèse. (Harris, Natural Hist. of the Bible. Hurdis, Critical
Dissert, on the word wahle in Genesus 1:24, etc.) Quant au grand poisson de Jonas, les uns ont prétendu
que c'était l'orca de Pline, espèce de dauphin (Hase, etc.); d'autres (Calmet, Bochart, Linnée, Winer)
pensent, et c'est l'opinion la plus probable, que c'est le chien marin (canis carcharias, ou squamus
carcharias, de Linnée), le requin, dont la mâchoire est armée de quatre cents dents aiguës, rangées sur six
rangs, et dont la gueule est si vaste qu'elle peut, fort à son aise, engloutir un homme tout entier. Il n'est
pas rare de voir ce monstre avaler des hommes et même des chevaux, et l'on a trouvé jusqu'à dix thons
dans l'estomac d'un requin dont le poids s'élevait à peine à quatre cents livres. On dit que lorsqu'un de
ces poissons tiendrait la gueule ouverte un moment, un chien pourrait descendre jusqu'au fond de son
estomac pour y chercher la nourriture qui s'y trouve.
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BALTHASAR,
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— Voir: Belsatsar.
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BAMOTH,
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Nombres 21:19. Ville située au-delà du Jourdain, sur les frontières du pays de Moab; d'après Eusèbe, elle
aurait été située sur l'Arnon: c'est la même que Bamoth-Bahal, Josué 13:17.
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BANNISSEMENT.
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Le Nouveau Testament nous présente dans l'interdiction, ou expulsion de la synagogue, une espèce de
peine ecclésiastique, et comme une excommunication juive; elle était prononcée, en général, dans les cas
d'hérésie, Luc 6:22; Jean 9:22; 12:42; 16:2. On faisait couvrir de pierres, par jugement, le corps de celui qui
mourait interdit. Pendant tout le temps que durait la peine, le condamné ne pouvait se raser, ni se couper
les cheveux, et il ne pouvait entrer dans le temple que par une porte faite exprès. La Gémara, du reste, et
les rabbins parlent de deux espèces d'excommunications différentes, la petite et la grande. Cette dernière,
accompagnée de malédictions, pouvait être plus ou moins longue; elle empêchait toute espèce de
rapports et de communications avec le dehors, et ne pouvait être prononcée par moins de dix membres
de la synagogue. L'autre, moins sévère, pouvait être prononcé par un seul homme, le rabbin, par
exemple; sa durée ne pouvait excéder trente jours, et celui qui était ainsi exclu de la synagogue continuait
de vivre avec sa famille sans en être empêché, même il pouvait traiter ou converser avec d'autres,
moyennant qu'il y eût entre eux et lui la distance de quatre coudées, un peu plus de deux mètres.
C'est de cette excommunication que fut puni l'aveugle-né dont Jésus avait opéré la guérison, Jean 9:34.
Quelques rabbins parlent encore d'une troisième espèce d'excommunication plus sévère que les deux
autres, et qui aurait consisté à livrer un homme à tous les maux, à le livrer à Satan, cf. 1 Corinthiens 5:5; 1
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