Page 147 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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Timothée 1:20. On pourrait y joindre encore cette exécration de la part de Christ, dont il est parlé Romains
9:3. Mais tout en admettant comme un fait très naturel qu'il y ait eu divers degrés d'excommunication, il
n'est rien moins que prouvé que les expressions sus-mentionnées renferment des allusions à quelques
usages juifs, et l'on ne peut rien préciser au-delà de ce que nous avons dit sur la grande et la petite
excommunication.
Quant au bannissement comme peine politique, nous en trouvons une trace dans le passage Esdras 10:8.
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BAPTÊME.
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Ce mot indique primitivement l'acte de plonger, de tremper, mouiller, humecter, puis de laver et de
nettoyer. Dans l'original du passage Marc 7:8, il y a «le baptême des pots et des coupes.»
— Pris dans le sens religieux, ce mot n'implique pas nécessairement, quoique certaines congrégations le
prétendent, l'idée d'une immersion totale. Tous les passages allégués en faveur de cette assertion peuvent
admettre une interprétation moins littérale, et indiquer seulement que celui qui devait recevoir le
baptême, et celui qui devait l'administrer, entraient l'un et l'autre des pieds dans l'eau à une hauteur
indéterminée, et que ce dernier répandait peut-être avec la main de l'eau sur la tête du néophyte.
Le contexte de la loi et des prophètes indique que le baptême était un rituel de purification qui se pratiquait par
aspersion ou effusion. Dans ce sens le baptême porte la notion de consécration et le mot doit se traduire ainsi.
Toutefois dans le contexte de la grâce le mot prend un sens plus intime et signifie «être engagé ou introduit» dans
l’Esprit de la Sainte Présence de Christ. Il s’agit ainsi d’une assimilation au Corps de Christ dans lequel le fidèle est
intégré par l’attribution des mérites du sacrifice de la croix. Pour le chrétien réel, le baptême d’eau n’a plus aucune
valeur dans la dispensation de la grâce, car iln’est plus sous la loi des rituels et des ordonnances qui furent abolis
par le sacrifice de Christ sur la croix, puisque Christ est la fin de la loi pour tous ceux qui croient. Le baptême que
Christ a ordonné est un engagement spirituel et non un rituel de purification. Ni peut-il être conçu d’une manière
symbolique puisqu’une telle approche remettrait le fidèle sous loi et le retrancherait de la grâce.
— Voir: Actes 8:38.
Le mot de l'Évangile, que Jean baptisait à Énon «parce qu'il y avait là beaucoup d'eau», Jean 3:23, ne
prouve pas davantage cette immersion absolue
(la bonne traduction de ce passage indique plutôt «qu’il y avait
plusieurs ruisseaux».)
Dans ces pays brûlants, les torrents, et jusqu'à un certain point les rivières, sont
sujets à se dessécher presque entièrement dans certaines saisons de l'année; on vit un roi, Achab, et l'un
de ses principaux officiers, se mettre personnellement en chemin pour aller chercher des endroits un peu
arrosés, 1 Rois 18:5-6.
— Voir: encore 2 Rois 3:9, etc.
Dans le passage de l'Évangile qu'on vient de citer le mot beaucoup pourrait donc parfaitement signifier ce
qu'ici, dans la zone tempérée, nous appellerions un peu, d'autant plus que le mot eaux est dans le grec au
pluriel; ce qui semblerait indiquer, presque avec certitude, non pas une eau profonde, mais une grande
ramification du torrent, qui permettait peut-être à Jean-Baptiste de faire baptiser simultanément en
plusieurs endroits.
— La raison la plus puissante peut-être pour repousser l'idée des baptêmes par immersion totale, c'est
l'obligation absolue où aurait été la multitude qui venait se faire baptiser par Jean au désert, Marc 1:5,
d'apporter des vêtements de rechange et de se déshabiller ainsi complètement, hommes et femmes. La
chose semble inadmissible et impraticable. À combien plus forte raison dans nos climats, et dans les
profondeurs du Nord! On allègue que le baptême chrétien devant être l'image d'un ensevelissement, et
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