Page 1172 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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transporté dans un temps nouveau, il participe aux bénédictions que la vision lui montre; il ne pouvait
pas voir l'ère de Christ sous une forme spirituelle,
e.
Le prophète lui-même en plusieurs autres passages, notamment 20:40 (cf. aussi 11:19; 36:26, et
surtout 37:26-28), semble déjà fixer notre attention sur une époque ou le culte sera esprit et vie, où Dieu
sera le sanctuaire de son peuple comme il l'a déjà été, 11:16.
f.
L'analogie des autres prophètes appuie le sens symbolique de ce passage; ainsi Jérémie, 31:38,
représente la restauration du culte et de la théocratie sous l'emblème de la reconstruction de Jérusalem;
— Voir: aussi 33:17; cf. encore Aggée, 2:7; Ésaïe 60:10; Zacharie 2:2; sq.; 4; 6:13; 14.
g.
Le Nouveau Testament, et spécialement les deux derniers chapitres de l'Apocalypse, confirme
pleinement et péremptoirement l'explication symbolique de la vision d'Ézéchiel, comme étant la seule
juste, la seule conforme à l'analogie de la foi.
h.
La lecture enfin de cette prophétie reste obscure à quelque point de vue qu'on se place, mais elle
acquiert une entière clarté si l'on abandonne le sens matériel, ou simplement poétique et prophétique,
pour ne voir dans ces magnifiques descriptions que le langage symbolique du chrétien à qui Dieu révèle
une économie nouvelle, une dispensation nouvelle de grâces, de bénédictions, de joie, de paix et de
fidélité.
Il appartient aux commentaires d'entrer à cet égard dans des développements; ce qui précède suffit pour
montrer que le temple symbolique du prophète ne peut servir que par d'incertaines analogies à la
reconstruction du temple de Salomon ou du temple de Zorobabel. On peut lire dans l'excellent
commentaire de Hævernick les détails exégétiques que notre travail ne comporte pas.
TEMPLE DE ZOROBABEL.
On n'a pas de détails sur la forme, la grandeur et l'architecture de ce temple; on suppose qu'il était
construit à l'instar du premier, sur l'emplacement duquel il s'élevait; mais il n'en égala ni la richesse, ni la
splendeur, Esdras 3:12; Aggée 2:3. Il avait des parvis, des portiques, et quelques bâtiments ou cellules
dans leur enceinte, 1 Maccabées 4:38,48. Les vieillards qui avaient vu le premier temple pleurèrent en
voyant combien le second lui était inférieur; mais Aggée les consola en prophétisant que la gloire de cette
seconde maison serait plus grande que celle de la première, car le maître de cette maison devait un jour
l'honorer de sa présence, Aggée 2:9; cf. Malachie 3:1. (Les Juifs ne savent comment expliquer cette
supériorité, puisqu'ils n'admettent pas que la présence de Jésus en a été le plus bel ornement.) Les
docteurs juifs disent qu'il manquait à ce temple cinq choses qui étaient dans celui de Salomon: l'esprit de
prophétie, l'oracle, le feu sacré qui devait brûler continuellement sur l'autel, l'Urim et le Thummim. Dieu
voulait que, peu à peu, ces types fissent place à la réalité, Jérémie 4:4.
TEMPLE D'HÉRODE.
Il est quelquefois appelé second, quelquefois troisième temple; ceux qui lui donnent ce dernier nom
veulent faire mentir la prophétie d'Aggée relative à la gloire du temple de Zorobabel; c'est donc plutôt
une question dogmatique qu'une affaire de chiffres qui distingue ces deux titres, l'un et l'autre, du reste,
également justifiés. Hérode fit faire au temple de Zorobabel de tels changements, que l'on put l'appeler
un nouveau temple; mais ces changements qui ne détruisirent à peu près rien de ce qui existait déjà, ne
furent, dans un autre sens, que la continuation des travaux commencés au retour de l'exil. Le nom
importe peu, pourvu qu'on se rappelle que le temple d'Hérode ne fut que celui de Zorobabel enrichi et
augmenté. Flavius Josèphe, dans la Guerre des Juifs 5, 5, et dans ses Antiquités 15, 11, 3, le Talmud dans
le traité de Middoth (Mishna 5, 10), nous en ont conservé la description; cette dernière autorité est moins
sûre, et quelquefois suspecte.
Le temple, avec ses abords, avait quatre stades de tour (864m), un stade (216m) par côté. Il s'élevait par
une suite de terrasses, chaque parvis intérieur étant plus élevé que celui qui l'entourait immédiatement, et
le temple couronnant et dominant ses parvis et la ville tout entière. Le parvis extérieur avait plusieurs
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