à son ancienne grandeur, qu'un bourg qui s'honore de quelques ruines qu'où trouve dans son voisinage;
il compte 14,500 habitants, et ne possède aucun monument moderne.
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SYRIE.
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Hérodote dit que c'est le nom d'Assyrie, abrégé par les Grecs (7:63); d'autres pensent que c'est une
corruption de l'hébreu Tsor, Tyr. Quoi qu'il en soit, la Syrie est l'ancien Aram, passé entre les mains des
Grecs et des Romains, avec ses incertitudes géographiques. Dans les Apocryphes, ce nom désigne
essentiellement le royaume des Séleucides, dont Antioche était la capitale; dans le Nouveau Testament, la
Syrie est une province romaine, qui comprenait la Phénicie, Actes 21:3, et à laquelle, sauf de courts
intervalles, la Judée se rattachait depuis six ans avant la naissance de Christ. Si ce nom se rencontre
quelquefois dans nos traductions de l'Ancien Testament, il n'y a été introduit que par la substitution des
noms nouveaux aux noms anciens, car l'original désigne uniformément la Syrie et ses subdivisions par le
nom d'Aram, q.v. Les données des anciens géographes sur les limites de la Syrie, varient
considérablement. Les limites les plus probables et les plus constantes seraient au nord le Taurus, à
l'ouest la Méditerranée, au sud l'Égypte et les déserts de l'Arabie, à l'est des plaines arides et monotones
s'étendant jusqu'à l'Euphrate, la Phénicie et la Judée étant exceptées, et demeurant indépendantes à côté
de ce puissant et redoutable voisinage. Au nord du Liban, des chaînes de montagnes couvrent en se
ramifiant la partie haute du pays, et vont s'abaissant d'un côté vers l'étroite côte de la Phénicie, de l'autre
vers les vastes déserts qui se maintiennent longtemps à une hauteur considérable avant de s'incliner vers
l'Euphrate. Une vallée profonde sépare la Syrie occidentale et maritime de la Syrie orientale et intérieure;
elle est arrosée par l'Oronte qui, prenant sa source dans la contrée du Liban, court au nord-ouest et se
jette dans la Méditerranée un peu au-dessous de Séleucie, après avoir baigné les murs d'Antioche; le
Chrysorrhoas fertilise les environs de Damas, et ces deux fleuves, fécondant les prairies et les rendant
propres à l'élève des bestiaux, tempèrent en même temps l'ardeur du climat, qui est doux et salubre. Les
tremblements de terre et les nuées de sauterelles sont malheureusement deux plaies qui, tour à tour,
visitent la Syrie, et mettent à néant les espérances que ce beau pays serait par lui-même de nature à faire
concevoir.
La Syrie a été de tout temps la grande voie de communication entre l'Orient et l'Occident, et Damas, le
principal entrepôt du commerce entre les deux mondes.
Strabon divise la Syrie en un certain nombre de provinces, qui sont, en venant du nord, la Comagène, la
Séleucie, la Cœlésyrie, la Phénicie et la Judée; Ptolémée en compte davantage, mais omet les deux
dernières. La Bible mentionne les subdivisions suivantes, sans que rien indique qu'elles forment un tout
complet: Aram-Mahaca, c'est-à-dire les contrées voisines de l'Hermon, 2 Samuel 10:6-8; Deutéronome
3:14; Aram-Dammések (la Syrie de Damas), 2 Samuel 8:5-6; Aram-Beth-Réhob, ou la Syrie dans la contrée
du passage (qui conduit à Hamath), 2 Samuel 10:6-8; Aram-Tsoba, ibid.; etc.
Quant à l'histoire de ce royaume jusqu'à Alexandre le Grand,
— Voir: Aram, et Damas.
Après la domination caldéenne, la Syrie passa avec la Judée et la Phénicie sous la domination perse, puis
sous celle des Grecs au temps d'Alexandre, 330 avant J.-C. On se rappelle comment la mort soudaine de
ce conquérant, 323 avant J.-C., fut l'occasion de luttes acharnées entre ses généraux, comment la
possession de la Syrie fut longtemps disputée, comment enfin, après la bataille d'Ipsus (301 avant J.-C.),
elle passa, moins la Cœlésyrie et la Palestine, sous le sceptre de Séleucus Nicator, qui l'occupait déjà
depuis vingt ans comme gouverneur, avec la Mésopotamie, la Babylonie, et toutes les conquêtes
orientales des armes macédoniennes. La Syrie proprement dite fut dès lors, pendant une période assez
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