Page 1075 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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— Voir: Ananias.
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SAPIN.
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C'est par ce mot que nos versions françaises et allemandes, à l'exemple de la Vulgate, ont traduit l'hébreu
b'rôsh, Ésaïe 14:8; 37:24; 55:13; 60:13; Cantique 1:16; Zacharie 11:2; Ézéchiel 27:5; Nahum 2:3; 2 Samuel 6:5;
1 Rois 5:8; 6:15,34, etc. Cette traduction est démentie par le rôle même que cet arbre et son bois jouent
dans les passages cités; nous la remplaçons, avec la plupart des auteurs modernes (Gesenius,
Rosenmuller, etc.), par cyprès, q.v. D'autres ont pensé au pin, mais les objections restent les mêmes.
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SARA ou Saraï,
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femme d'Abraham, mère d'Isaac, Genèse 11:29; 12:5; sq., était probablement fille de Taré comme son mari,
mais d'une autre mère, Genèse 20:12, quoique un grand nombre de commentateurs, Flavius Josèphe,
Jérôme, Augustin, l'identifient avec Jisca, fille de Haran, petite-fille de Taré, et nièce d'Abraham, 11:29.
Elle naquit en Caldée, suivit son mari d'abord à Caran, puis en Palestine et en Égypte, où Dieu la délivra
une première fois des dangers auxquels sa beauté et la faiblesse d'Abraham l'avaient exposée. Privée
d'enfants et sans espérance d'en avoir, elle donna sa servante Agar pour concubine à son mari, ne se
doutant pas de tous les maux dont cette concession aux usages d'alors serait la source: elle fut mère en
effet par Agar, mais cette maternité usurpée porta des fruits amers; Agar méprisa maîtresse, qui se
vengea d'autant mieux qu'Abraham consentit à sa vengeance. Dieu, cependant, se rappelait les promesses
qu'il avait faites à son serviteur, et n'oubliait pas Sara, dont le premier nom Saraï signifiait noblesse, et
dont le second signifie princesse, changement qui indiquait sans doute que, noble par l'alliance du grand
Abraham, elle s'élèverait à un rang plus haut encore en donnant une postérité au père des croyants. Ces
promesses furent répétées avec plus de précision lors de la visite des anges au patriarche, et Sara qui les
entendit fixer l'époque de la naissance de son fils ne put pas réprimer un sourire dans un premier
moment d'incrédulité: ce sourire fut le nom de son fils et dut lui rappeler à la fois sa joie et son manque
de foi. Pour éviter un même danger, elle commit à Guérar le même péché de ruse et de mensonge qu'elle
avait commis en Égypte, et l'intervention divine put seule la préserver de ses terribles conséquences.
Enfin les promesses se réalisèrent à son égard; elle donna le jour à un fils, et le nourrit elle-même, 21:7.
Mais les épouses rivales furent aussi des mères jalouses, et comme les mères, les enfants se haïrent,
Galates 4:29; Sara demanda le renvoi de sa servante et de son fils, et le patriarche, cédant à un ordre de
Dieu, dut y consentir: il fournit aux exilés les vivres nécessaires à leur voyage, et adoucit sans doute par
de riches présents la dureté d'une séparation qui lui était imposée par une volonté qui n'était pas la
sienne: confiant dans les promesses divines, 16:10; 17:26; 21:13, il abandonna son fils entre les mains de
celui qui devait valoir mieux pour lui que sa marâtre. Sara ignora sans doute le projet du sacrifice d'Isaac,
qui peut-être même n'eut lieu qu'après sa mort; les précautions et le silence du patriarche prouvent assez
que dans cette circonstance le combat ne fut connu que de Dieu et de lui. Sara mourut à Hébron, âgée de
cent vingt-sept ans, de dix ans plus jeune que son mari, et fut ensevelie dans la caverne de Macpéla; 23:1;
49:31.
— Belle jusque dans l'âge le plus avancé, Sara montre plutôt des instincts que du caractère: simple et
soumise, elle aime son mari, et obéit à ses ordres les plus étranges, sans seulement paraître les avoir
discutés; sa docilité est rappelée avec éloge, 1 Pierre 3:6; saint Paul loue sa foi, Hébreux 11:11. Son nom se
retrouve encore Ésaïe 51:2; Romains 4:19; 9:9 (Sermon de Gaussen).
Origène et Chrysostôme blâment Abraham et Sara de leur conduite envers Pharaon et Abimélec; le
patriarche a exposé sa femme à l'adultère, et celle-ci y a consenti. Augustin fait au contraire l'apologie
d'Abraham, en disant:
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