porta au roi et lui en lut ces fragments qui produisirent sur le monarque une si profonde impression: il
dut se rendre alors avec son fils et le souverain sacrificateur auprès de la prophétesse Hulda, qui confirma
les menaces de la loi à l'égard des transgresseurs, rendit à Josias un témoignage de droiture et de justice,
et lui annonça une fin tranquille,
— Voir: Hilkija, Hulda, etc.
On ne peut déterminer quel est le morceau que Saphan lut au roi: quelques-uns ont pensé à Deutéronome
28:15, etc., mais c'est un jeu d'esprit que de faire de pareilles recherches; Saphan a lu peut-être à rouleau
ouvert, et dans tous les cas, s'il a choisi, il a dû faire un autre choix que celui qu'on lui prête et qui ne
convenait pas du tout au caractère et à la vie du roi.
— Fils d'un père inconnu, Saphan est devenu le chef d'une famille illustre qui sous les derniers rois a su
résister au torrent de la corruption, et seconder le ministère de Jérémie; son fils Ahikam, et son petit-fils
Guédalia sont souvent cités avec le nom de leur père, Jérémie 39:14, etc. C'est peut-être le même Saphan
qui fut père d'Élhasa, Jérémie 29:3, et de Guémaria, Jérémie 36:12; ce dernier, dans ce cas, serait frère
d'Ahikam.
2.
Le saphan, ou shaphan, est un animal nommé par Moïse à côté du lièvre et du chameau,
Lévitique 11:5; Deutéronome 14:7, et déclaré impur, quoiqu'il rumine, parce qu'il n'a pas l'ongle fendu: on
y a vu tour à tour le lapin, la marmotte, et la gerboise; mais il paraît plutôt que c'est un habitant spécial
des déserts de l'Idumée, nommé oueber par les indigènes, retrouvé, décrit, et dessiné par L, de Laborde,
une espèce de gros rat, moins gros que l'écureuil, de couleur grisâtre, avec les pieds de devant et la queue
du rat; il a les jambes de derrière plus longues que celles de devant; il rumine, il aime la demeure des
rochers, et marche par troupes, caractères qui conviennent au saphan de l'Écriture, cf. Proverbes 30:26;
Psaumes 104:18.
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SAPHIR,
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pierre précieuse qui porte le même nom en hébreu, Exode 24:10; 28:18; 39:11; Ézéchiel 28:13. D'un bleu
céleste et d'un bel azur, cf. Ézéchiel 1:26, le saphir est dans les prophètes la couleur du trône de Dieu: il est
transparent, et plus dur que le rubis. Les anciens paraissent avoir aussi appelé de ce nom la substance du
lapis lazuli, également bleue, mais opaque, tournant sur le bleu foncé ou le violet, et semé de taches d'un
jaune d'or, Pline 37:39; mais comme cette pierre n'est pas assez précieuse pour avoir mérité d'être
nommée Job 28:6,16, et que d'ailleurs elle ne se travaille pas bien, ce qui ne concorderait pas avec Exode
28, il est probable que c'est du véritable saphir qu'il est question dans ces passages, quoique la version
perse l'ait traduit une fois par lazurad, lapis lazuli.
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SAPHIRA,
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Actes 5:1, femme d'Ananias, et sa complice dans le mensonge par lequel ils ont tenté le Saint-Esprit.
Interrogée à part, elle répondit comme son mari, et fut frappée comme lui d'une mort subite; une même
tombe recueillit à quelques heures de distance les deux coupables, bien dignes de mourir ensemble. Ce
serait aller plus loin que l'Écriture, si l'on affirmait qu'ils sont morts réprouvés, de Dieu; un grand
exemple devait être donné à l'Église naissante, et ce malheureux couple l'a donné; peut-être que rachetés
de Dieu, ils n'ont été frappés de mort subite pour leur dernier péché qu'afin de servir d'enseignement à
l'Église. Leur déplorable chute n'était peut-être qu'une chute, grave sans doute, mais qui n'eût pas exclu le
repentir, et leur prompt châtiment ne prouve pas qu'ils soient morts dans l'impénitence finale; autrement
il faudrait dire que tout chrétien qui est surpris par la mort dans l'accomplissement d'un acte coupable,
perd par là-même le bénéfice de la grâce divine,
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