l'Évangile, on peut dire que l'Épître aux Romains en est le dernier mot. L'apôtre a cru, c'est pourquoi il a
parlé, et jusque dans les plus petits détails, on reconnaît que l'inspiration divine n'a parlé qu'à travers
l'expérience intime et personnelle de l'apôtre. On ne peut le comprendre aussi que lorsqu'on a fait les
mêmes expériences que lui; il faut avoir reconnu d'abord qu'au milieu des œuvres de la loi, l'on se
trouvait encore faire la guerre à Dieu et persécuter le Sauveur, pour renoncer entièrement au salut par les
œuvres et ne plus chercher d'autre justice que celle qui est par la foi.
Il n'est peut-être pas d'ouvrage qui ait été l'objet de plus de recherches et de travaux dans la Bible que
l'Épître aux Romains; le nombre des commentateurs qui l'ont expliquée est considérable; on en trouve la
liste dans Reiche, page 95 et suivant, et dans le commentaire d'Oltramare, quoique cette dernière ne soit
pas complète. Il est à remarquer que saint Augustin et Luther n'ont pas abordé ce travail de front; le
premier n'a commenté que quelques «propositions» de l'épître; le second a pu, en commentant les
Galates, examiner la doctrine de saint Paul sur la justification par la foi, sans rencontrer aussi directement
sur son chemin la doctrine de la prédestination. Parmi les pères, Chrysostôme et Théodoret, nous ont
laissé des commentaires homilétiques sur les Romains; nous ne possédons le travail d'Origène que dans
la traduction de Rufin; Jérôme et Cassiodore nous ont conservé un commentaire de Pelage; Œcumenius et
Théophylacte n'ont rien laissé de bien saillant dans leurs travaux sur cette épître; en général les Pères
grecs ne la comprenaient pas bien, et les latins, sauf l'Ambrosiaster, ont évité de se prononcer clairement.
Le travail de Mélanchthon, et surtout celui de Calvin, sont les véritables ouvrages patristiques sur la
matière, et l'on y trouve tout le génie de la réformation. Parmi les modernes, nous ne mentionnerons que
le commentaire de Tholuck qui se distingue au point de vue scientifique, celui de Stier qui est plus
pratique, celui d'Olshausen, le plus dogmatique, le plus profond des commentaires allemands, et dans
tous les cas celui qui se lit avec le plus d'entraînement; en anglais, celui de Hodges et celui de Haldane,
tous deux traduits en français, le premier plus intéressant, le second plus dogmatique et plus profond; en
français, celui de Moulinié, l'un des meilleurs ouvrages de ce vénérable champion de la vérité à Genève,
et celui d'Oltramare qui n'est pas encore achevé, savant, grammatical, intéressant comme étude, mais
manqué au point de vue dogmatique. Les noms de Zwingle, d'Œcolampade, de Grotius, de Flatt, de
Ruckert, de Reiche, de Néander, de Glœckler, d'Usteri, de Meyer, de Moses Stewart, et d'Erskine, doivent
également être rappelés; nous n'avons d'ailleurs pas nommé les commentateurs qui, ayant expliqué tout
le Nouveau Testament, ont par conséquent aussi publié des travaux sur l'Épître aux Romains.
Les questions spéciales relatives à cette épître sont traitées aux articles spéciaux, Paul, etc., si elles sont
historiques: quant aux difficultés dogmatiques, ce n'est pas ici qu'elles doivent être résolues.
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ROS ou Rosh.
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1.
Fils de Benjamin, Genèse 46:21.
2.
Ézéchiel 38:2-3; 39:1. Nos versions ont traduit «prince des chefs» au lieu de prince de Ros, de
Mésec, etc.; mais l'analogie de la langue hébraïque n'autorise pas une semblable traduction; il faudrait
l'article hébreu, et cela d'autant plus que le mot prince se rapporte au nom de Gog qui ne précède pas
immédiatement. Ros, ou Rosh, doit donc être pris comme un nom de peuple, aussi bien que Tubal, et la
circonstance qu'il n'est parlé de ce peuple nulle part ailleurs dans l'Ancien Testament, cesse d'être une
objection dès qu'on se rappelle la position particulière du prophète. Il était en Babylonie, et par
conséquent en rapports plus faciles avec les peuples païens du Nord, ou du moins avec leur géographie,
que les écrivains de la Palestine. Il est du reste difficile de préciser la position de Ros, et ce que nous
avons dit à l'article Mésec peut suffire. Les Ras dont il est parlé dans le Coran (Sur 25, 40 et 30) comme
d'un peuple qui a cessé d'être, ne sont probablement pas sans analogie avec le Ros d'Ézéchiel; les
commentateurs les placent au Nord, sur les bords de l'Araxe. Les écrivains byzantins parlent souvent des
Ros, ce qui indiquerait qu'ils n'en étaient pas fort éloignés; et si l'analogie de ce nom avec celui de Russie
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