Les procurateurs étaient chargés de l'exécution des sentences, mais les chefs provinciaux paraissent avoir
eu aussi le droit de grâce.
Les Romains prélevaient des impôts fonciers et personnels, parfois même des droits de douane ou
d'octroi, qu'ils affermaient assez habituellement à des chevaliers romains. Des cohortes étaient mises à la
disposition des procurateurs en Judée, même au temps des Hérodes, et une division militaire occupait,
spécialement lorsque la pâque attirait un grand concours de peuple dans la ville sainte, la citadelle
Antonia, d'où elle pouvait dominer à la fois le temple et le peuple, Actes 21:31. Le quartier général était à
Césarée, Actes 10, et 27:1. Une cohorte italique est nommée Actes 10:1. Elle portait ce nom, sans doute
parce qu'elle se composait de soldats venus d'Italie, tandis que la plupart des troupes qui se trouvaient en
Syrie et en Judée, étaient composées de soldats indigènes. On a vu tour à tour, dans les archers de Actes
23:23, des archers, des licteurs, des huissiers, des gardes du corps, etc., sans qu'il soit possible de
déterminer exactement ce que signifie le terme grec, qui ne se trouve que dans ce seul passage.
— Les poids, les mesures et les monnaies romaines furent reçues des Juifs pendant toute la durée de la
domination, et la langue latine paraît même n'avoir pas été étrangère, du moins aux classes élevées de la
Palestine, d'autant plus qu'elle était régulièrement employée dans les débats judiciaires et dans les
publications officielles, cf. Jean 19:20; quelques latinismes, quoique peu nombreux, se sont même glissés
dans la langue grecque des écrivains inspirés.
— Dans les autres provinces de l'empire, les Juifs, non seulement continuèrent de jouir de leur pleine et
entière liberté religieuse, mais ils étaient même exempts du service militaire; les nombreux Juifs
d'Alexandrie étaient en particulier, depuis les Ptolémées, les objets de faveurs tout à fait spéciales; au dire
d'Alabarque, ils avaient même une espèce de représentation nationale. On peut en dire autant des Juifs
d'Antioche.
2.
Rome (la ville). Cette vieille capitale du paganisme, sise sur sept collines aux bords du Tibre, avec
ses trente-sept portes et une circonférence de treize mille pas, est nommée pour la première fois dans le
premier livre des Maccabées, où elle désigne d'une manière générale tout l'empire, puis plusieurs fois
dans les Actes, et enfin dans l'Apocalypse, mais en termes prophétiques. La ville éternelle et toujours la
même, était habitée au commencement de l'ère chrétienne par un grand nombre de Juifs qui s'étaient
établis dans un quartier spécial au-delà du Tibre, où ils pratiquaient leur culte en toute liberté, faisant
même à ce qu'il paraît, beaucoup de prosélytes. C'étaient pour la plupart des affranchis, des descendants
de ceux que Pompée avait emmenés en captivité. L'empereur Tibère, et Claude après lui, les chassèrent
de la ville, Suétone ne dit pas en quelle année; d'après Orose, ce serait en la neuvième de ce dernier règne;
le nom de Chrestus, mêlé à ce décret comme celui d'un agitateur dont les désordres auraient provoqué
l'expulsion des Juifs, n'est peut-être que la corruption du nom de Christ; peut-être aussi qu'un fait spécial
dont un Chrestus (nom assez général et qui reparaît sur plusieurs inscriptions), aurait été le promoteur, a
provoqué une mesure sur les causes de laquelle les détails nous manquent.
Une Église composée de Juifs, de prosélytes et de païens convertis, n'avait pas tardé à se former à Rome, à
la suite de la prédication de l'Évangile, que des voyageurs venus de Palestine avaient occasionnellement
fait connaître à leurs amis de la métropole; en 58, à l'époque où nous découvrons par l'Épître aux
Romains la première trace de cette Église, on voit qu'elle était déjà assez nombreuse, quoiqu'elle n'eût
encore eu aucun ministère régulier, et que le grand apôtre des gentils ne l'eût pas encore visitée. Saint
Paul, cependant, déjà dès son troisième voyage missionnaire, s'était proposé d'aller visiter ces chrétiens,
Actes 19:21; Romains 15:23; il s'y rendit en effet, mais comme prisonnier, Actes 28:16.
— Voir: Paul.
1024