— La plupart de ces usages existent encore en Perse et à la table des rois orientaux. On buvait du vin
pendant et après le repas, mais surtout après. Une prière d'actions de grâces et des ablutions d'eau sur les
mains terminaient non seulement les festins, mais les repas ordinaires.
Les anciens Hébreux étaient aussi réservés dans le choix de leurs compagnies, que peu délicats sur le
choix des aliments. Du temps de Joseph, ils ne mangeaient pas avec les Égyptiens, Genèse 43:32; du
temps de Jésus, ils ne mangeaient pas avec les Samaritains, Jean 4:9, et, non contents de cette séparation
religieuse et nationale, on les voit, parmi leurs propres concitoyens, dédaigner la table de leurs inférieurs,
et blâmer le Seigneur qui mange avec des péagers et des gens de mauvaise vie, Matthieu 9:11. À l'égard
des vivres, la quantité importait plus que la qualité, comme on le voit par le veau et l'énorme pain
qu'Abraham sert aux trois anges, Genèse 18:6-7, et, en général, partout où une civilisation avancée ne
vient pas encore au secours de la sensualité ou de l'appétit. Les héros d'Homère rôtissent des bœufs et des
porcs tout entiers; les soldats dans leurs bivouacs en font presque autant de nos jours, et, dans plusieurs
contrées, les riches habitants des campagnes, agrestes dans leurs habitudes, font consister la splendeur de
leurs repas dans l'énormité des quartiers de viande.
Comme assaisonnement, les Hébreux employaient le sel, le beurre, l'huile, le miel, l'anis, le safran, le
gingembre, et quelques autres herbes souvent nommées dans l'Écriture, et qui servaient à des sauces; la
plupart de nos épiceries leur étaient inconnues.
— La musique et les parfums accompagnaient ordinairement leurs repas de réjouissances,
— Voir: Festins.
Le sang, certaines graisses, et le muscle de la cuisse, étaient prohibés par la loi, Lévitique 3, ainsi que la
viande de certains animaux, Lévitique 11,
— Voir: Animaux;
et les Hébreux furent fidèles à observer cette défense. Quelques rabbins avaient même défendu l'usage de
la chair et du poisson dans le même repas; mais cette tradition a eu le sort que doivent avoir toutes les
traditions humaines, et les Juifs de nos jours se sont mis au-dessus de ce règlement pharisaïque.
Des repas de deuil sont mentionnés Osée 9:4; Ézéchiel 24:17; Jérémie 16:7, et ailleurs, notamment dans les
apocryphes, Baruc 6:31; Tobie 4:18; Siracide 30:18. Il s'en faisait pendant les funérailles, et ceux qui y
prenaient part étaient regardés comme souillés à cause des obsèques du mort, ou après les funérailles, et
on les considérait comme un honneur rendu au défunt. Le passage Jérémie 16:7, se rapporte à ces repas
funèbres que les amis du mort donnaient à ceux qui étaient en deuil, pour les distraire de leur tristesse, cf.
Deutéronome 26:14; 2 Samuel 3:35. Mais ces repas, dit le prophète, n'auront plus lieu à cause du grand
nombre de morts dans chaque famille, et parce que la famine obligera tout le monde à se borner au strict
nécessaire.
— Les païens avaient, en outre, l'habitude de faire un petit repas sur le tombeau du mort, et de laisser sur
les sépulcres quelque nourriture réservée aux âmes errantes; Trivia, la déesse des rues et des carrefours,
était censée venir chercher elle-même ces aliments; mais, en réalité, c'étaient les pauvres qui venaient les
prendre pendant la nuit.
— Voir: encore Sacrifices, Festins, Dîmes, Nourriture, etc.
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