Page 1010 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

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par Dahler, qui compare Psaumes 102:28, nous paraît donc devoir être préférée. «Ils jouiront
constamment de ma bonne grâce; je ne cesserai jamais de m'en souvenir; ils seront sous mes yeux et je les
protégerai toujours.» Jérémie, du reste, ne dit pas comment cette promesse fut accomplie. On cite
l'inscription qui est en tête du Psaumes 71, dans la version d'Alexandrie: «Des fils de Jonadab et des
premiers qui ont été emmenés en captivité;» mais outre que ces additions étrangères n'ont aucune
autorité, cette inscription ne prouverait pas qu'il s'agit ici des Récabites. Grotius et d'autres supposent,
d'après 1 Chroniques 2:55, que les Récabites sont revenus de l'exil de Babylone avec ceux de Juda; mais le
texte ne l'indique pas, et l'auteur se borne à recueillir les restes des généalogies de la tribu de Juda avant
l'exil sans jamais descendre au-delà. Une tradition rapportée par Hégésippe, relativement à un prêtre de
la race des Récabites qui aurait assisté au supplice de saint Jacques, paraît ne reposer que sur un
malentendu qu'Épiphane relève et corrige. Le témoignage de Benjamin de Tudéla (douzième siècle), qui
prétend avoir trouvé des Juifs qui se disaient fils de Réchap, dans le pays de Théima, n'a pas convaincu D.
Calmet, parce que Tudéla n'est pas toujours exact, et que le pays qu'il décrit est inconnu à tous les
géographes postérieurs. Les découvertes du missionnaire Wolff, les informations qu'il a prises à
Jérusalem sur les René Kaïbr, fils de Héber, dont parle Niebuhr, la rencontre qu'il a faite de quelques
individus qui se réclament du nom de Récab, et qui vivent de la vie des Récabites, permettent de croire
que cette famille existe encore; cela n'aurait rien d'improbable, mais il faut attendre de posséder des
documents plus précis et plus détaillés.
Diodore de Sicile raconte des Nabathéens, peuplade de l'Arabie, des faits semblables à ceux qui
concernent la constitution des Récabites, 19:94. Afin de maintenir leur liberté ils se sont imposé la loi de
ne pas semer de blé, de ne planter aucune espèce d'arbres à fruit, de ne point boire de vin, de ne point
bâtir de maison, et de punir de mort celui d'entre eux qui ferait l'une ou l'autre de ces choses.
On pourrait terminer cet article sans parler de l'opinion du père Boulduc; cependant elle se recommande
par un côté si extraordinaire, si original, qu'on ne regrettera pas d'en avoir pris connaissance. C'est, selon
lui, une espèce de secte, ou d'ordre religieux, qui date d'Énos avant le déluge; depuis cette époque, ils ont
été connus successivement sous les noms de Kéniens, Kéniziens, nazariens, enfants des prophètes,
Récabites, et pharisiens. Jusque-là c'est un système comme un autre, faux et sans preuve. Mais ce qui en
fait un système hors ligne, c'est l'étymologie qu'il donne à ces deux derniers mots; il la découvre, 2 Rois
2:12; cf. 13:14: «Mon père, mon père, chariot d'Israël et sa cavalerie!» s'écriait Élisée en voyant Élie monter
au ciel dans un char de feu; et c'est dans ce chariot (rekeb) qu'il voit l'institution des Récabites, dans cette
cavalerie (pharashim) celle des pharisiens.
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RECEVEUR,
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Daniel 3:3,
— Voir: Bailli.
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REFUGE.
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De même que l'antiquité grecque et romaine, le mosaïsme reconnaissait en général des lieux ayant droit
d'asile, mais ces lieux n'étaient pas aussi nombreux, leur protection n'était pas aussi efficace, aussi
absolue, qu'elle l'était chez les païens, qu'elle le fut plus tard chez les romanistes. L'autel, dont le coupable
empoignait les cornes, dans le tabernacle d'abord, puis dans le temple, fut le premier asile que les
Hébreux reconnurent comme tel, Exode 21:14, sans doute parce que le regardant comme siège de la
divinité, ils ne pensaient pas que la justice humaine pût intervenir là où celle de Dieu se taisait. Mais cette
protection se bornait au seul cas d'homicide involontaire. Dans la suite, lorsque les Israélites furent établis
en Canaan, la loi, pour concilier les droits du sang répandu avec l'équité qui ne permet pas d'assimiler un
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