Page 1009 - Dictionnaire de la Bible de J.A. Bost 1849 - 2014

Version HTML de base

tous la source de longues épreuves. Forte des promesses divines qui semblaient annoncer que le droit
d'aînesse serait transmis à Jacob, la faible créature voulut seconder les desseins du souverain, et, par une
suite d'intrigues dont le plat de lentilles fut peut-être le premier anneau, et le faux gibier le dernier, de
tromperie en tromperie, elle finit par soutirer à Isaac la bénédiction de son cher Jacob. Elle n'avait rien
obtenu qu'elle ne dût obtenir; mais elle avait péché pour l'obtenir, et elle fut punie par où elle avait péché.
La juste colère d'Ésaü menaçait la vie de Jacob; Rébecca dut se séparer du fils qu'elle aimait tant; elle
cache son véritable motif derrière une nouvelle accusation qu'elle dirige contre Ésaü; Isaac éloigne Jacob,
et Rébecca ne revoit plus ce fils pour lequel elle s'était rendue si coupable. Lorsqu'au bout de vingt ans
Jacob revint de Mésopotamie, Rébecca n'existait plus; elle reposait dans la caverne de Macpélah, 49:31.
Aimable et complaisante dans ses premiers jours, comme le sont d'ordinaire les jeunes ambitieux,
Rébecca, en séchant avec l'âge, avait perdu cette grâce qui cache ou fait pardonner l'esprit d'intrigue; on
n'aime en elle ni l'épouse, ni la mère, ni la femme, car on n'aime pas les fourberies méditées pendant des
années, et, si la ruse qui fit donner à Jacob la bénédiction paternelle fut ourdie en un instant, elle se
rattachait cependant à tout un ensemble de projets et d'espérances qu'elle croyait ne pouvoir réaliser que
par de mauvais moyens, oubliant que l'Éternel règne. Saint Paul, en paraissant légitimer sa conduite,
Romains 9:10, ne parle que du résultat qui était conforme à la volonté de Dieu, mais non de ces
stratagèmes que la conscience humaine réprouve, que les lois divines condamnent, et que Dieu n'a pas
tardé à punir de la manière la plus cruelle pour le cœur d'une mère. Dieu qui dicta à Jacob les
bénédictions qu'il avait à prononcer sur la tête de ses petits-fils, aurait su dicter aussi à Isaac ses volontés;
Rébecca a voulu prendre sa place, mais elle a eu le temps de s'en repentir. Meyer (dans ses Blætter fur
hœh. Wahrheit) a exagéré ce qu'il y a eu de foi chez Rébecca; d'autres ont essayé de lui ôter tout caractère
de foi, et ils n'ont pas moins exagéré; Rébecca savait ce que c'est que consulter l'Éternel.
— Elle devait être âgée de cent vingt ans au moins au départ de Jacob, qui en avait alors soixante-dix-
sept. (Isaac en avait alors cent trente sept.)
________________________________________
RÉCA,
________________________________________
un des chefs de la tribu de Juda parmi les descendants de Pharez, 1 Chroniques 4:12. Son nom est
mentionné sans doute à cause de quelque illustration particulière, peut être comme chef d'une expédition
qui pendant le séjour d'Égypte sera venue se fixer en Canaan. D'autres pensent que Réca est le nom d'une
ville dont il ne serait parlé qu'ici, et qui aurait été l'un des premiers établissements des Hébreux, mais
l'expression «hommes de Réca» indique plutôt la descendance que l'établissement.
________________________________________
RÉCAB, ou Réchab.
________________________________________
1.
— Voir: Bahana.
2.
Récab, ou Réchab; Récabites. Cette grande famille dont il est parlé Jérémie 35, descendait de
Jéhonadab, ou Jonadab, q.v. Elle avait pris le nom du père de son fondateur, Récab, qui ne nous est connu
que comme fils de Hamath, Kénien, et descendant de Hobab beau-frère de Moïse, 1 Chroniques 2:55; 2
Rois 10:15, qui avait suivi les Israélites dans leur voyage par le désert de l'Arabie, et s'était établi ensuite
dans la tribu de Juda, apparemment dans le désert, puisqu'il était nomade. Les préceptes que Jona-dab
donna à sa famille furent observés avec plus de piété que la loi de Dieu ne le fut par les Juifs, Jérémie
35:14, elles Récabites en furent bénis, 35:18-19. La promesse que Dieu leur fit alors: «Il n'arrivera jamais
qu'il n'y ait quelqu'un de cette famille qui assiste devant moi tous les jours», phrase qui se prend soit pour
marquer le service du roi, soit pour indiquer le service du temple, semblerait confirmer l'explication que
les interprètes hébreux donnent de ce passage, savoir que les Récabites étaient admis aux fonctions de
lévites dans le temple. Mais d'un autre côté la loi est trop positive, qui fait de ces fonctions le partage
exclusif des enfants de Lévi, pour que l'on puisse admettre cette explication. Celle de Vatable, adoptée
1007