— Comme tous les peuples de l'Orient, comme les Égyptiens en particulier (Hérodote 2, 37), les Israélites
ont eu des lois de propreté qui étaient tout ensemble pour eux, des lois sanitaires et des lois morales;
Mahomet les leur a presque toutes empruntées. Les ablutions et le bain étaient naturellement au premier
rang de ces mesures; on se baignait notamment lorsqu'on se disposait à visiter un supérieur, Ruth 3:3;
Judith 10:3. On fut particulièrement exact à observer toutes ces formalités dans la période qui suivit l'exil,
et les pharisiens s'étaient fait, à cet égard, une réputation de minutie qui touchait au ridicule pour les
petites choses, et qui était bien loin d'être méritée pour les plus importantes, Matthieu 15:2; Marc 7:3; Luc
11:38.
La propreté du corps étant le symbole, bien souvent méconnu, de la pureté intérieure, il en résultait pour
le culte, d'abord que personne ne pouvait se présenter dans le temple ou dans une synagogue, ni remplir
un acte de culte quelconque, prière ou sacrifice, sans s'être auparavant lavé, ou même baigné, suivant
l'importance de ce qu'il allait faire, 1 Samuel 16:5; cf. Josué 3:5; 2 Chroniques 30:17; Exode 19:10. Il en
résultait ensuite que cette pureté extérieure était plus rigoureusement exigée à mesure qu'on avait le droit
d'approcher de plus près de l'Éternel, et que les prêtres, à leur entrée en fonctions, ou lorsqu'ils étaient sur
le point de vaquer à certains offices, devaient se purifier avec soin, Exode 29:4; Lévitique 8:6; des cuves
spéciales, destinées à ces lustrations, étaient placées dans les parvis du temple,
— Voir: Prêtres.
Les idées de pureté et de souillure portaient sur les animaux et sur les choses, aussi bien que sur les
personnes. Certains animaux étaient déclarés impurs par la loi, et il était défendu d'en manger. Les habits,
les maisons, les lits, et quelques ustensiles de ménage, étaient susceptibles de certaines impuretés, et il
était défendu de s'en servir aussi longtemps qu'ils n'avaient pas été purifiés; on appelait encore impures,
d'une manière générale, toutes les choses dont les Israélites ne pouvaient user ou s'approcher sans être
souillés. Les motifs qui avaient dicté au législateur ces interdictions étaient, la plupart, fondés sur la
nature même des choses; ils étaient à la fois hygiéniques, politiques, symboliques et religieux, et ne
tenaient, ni les uns ni les autres, exclusivement de l'un de ces caractères pris à part. Prévenir certaines
maladies, isoler le peuple des peuples voisins, lui rappeler la pureté du cœur, et le maintenir dans la
dépendance de l'Éternel, tel était le but de la loi de Moïse, et chacune de ses prescriptions sur la pureté
légale et sur les purifications, tendait au même résultat. On peut dire que les défenses sur le toucher ou
sur le manger étaient toutes fondées, sans aucun caractère arbitraire, sur des impuretés réelles, sur une
insalubrité constatée, et sur un dégoût naturel à l'homme pour les objets dont il avait à s'abstenir; ainsi les
cadavres des animaux ou des hommes, Nombres 19:11, les maisons et les vêtements atteints de la lèpre,
les lépreux, les hommes et les femmes souillés de diverses infirmités, dont plusieurs étaient une suite du
péché, Lévitique 11-15, Nombres 19, les femmes nouvellement accouchées, etc. À l'exception des animaux
dont la chair était impure, mais que l'on pouvait cependant toucher sans en être souillé, le contact avec les
personnes ou objets qui viennent d'être énumérés, suffisait pour procurer une souillure plus ou moins
longue; dans plusieurs cas, celui qui était devenu impur communiquait son impureté à ceux qui
l'approchaient et à ce qu'il touchait; dans d'autres, sa souillure demeurait individuelle, et n'était pas
contagieuse. On peut voir, aux articles spéciaux, quelques détails sur les principales causes d'impureté
légale; nous rappellerons seulement encore la souillure que la loi imposait, en les obligeant de la
contracter, à ceux qui sacrifiaient la vache rousse, et qui en répandaient les cendres, Nombres 19, et à ceux
qui devaient conduire au désert le bouc Hazazel, et brûler au feu la chair des deux victimes pour le péché,
dans le jour des expiations, Lévitique 16:26,28. Cette dernière souillure était la moindre de toutes, et il
suffisait de se baigner et de laver ses vêtements pour en être immédiatement purifié.
Dans la plupart des cas, les souillures contractées duraient, les moindres un jour, c'est-à-dire jusqu'au
soir, les autres sept jours, ou une semaine; les habits devaient être lavés aussitôt, et un bain pris au
troisième jour rendait au septième la pureté légale à celui qui l'avait perdue. Lorsque les souillures tenant
996