— D'autres pensent qu'on chantait ces cantiques sur la tribune de laquelle les lévites faisaient quelquefois
la lecture de la loi, Néhémie 9:4; mais ce n'est qu'une conjecture, et rien ne lui donne un air de
vraisemblance.
— Quelques rabbins, et quelques commentateurs traduisent mahaloth par cantiques d'élévation, soit
qu'on les chantât sur un ton élevé, soit qu'à chaque psaume on élevât la voix d'un ton.
— Calmet enfin et beaucoup d'autres avec lui, traduisent cantiques de la montée, ou du retour de la
captivité de Babylone: on voit en effet par plusieurs passages, Esdras 1:3,5; 2:1; 7:6-7; Néhémie 7:5-6;
Jérémie 27:22; Ézéchiel 39:2; Psaumes 122:4, que pour exprimer l'idée du retour de Babylone, on se servait
souvent de l'expression monter, et comme ces quinze psaumes ont presque tous un rapport direct avec ce
grand événement de l'histoire juive, il est bien possible que ce soit à cette opinion que l'on doive s'arrêter.
Heidegger la spiritualise en l'appliquant à l'Église chrétienne qui s'élève au-dessus de toutes les autres; il
dit que ces psaumes sont ainsi nommés à cause de l'excellence de l'Église.
Le Hazkir (pour réduire en mémoire), Psaumes 38, et 70. Ce titre peut avoir plusieurs sens, cantique
destiné à être appris par cœur, cantique destiné à rappeler certain événement ou certaine époque de la
vie, etc.
Thephiloth (requête), Psaumes 17, 86, 90, et 102.
Thodah (confession ou action de grâces), Psaumes 100.
Thehillah (louange), Psaumes 145.
Halléluiah (louez l'Éternel), Psaumes 106, 111, 112, 113, 135, etc.
Yedidoth (cantique nuptial), Psaumes 45. D'autres psaumes enfin ont des inscriptions plus développées,
disant les circonstances dans lesquelles ils ont été composés. On a discuté longuement sur la date, la
valeur et l'autorité de ces inscriptions. Augustin, Hilaire, Théodoret estiment, que non seulement chaque
titre correspond exactement au sujet du psaume, qu'il en est en quelque sorte la clef, mais encore que ces
titres sont inspirés comme Je reste du psaume, quoiqu'ils aient été ajoutés peut-être après coup par les
auteurs inspirés de la collection, notamment par Esdras; les Juifs, les Septante, la Vulgate et nombre
d'autres traducteurs ou commentateurs de la Parole divine, ont parlé à peu près de la même manière.
Origène parle autrement; il ne conteste pas l'utilité de ces titres en général, mais il estime qu'il y a eu
diverses transpositions, «que chaque pièce de ce grand appartement a une clef à sa porte, mais que cette
clef n'est pas celle qui convient, et qu'il faut souvent la chercher ailleurs. Calmet, cherchant un juste
milieu entre les opinions contraires des Pères, dit qu'il faut parler des titres des psaumes avec beaucoup
de respect, quoiqu'on ne puisse pas les regarder tous comme canoniques. Mais en parlant ainsi, il parle
des Septante et de la Vulgate qui ont souvent ajouté quelques mots, quelques explications aux paroles du
texte hébreu, et sa réserve ne saurait porter sur les titres de l'original, tels que nous les avons conservés
dans nos versions. Nous pouvons donc nous borner dans cette discussion, à reconnaître comme
authentiques et inspirés les titres hébreux, laissant le champ libre sur l'exactitude des additions et
changements ajoutés par voie de commentaires dans les versions grecque et latine.
Mentionnons encore, comme se distinguant par un caractère extérieur, les psaumes acrostiches dont
chaque pause, verset ou demi-verset commence par une des lettres de l'alphabet, rangées selon l'ordre
alphabétique; ce sont les Psaumes 25, 34, 37, 111, 112, 119 et 145. Sur cet arrangement, qui se reproduit
ailleurs encore,
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