Page 876 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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l'une des trois grandes fêtes des Juifs: Son nom, dérivé de l'hébreu pèsach, passer, signifie passage, soit
qu'on l'entende du passage de l'ange exterminateur devant les maisons épargnées des Hébreux, soit qu'il
désigne le passage de la servitude à la liberté, ou la traversée de la mer Rouge. Quelques auteurs, en le
faisant venir du grec souffrir, ont voulu y voir une allusion anticipée aux souffrances du Messie. Cette
grande fête porte encore dans l'Écriture les noms de fête des pains sans levain, Luc 22:1; jours des pains
sans levain, Actes 12:4; fête des sept jours, 2 Chroniques 30:21; Ézéchiel 45:21; les pains sans levain,
Matthieu 26:17; ou simplement et par excellence, la fête, Matthieu 26:5; cf. Jean 5:1.
— Le nom de pâque s'applique, soit au passage de l'ange exterminateur, soit à l'agneau pascal, soit au
repas où on le mangeait, soit à la fête proprement dite, soit aux victimes particulières qui s'offraient
pendant la solennité, soit aux pains sans levain, soit aux différentes cérémonies qui précédaient ou
accompagnaient les sacrifices, soit enfin à Jésus-Christ lui-même, qui en a été la réalisation, Jean 1:29; 1
Corinthiens 5:7. Quelques textes peu clairs s'expliqueront facilement, si l'on a soin de se rappeler ces
diverses significations et de les distinguer.
La fête de pâque, dont nous trouvons l'institution Exode 12; Lévitique 23; Nombres 9; commençait le 15e
jour du mois de nisan, le premier de l'année sainte; elle était destinée à rappeler l'heureuse délivrance des
Israélites de la servitude d'Égypte, Lévitique 23:5-8; Nombres 28:16-25; Deutéronome 16:1-8; cf. Ézéchiel
45:21. Elle durait sept jours, à dater du soir du 14 nisan, Josué 5:10; Esdras 6:22. Le 1er et le 7e jour étaient
particulièrement solennels; il y avait alors de saintes congrégations auprès du sanctuaire, et le peuple
devait s'abstenir de tout travail servile. Le second des sept jours était le jour des prémices, auquel le
peuple devait offrir au sacrificateur une poignée des premiers fruits de la moisson.
Voici quelles étaient les différentes observances dont la célébration de la pâque se composait ou était
accompagnée:
Le soir du 14 nisan, entre les deux vêpres, on sacrifiait dans le parvis du sanctuaire un agneau (ou un
chevreau) mâle et sans tare, âgé d'un an; on le rôtissait tout entier, et on le mangeait dans la ville sainte,
en famille, ou avec quelques amis du dehors, mais toujours en société, de manière qu'il n'en restât rien
pour le lendemain. On le mangeait avec des herbes amères, avec des pains sans levain, dans l'attitude et
le costume de voyageurs, afin de rappeler toujours la précipitation de la sortie d'Égypte. Pendant toute la
durée de la fête, il était défendu, sous peine de mort, de manger d'autre pain que du pain sans levain,
appelé aussi pain d'affliction, Deutéronome 16:3, à cause des souvenirs de servitude qu'il rappelait; il
n'était pas même permis de garder dans la maison, sans usage, ou pour un usage quelconque, du pain
levé ou du levain; et, d'après la tradition, il fallait même tout consommer ou jeter loin dès la veille.
Chaque jour, au nom de la nation, et pour l'expiation de ses péchés, les prêtres offraient des holocaustes,
deux jeunes taureaux, un bélier, sept agneaux d'un an, avec les offrandes non sanglantes qui devaient les
accompagner, et un bouc en sacrifice pour le péché, Nombres 28:19; cf. 2 Chroniques 35:1. Quelques Juifs
offraient alors aussi des sacrifices particuliers, en gros ou menu bétail, mâle ou femelle, Deutéronome
16:2, suivant l'interprétation rabbinique, à moins que ce passage se rapporte, comme il nous paraît plus
probable, aux sacrifices généraux dont on vient de parler. Le second jour, on apportait la première gerbe
mûre, avec un holocauste à l'Éternel, Lévitique 23:10, et ce n'est qu'après cette, cérémonie accomplie que
la moisson des blés était officiellement ouverte.
On a voulu voir quelques contradictions dans la manière dont l'institution ou le but de la fête est raconté,
Exode 12, entre les versets 2-13 et les versets 13-20, parce que les premiers semblent ne la rapporter qu'au
passage de l'ange exterminateur, et les derniers en font un mémorial de la sortie d'Égypte. Mais c'étaient
deux souvenirs qui pouvaient, et devaient se lier étroitement dans l'esprit des Hébreux; d'ailleurs le
sacrifice de l'agneau, qui est un signe préservateur dans le premier cas, et pour ce seul as, n'est point
annoncé comme devant être reproduit dans ce sens à l'avenir. La première pâque avait un but spécial,
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