ressortir la coutume criminelle des Phéniciens et d'autres peuples païens qui dans leurs sacrifices
mangeaient du sang, ou le mêlaient avec du vin pour le boire, cf. Psaumes 16:4. Un principe d'humanité
s'y rattachait également, et les Hébreux devaient puiser dans l'horreur du sang l'horreur de la cruauté
envers les animaux.
— Le Coran contient une défense semblable.
c.
Certains morceaux de la graisse du bœuf, de la chèvre et de la brebis, notamment la queue,
ordinairement très fournie de graisse, de ce dernier animal. Ces morceaux comme plus succulents
revenaient de droit au service de l'autel, Lévitique 7:25; cf. 3:14;
— Voir: Offrandes.
Au point de vue de la santé publique, cette défense était un bienfait, car dans ces climats brûlants où les
maladies de la peau sont si communes, si invétérées, et parfois si dangereuses, il importait d'empêcher
autant que possible l'usage des graisses parmi le peuple: la culture assidue des olives, dont l'huile était le
seul assaisonnement des viandes, était indirectement encouragée par ce moyen, et les Hébreux, en
recherchant les graisses végétales qui leur étaient seules permises, se tournaient avec courage vers les
travaux des champs.
d.
Le chevreau cuit ou rôti dans le lait ou la graisse de sa mère, Exode 23:19; 34:26; Deutéronome
14:21. Le motif de cette défense n'est pas très clair. Michaélis pense qu'il s'agit d'une brebis-mère en
général, et plus généralement encore, d'un animal quelconque, de manière que la défense de Moïse
reviendrait à une interdiction absolue de tout assaisonnement animal des viandes; ce serait alors, soit au
point de vue sanitaire, soit sous le rapport agricole, une mesure du genre de la précédente. D'autres y ont
vu une accommodation à un préjugé existant alors et maintenant inconnu; d'autres, un principe
d'humanité envers les animaux domestiques, et en quelque sorte un symbole de l'amour maternel qui ne
saurait se prêter à servir aux funérailles sanglantes de son fruit;
— Voir: Chèvres.
Je ne sais si peut-être cette loi, qui gênait certainement les ventes et les achats en mettant les acheteurs
dans la crainte continuelle d'une transgression involontaire, ou dans la laborieuse obligation d'examiner
et la naissance d'un chevreau, et l'origine du lait acheté, ne devait pas avoir aussi pour résultat, sinon
pour but, de favoriser la consommation intérieure, d'entraver le commerce et d'empêcher ainsi d'une part
une trop grande augmentation de richesses, de l'autre la pauvreté provenant de l'aliénation des biens: en
attendant mieux, je soumets cette explication à ceux qui voudront bien l'examiner; elle me paraît se
recommander autant que les précédentes, et pouvoir se combiner avec elles dans le système alimentaire
de l'économie hébraïque.
e.
Les viandes sacrifiées aux idoles, Exode 34:15, défense maintenue comme les deux premières par
la loi nouvelle, Actes 15:29; 21:25. Dans les villes païennes ces viandes étaient, après avoir été présentées,
vendues sur la place du marché, et l'apôtre donne des directions sur la conduite à tenir dans ce cas, 1
Corinthiens 10:25; sq. Les Juifs postérieurs appliquèrent même cette défense au vin, au pain, et aux
gâteaux fournis par les païens, attendu que ces aliments pouvaient avoir servi dans un sacrifice: quelques
auteurs ont voulu, non sans raison, entendre dans ce sens les répugnances et les refus de Daniel et de ses
trois amis, Daniel 1:8; sq., de Tobie 2:15, et de Judith 12:2.
f.
La cuisse des animaux purs à l'endroit du muscle où la hanche de Jacob fut démise, Genèse 32:25.
g.
La viande de tous les animaux déclarés impurs, Lévitique 11:1-31; Deutéronome 14:1-19 (leur lait
n'était pas compris dans cette défense). Ces animaux étaient:
1.
les quadrupèdes qui ruminent, sans avoir l'ongle entièrement divisé, dessus et dessous, comme
les lièvres, le porc, le chameau;
2.
tous les serpents et reptiles;
3.
les amphibies et animaux qui vivent dans l'eau sans écailles et nageoires;
4.
tous les insectes, sauf ceux qui ont comme les sauterelles quatre pieds pour marcher, et deux
pour sauter;
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