sept semaines de moissons qui séparaient Pâques de Pentecôte, les sept jours de la Pâque, les sept
agneaux qu'on sacrifiait à chaque jour de cette sainte semaine, en sont quelques exemples; on peut citer
aussi la fête des tabernacles, qui durait sept jours et tombait sur le septième mois, de même que celle des
expiations. Sept jours étaient la durée légale des purifications cérémonielles; la consécration des prêtres
durait sept jours; dans les sacrifices pour de graves péchés, l'aspersion du sang se faisait par sept fois, etc.
La doctrine postérieure des anges comptait sept archanges ou anges principaux. On peut voir ces
différents articles. Rappelons encore parmi les exemples de l'Ancien Testament les sept nations
cananéennes, les soixante-dix semaines de Daniel, les soixante-dix années de la captivité, les soixante-dix
anciens d'Israël (les soixante-dix disciples de Jésus, la lettre aux sept Églises), etc, cf. Genèse 2:2; 7:2;
8:10,12; 29:27,30; 41:2-7; 46:27; Nombres 23:1; Josué 6:4,6,8,13,15; Juges 16:8,13,19; 1 Samuel 10:8; 11:3; 13:8;
1 Rois 8:65; 2 Rois 5:10,14; Ecclésiaste 11:2; puis dans le langage des prophètes, Ésaïe 4:1; Ézéchiel 39:12,14;
40:22,26; 43:25; 44:26; 45:21,23,25; Zacharie 3:9; 4:2,10; Daniel 4:16,23; 9:24; Michée 5:5, et dans le Nouveau
Testament, Matthieu 15:34,36; Actes 6:3; 21:8; Apocalypse 1:4,12; 8:2,6; 10:3; 11:13; 12:3; 13:1; 15:1.6; 16:1;
17:1; 21:9. Les écrits de Philon montrent combien les Juifs philosophes de son temps attachaient une
importance mystérieuse à ces chiffres; les pythagoriciens grecs y voyaient de même bien des choses, et
rappelaient les sept couleurs, les sept notes principales en musique, et les sept planètes. On sait enfin le
rôle que ce chiffre sept joue dans la nature et dans le développement de l'homme. Ce n'est pas ici le lieu
d'entrer dans des détails; avec l'observation et un peu de bonne volonté, on pourrait multiplier à l'infini
des faits et des exemples analogues. On a abusé du droit d'imagination, mais à l'origine de toutes les
recherches discrètes ou indiscrètes qu'on a faites sur ce nombre, se trouve évidemment l'œuvre de Dieu
aux jours de la création; le septième jour a été un point d'arrêt, un nœud: il était impossible qu'un début
pareil n'exerçât pas sur l'esprit de tous les hommes une grande influence. Sept a été considéré comme le
chiffre de l'alliance, Dieu s'unissant avec l'homme; les Hébreux l'ont si bien compris que chez eux le
même mot shéba (sieben), signifie également sept et alliance (— Voir: Béersébah, puits du serment), et
l'on sait que les peuples de l'Orient ont l'habitude de faire intervenir le nombre de sept dans leurs
contrats, et de jurer sur sept pierres. S'il y a là quelque chose de plus nous le saurons un jour, mais on
aurait tort de ne répondre à la superstition que par l'incrédulité ou la raideur de l'esprit fort. Le livre de la
nature ne nous est pas encore tout ouvert, et s'il renferme des mystères que nous reconnaissons sans les
comprendre, il en renferme d'autres peut-être que nous pressentons sans les reconnaître.
Le chiffre deux, la dualité, marque habituellement l'opposition, et par conséquent une imperfection, un
état anormal, Dieu et le diable, le jour et la nuit, une famille sans enfants: c'est aussi l'amitié, l'association,
mais limitée, incapable de se reproduire ou de se continuer.
Trois exprime la plus simple des pluralités complètes; le plus petit groupe possédant son milieu et ses
extrémités; c'est la forme fondamentale du développement; il est en quelque sorte naturel et se manifeste
en psychologie dans les triples facultés physiques, morales et intellectuelles de l'homme; il se retrouve
dans la notion du passé, du présent et de l'avenir; le chrétien le voit dans l'unité mystérieuse du Père, du
Fils et du Saint-Esprit, et dans les trois jours de la sépulture. On le retrouve dans la constante et
significative reproduction de certaines formules: la foi, l'espérance et la charité; Abraham, Isaac et Jacob;
Pierre, Jacques et Jean (aujourd'hui on dit Liberté, Égalité, Fraternité). Pour les Juifs, il se trouvait dans
l'obligation de célébrer trois fois l'an une fête solennelle, et de se rendre trois fois à Jérusalem, Exode
23:14; Deutéronome 16:16; dans la triple bénédiction de l'Éternel qui rappelle l'invocation prononcée sur
le baptême d'eau, Nombres 6:24; cf. Matthieu 28:19; dans la triple sainteté rappelée par les Chérubins,
Ésaïe 6:3, et expliquée Jean 12:41. On peut voir encore Jérémie 7:4; 22:29; Jonas 2:1; Jean 2:19; 2 Corinthiens
12:8, et un grand nombre d'autres passages, soit de l'Ancien, soit du Nouveau Testament.
— Les trois heures de prière de Daniel et des Juifs postérieurs, Daniel 6:10, se rattachent à la division du
jour en trois parties plus qu'à la signification du chiffre trois lui-même.
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