Page 845 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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Juifs postérieurs abrégèrent souvent les anciens noms: ainsi Jésuah pour Jéhosuah, Lazare pour Éléazar;
ils admirent des noms araméens, tels que Marthe, Caïphe, Tabitha. Sous les Séleucides, les Juifs prirent
des noms grecs, ou traduisirent en grec leurs noms hébreux: Lysimaque, Antipatros, Bérénice, Hérode, se
trouvent, soit dans les Maccabées, soit dans Flavius Josèphe; Dosithée est la traduction de Sabdiel;
Nicolas, de Balaam; Ménélas, de Jonia; d'autres noms hébreux, enfin, furent grécisés dans leur forme, et
Alkimos n'est autre qu'Éliakim. Ce qui n'était peut-être d'abord qu'une manie ou une obligation passa
bientôt dans les mœurs: on prit des noms grecs par goût, on y joignit même des noms latins, tels que
Justus. Avec le temps, et par suite de ce mélange des deux langues, il se trouva des hommes qui portaient
deux noms: Jean Marc, Jésus Juste, Colossiens 4:11: si ces cas n'étaient pas très rares, on les a cependant
trop généralisés en voulant y trouver la solution d'un grand nombre de difficultés historiques ou
généalogiques des livres saints. Un homme pouvait porter, à côté de son nom, celui de son père avec
l'affixe Bar, comme Joseph Barrabas, ou bien tel nom ou surnom de circonstance, Simon Céphas ou Pierre,
Joses Barnabas, Simon Cananite, Simon de Cyrène, ou bien encore pour distinguer plusieurs personnes
de même nom, un nom du lieu d'origine, Marie Magdeleine, Judas Iscariote, etc. C'était, comme nous
l'avons dit, la mère ou, en général, les plus proches parents qui donnaient le nom à l'enfant, Genèse 29:32;
35:18; 1 Samuel 1:20; 4:21; cf. Odyss. 18, 6; des voisins amis, espèces de parrains, y contribuaient
quelquefois comme chez nous, Ruth 4:17; Luc 1:39.
Il arrivait aussi que le nom d'une personne était changé dans le cours de sa vie, par suite d'une
destination divine nouvelle, d'une promesse, ou d'un changement de dispositions, soit que le nouveau
nom remplaçât entièrement l'ancien, soit qu'il en prît la place petit à petit, et que le surnom finît par
éclipser le nom véritable, Abraham pour Abram, Israël pour Jacob, Josué pour Osée, Pierre pour Simon,
Barnabas pour Joses, etc. Le nom des rois changeait souvent à leur avènement, 2 Rois 23:34; 24:17,
exemple que les princes-papes ont imité: il en était de même de personnes subalternes dans des moments
importants de leur vie, Nombres 13:17; cf. Jean 1:42; Actes 4:36, comme les moines, à leur entrée dans le
cloître, prennent, pour ensevelir leur passé, un nom nouveau, qui est censé en faire des hommes
nouveaux. Nathan donne à son royal élève le nom de Jédidja, 2 Samuel 12:25. Éliakim fut nommé
Jéhojakim par Pharaon-Néco qui, par ce changement, voulut rendre sensible la dépendance du roi de
Juda, 2 Rois 23:34.
— Le surnom de Boanergès, que Jésus donna à Jean et à Jacques, Marc 3:17, ne paraît pas leur être resté; il
n'avait trait qu'à une circonstance bientôt effacée, et ne portait qu'un jugement momentané sur un
caractère parfois trop fougueux. Les exemples cités Genèse 41:45. Daniel 1:7; 5:12, sont des changements
de noms nécessités non seulement par un changement de carrière, mais encore et surtout parce que ces
hommes, Joseph et Daniel, appelés à remplir de hautes fonctions dans une cour étrangère, ne pouvaient
pas continuer d'y porter leurs noms hébreux.
— Voir: encore l'article Paul, et d'autres.
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NOMBRES.
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1.
On ne sait pour ainsi dire rien de tout ce qui concerne les connaissances arithmétiques des
Hébreux, mais il ressort des chiffres et des sommes considérables mentionnées en plusieurs endroits, et
pour lesquels reddition et la soustraction n'eussent pas suffi, qu'ils devaient connaître au moins les quatre
règles principales et les fractions. Ils se servaient, comme on le voit entre autres par les médailles
samaritaines, de lettres au lieu de chiffres, de même que presque tous les anciens peuples jusqu'aux Grecs
et aux Romains. Quelques auteurs (Des Vignoles, I, 29), ont cru cependant que les Hébreux avaient aussi
des chiffres particuliers, mais dans tous les cas ces chiffres ne remonteraient pas au-delà de l'exil. La
numération en lettres, et en lettres dont plusieurs ne différaient que par des caractères presque
insensibles, pouvait amener dans la transcription beaucoup d'erreurs. On s'est attaché à ce point de vue
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