Ce résultat nous a paru assez important pour motiver les détails qui précèdent. Devant la lumière de la
science, tombent les railleries naguère si puissantes du voltairianisme. Les récits de la Bible ne sont pas
des contes enfantés par l'ignorance d'un petit peuple qui, grossier et inculte, aurait admiré les moindres
choses comme des prodiges. La civilisation, le luxe, la grandeur de Ninive et de l'Assyrie, étaient en effet
prodigieuses. Grande leçon de réserve et d'humilité qui nous est ici donnée, et qui doit nous faire sentir le
besoin d'entourer de notre respect les faits même qui nous semblent étranges, lorsqu'ils nous sont attestés
par cette parole qui s'affirme toujours plus comme la vérité.
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NISAN,
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— Voir: Abib.
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NISROC,
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idole des Ninivites, 2 Rois 19:37; Ésaïe 37:38. Elle est complètement inconnue, et les fables des rabbins ne
méritent aucune confiance: les uns veulent qu'elle ait été faite avec une planche de l'arche, d'autres lui
donnent la forme de la colombe, en souvenir de celle que Noé envoya pour examiner la terre; d'autres
prétendent qu'elle représentait Assur, le fondateur du royaume des Assyriens; d'autres l'entendent d'un
aigle, symbole d'Ormuzd dans la religion des Perses; d'autres enfin de la planète de Saturne, divisée en
deux moitiés par l'anneau qui l'entoure.'Toutes ces opinions s'appuient, d'une part, sur l'étymologie du
mot qui, suivant les lettres qu'on en prend, peut signifier à peu près tout ce qu'on veut; d'autre part, sur
quelques usages connus de l'idolâtrie des anciens Perses. C'est en présence de cette idole que fut commis
un affreux parricide: le père ne fut point sauvé de la mort par le culte qu'il lui rendait, ni les fils du crime.
L'idolâtrie ne donne ni le bonheur, ni la moralité; elle ne garantit ni du péché, ni du malheur.
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NITRE,
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sel qu'on ne trouve dans la nature qu'à l'état de nitrate. On en distingue deux espèces différentes, l'une
minérale, l'autre végétale: la première, connue des Hébreux sous le nom de néther, est un sel lixiviel
qu'on tire, en grande quantité, de l'eau salée de deux lacs de la vallée du Nil, et qu'on mêle avec de l'huile
pour en faire du savon, de nos jours encore. Les Égyptiens s'en servaient pour l'embaumement des corps
et pour le lavage des vêtements, Hérodote 2, 87, cf. Jérémie 2, 22. Proverbes 25:20. La seconde, le borith,
que nos versions ont traduit par savon, Malachie 3:2; Jérémie 2:22, et par pureté. Job 9:30, est un sel alcalin
qu'on tire de la cendre de certaines plantes salées, et qui, mêlé avec de l'huile, est employé à fouler et à
nettoyer les habits: saint Jérôme fait remarquer, dans son commentaire sur le passage de Jérémie, qu'une
espèce de ces plantes salées portait encore, de son temps, le nom de borith. Le nitre végétal est l'objet d'un
commerce considérable dans les marchés de l'Orient; mais la botanique n'a pas encore distingué et classé,
d'une manière exacte et sûre, les différentes plantes salées des contrées méridionales. Les émanations
animales sont indispensables à la formation de la plupart des nitrates.
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NO,
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Ézéchiel 30:14-16; Jérémie 46:25; Nahum 3:8. Les Septante l'ont presque partout traduit par Diospolis.
C'était, comme on le voit par ces passages, une ville considérable de l'Égypte; mais il y avait en Égypte
deux villes de ce nom: l'une, la célèbre Thèbes, située dans la partie supérieure du pays; l'autre dans la
Basse Égypte. Strabon dit de cette dernière qu'elle est entourée de lacs; c'est d'elle aussi que quelques
auteurs, et notamment Champollion (l'Égypte II, 131), ont cru qu'il était question Nahum 3:8, parce qu'il
est dit d'elle qu'elle est située entre les fleuves, et qu'elle a la mer pour rempart. Cependant cette
détermination peut s'appliquer à l'une comme à l'autre de ces villes, comme à presque toutes celles de
l'Égypte, à cause des canaux nombreux qui, coupant le sol dans toutes les directions, isolaient, pour ainsi
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