ménage encore Jérémie, et le recommande à Nébuzar-Adan, 2 Rois 24:20; 25:1; 2 Chroniques 36:13,17.
Jérémie 34:37, et 39, etc. C'est probablement après cette expédition qu'il fit élever, dans la plaine de Dura,
cette fameuse statue d'or que l'on suppose avoir été comme l'apothéose de son père, et qui faillit coûter la
vie aux jeunes Hébreux qui refusaient de l'adorer. Admirant le prodige que le Dieu de Daniel avait fait en
faveur de ses jeunes amis, Nébucadnetsar n'hésita pas à décréter la divinité du Dieu des Hébreux, et
ordonna qu'on rendît à Jéhovah les mêmes honneurs qu'il réclamait pour son idole.
C'est après cela, que d'après Flavius Josèphe, car l'Écriture n'en parle pas, Nébucadnetsar entreprit le
siège de la puissante ville de Tyr, ce siège infructueux de treize laborieuses années si souvent prédit par
les prophètes, mais dont toute l'histoire est encore et restera toujours obscure. Les passages qu'il importe
le plus de consulter sur ce point, sont: Ésaïe 23 et Ézéchiel 26-28:20. Flavius Josèphe, Antiquités Judaïques
10, 11; 1. Contre App. 1, 19; 20. Il paraît, d'après ces données, que Nébucadnetsar employa treize ans à ce
siège, et qu'il ne fut pas payé de sa peine, soit qu'il n'ait pu venir à bout de son entreprise, soit plutôt que
les habitants de la ville, s'étant retirés dans une île voisine avec toutes leurs richesses, il n'ait trouvé que
des ruines à offrir en pâture à ses soldats exténués (573 avant J.-C.). Honteux de rentrer à vide dans son
royaume et voulant se dédommager de sa triste victoire, il se tourna derechef contre l'Égypte, la ravagea
dans toute son étendue, mêla le sang des hommes aux flots du Nil, et put ramener son armée glorieuse et
chargée d'un riche butin. Ce furent là ses dernières victoires et sa dernière expédition.
Il n'avait, du reste, plus rien à désirer; il s'était élevé aussi haut que jamais roi conquérant a pu le faire;
tout ce qui peut se vaincre par des forces humaines, il l'avait vaincu, et ses armes, toujours victorieuses
contre Jérusalem, la ville du vrai Dieu, paraissaient l'élever au-dessus de ce Dieu qui inspirait Daniel et
qui sauvait ses amis: la tête tournerait à une moins grande hauteur, et le vieux monarque, au milieu d'une
capitale que ses guerres lointaines n'avaient fait qu'enrichir, pouvait être pris de vertige au souvenir de
toutes ses gloires. Un songe divin l'avertit de prendre garde; il vit un arbre immense renversé par terre à
la voix d'un ange et couché sans rameaux ni verdure pendant sept années. Le chef des mages, prophète
de l'Éternel, lui fit voir dans les détails de ce songe un avertissement et une menace, mais une année
d'intervalle que Dieu lui accordait pour s'humilier, ne servit qu'à l'endormir dans l'espérance que la
parole divine ne serait pas exécutée, ou peut-être à la lui faire oublier. Son orgueil s'éleva à la hauteur de
sa position terrestre, et comme il se promenait dans le palais royal de sa capitale, il s'écria dans une
ivresse frénétique d'exaltation: N'est-ce pas ici Babylone la Grande que j'ai bâtie pour être la demeure
royale par le pouvoir de ma force et pour la gloire de ma magnificence! Mors une voix des cieux lui
répondit, lui annonçant que le songe terrible qu'il avait fait, allait recevoir son exécution; l'orgueilleux
monarque fut chassé d'entre les hommes, il mangea l'herbe comme les bœufs, n'ayant d'autre abri que le
ciel, exposé à toutes les intempéries de l'air comme à la haine de ses sujets auxquels il n'inspirait plus
qu'une horreur mêlée de pitié; son poil crût comme celui de l'aigle et ses ongles comme ceux des oiseaux.
Sept temps se passèrent ainsi, puis le sens lui revint, il bénit le souverain duquel toutes les œuvres sont
véritables, dont les voies sont justes et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil; et il remonta sur
son trône, Daniel 4. II vécut encore une année et mourut après avoir régné quarante-trois ans, 561 avant
J.-C.
Plusieurs observations sont nécessaires à l'intelligence de son histoire.
Les historiens grecs ne parlent pas de Nébucadnetsar, et ce règne à la fois long et glorieux ne nous est
connu que par ce qu'en disent les historiens sacrés, Flavius Josèphe et quelques historiens de l'Orient; de
là plusieurs incertitudes chronologiques et des dates peu sûres et difficiles à déterminer, d'autant plus
que les historiens sacrés comptent diversement les années de ce prince, suivant qu'ils font commencer son
règne à la mort de son père, comme Daniel et les Babyloniens, ou qu'ils datent du moment de son
association à l'empire avant la bataille de Circesium, comme Jérémie 25:1; et les autres historiens hébreux.
Il y a en outre, dans plusieurs de ces données, un manque de coïncidence dont il n'est pas facile de se
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