Quant à la reine des cieux dont parle Jérémie, 44:18, il paraît, malgré l'opposition de quelques savants (—
Voir: Gesenius), que c'est de la lune qu'il est question, et non point de la brillante planète de Vénus, ou de
l'armée des cieux en général. Le passage, Psaumes 121:6, semble se rapporter à l'influence maligne, ou
réputée maligne, de la lune sur ceux qui dorment en plein air, sous le ciel pur et serein de l'Orient, ou sur
la vue de ceux qui la fixent trop souvent lorsqu'elle brille de tout son éclat. «L'astrologie naturelle, dit
Calvin, montrera bien que les corps d'ici-bas prennent quelque influxion de la lune, parce que les huîtres
se remplissent ou se vident avec icelle; pareillement, que les os sont pleins de moelle ou en ont moins
selon qu'elle croit ou diminue.» Dans tous les cas, et quoi qu'il en soit, le psalmiste annonçant que le soleil
ne donnera pas sur l'homme pieux de jour, ni la lune de nuit, parle le langage de son pays et de son
temps, et veut indiquer d'une manière générale, qu'il sera préservé de tout accident fâcheux, de toute
influence malveillante, soit que cette influence existe, soit qu'il y crût lui-même, soit qu'il eût simplement
égard à une certaine crainte populaire mais indéterminée, comme le sont presque toutes les superstitions,
soit enfin qu'il eût le pressentiment de cette nouvelle terre où il n'y aura plus ni jour ni nuit.
— L'obscurcissement du soleil et de la lune (et il n'est pas nécessaire d'entendre par là des éclipses), est
fréquemment indiqué comme devant accompagner de grands événements, la chute de l'empire assyrien,
de Babylone, et la fin du monde, Ésaïe 13:10; 24:23; Ézéchiel 32:7; Joël 2:10; 3:15.
Les Juifs célébraient les nouvelles lunes; c'étaient des jours de fête et de repos qui avaient leur place au
commencement de chaque mois, l'année juive étant supputée en mois lunaires; elles étaient en quelque
sorte des sabbats de mois, comme le samedi était le sabbat de la semaine. Les Juifs se reposaient alors de
leurs travaux, et consacraient en entier ces jours au service de Dieu. On offrait au sanctuaire des sacrifices
spéciaux, Nombres 10 et 28:11-15; cf. 1 Chroniques 23:31; 2 Chroniques 2:4; 8:13; 31:3; Esdras 3:5; Néhémie
10:33; le peuple se rassemblait en assemblée solennelle, Ésaïe 1:13; Ézéchiel 46:1, et les sacrificateurs
sonnaient des trompettes sur les holocaustes, Nombres 10:10; cf. Psaumes 81:4. On faisait des banquets
sacrés, et l'on se réjouissait d'une sainte joie; un festin avait lieu à la cour de Saül, 1 Samuel 20:5,24, et les
plus pieux cessaient de jeûner; il n'y avait ni travail ni commerce, Amos 8:5; Néhémie 10:31. On faisait la
lecture de la parole de Dieu, 2 Rois 4:23. Cette fête, à cause de son importance, et peut-être aussi à cause
de son analogie éloignée avec le sabbat, est souvent nommée à côté du jour du Seigneur, 2 Rois 4:23;
Amos 8:5; cf. Osée 2:11; Colossiens 2:16. Chaque septième néoménie (nouvelle lune), comme le sabbat
d'une semaine de mois, était célébrée d'une manière plus solennelle, avec un holocauste de plus; c'était un
mémorial de jubilation, Lévitique 23:24; Nombres 29:1.
— Tacite (Germ. 11), et d'autres auteurs parlent d'un usage pareil chez quelques peuples de l'antiquité, de
prières adressées à la nouvelle lune, et de festins joyeux, célébrés le jour où le sacrificateur chargé de cet
office annonçait publiquement que la reine des cieux recommençait à croître; il ne s'agissait évidemment
pas de la détermination mathématique de la conjonction de la lune et du soleil, mais de la phase
apparente et du croissant visible.
— Les Juifs modernes n'ont pas abandonné cette tradition de la loi, mais ils n'interrompent pas pour cela
leurs travaux ni leurs affaires; les femmes seules ne font rien ce jour-là: le soir après le renouvellement de
la lune, dès qu'ils aperçoivent le croissant, ils se rassemblent pour faire une prière à Dieu, dans laquelle ils
rappellent créateur des planètes, et restaurateur de la nouvelle lune; ils font en même temps une
commémoration de David, et se séparent après s'être salués.
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LUZ, ou Béthel,
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ancien nom de Béthel (q.v.), Genèse 28:19; 35:6; Josué 18:13; Juges 1:23, située sur les frontières de la tribu
de Benjamin, mais sans qu'on en puisse déterminer la position. C'est la famille de Joseph qui la conquit
après l'avoir fait explorer; une famille de Luzites ayant été épargnée dans le massacre général, à cause
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