Matthieu et de Marc déjà composés, pour que l'on puisse apercevoir l'usage que Luc en a fait, il diffère de
l'un et de l'autre par une tendance éminemment catholique, générale, universelle. Saint Marc est à cet
égard sans caractère bien prononcé, bien qu'il ait été écrit sous l'influencé de saint Pierre; mais l'évangile
de Matthieu porte le cachet juif à chaque passage, tandis qu'on trouve dans saint Luc le caractère de Paul,
le Christ de l'humanité, l'alliance de Dieu avec la terre toute entière. On aperçoit déjà cette différence dans
leurs généalogies du Sauveur, Matthieu faisant remonter les ancêtres de Jésus jusqu'à Abraham, le père
des Juifs, Luc les comptant jusqu'à Adam, le père des hommes; Matthieu ne parle que des douze apôtres
représentants des douze tribus, tandis que Luc y joint les soixante-dix disciples représentants de
l'humanité; Matthieu insiste partout sur le caractère juif du Messie, Luc sur son caractère humain, évitant
de raconter ce qui aurait pu faire de son œuvre une œuvre particulière, une mission juive. Saint Luc a
aussi dans la forme, quelque chose de plus intime, de plus affectueux, son Messie est plus un Sauveur
qu'un Roi; il raconte volontiers ses conversations plutôt que ses discours, et fait parler les interlocuteurs,
enregistrant leurs questions et leurs réponses; il s'attache aux détails, il raconte la naissance de Jean-
Baptiste et celle du Sauveur, le premier entretien de Jésus dans le temple, la résurrection du jeune homme
de Naïn, l'envoi des soixante-dix, la parabole du Samaritain miséricordieux, l'histoire de Marthe et Marie,
la guérison des dix lépreux, la visite de Jésus à Zachée, la conversion du brigand sur la croix, la rencontre
qui eut lieu sur le chemin d'Emmaüs; il donne un récit circonstancié et suivi d'un grand voyage
missionnaire de Jésus, et parle souvent de la miséricorde divine et de l'efficacité de la prière.
L'authenticité de cet évangile n'a guère été contestée, et même les hérétiques anti-mosaïques, tels que
Marcion, l'ont reconnue, comme cela était assez naturel à cause de sa tendance anti-judaïque, tandis qu'ils
rejetaient les trois autres évangiles; mais encore l'ont-ils tronqué en plus d'un endroit, comme l'ont
remarqué Tertullien et Épiphane, partout où les paroles du Messie étaient en désaccord avec leurs vues
exagérées sur la loi et l'Ancien Testament, (— Voir: Olshausen, uber die Evang.)
Les Actes des apôtres sont la suite immédiate et naturelle des Actes du maître; saint Luc les a écrits sans
doute peu de temps après son premier ouvrage, et a réuni l'un à l'autre par le court avant-propos qui est
en tête du second livre.
Outre ces deux ouvrages, on a attribué à ce disciple la composition de l'épître aux Hébreux, q.v., ainsi que
celle d'autres écrits que nous ne possédons plus.
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LUCHITH.
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Ville des Moabites, Ésaïe 15:5; Jérémie 48:5; suivant Eusèbe et saint Jérôme, elle était située dans une
contrée montagneuse, entre Aréopolis et Tsohar, et portait encore de leur temps son ancien nom.
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LUCIFER
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Terme qui signifie «le brillant» pour désigner une personne intelligente, instruite, clairvoyante, ingénieuse,
arrogante, orgueilleuse, et pleine de défiance. Ce mot apparaît seulement dans quelques versions de la Bible dans
Ésaïe 14 :12 où il est employé pour décrire le roi de Babylone. Il n’a aucun rapport avec la chute d’un ange mythique
qui fut projeté du ciel pour s’avoir rebellé contre Dieu et qui devint connu comme Satan. Ce récit légendaire fait
parti de la mythologie chrétienne entrelacé de fables qui proviennent du Mazdéisme, religion Perse des adorateurs
du feu sacré, et d’un livre aprocryphe du nom d’Énoch.
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LUCIUS
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de Cyrène, prophète et docteur de l'Église d'Antioche en Syrie, Actes 13:1, et parent de Paul, Romains
16:21; selon quelques auteurs, il aurait été l'un des soixante-dix disciples. Origène, Calmet, et d'autres
encore, distinguent deux Lucius, et croient que celui dont il est parlé dans les Romains est le même que
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