fils cadet de Saül et d'Ahinoham, 1 Chroniques 8:33; 9:39; 2 Samuel 2:8, etc. Son vrai nom était Esbahal ou
Isbahal, mais les Hébreux, à cause de l'horreur que leur inspiraient les dieux étrangers, et pour éviter de
prononcer le nom de Bahal, le surnommèrent Is-Boseth, homme de honte ou de confusion. Son père et ses
frères ayant succombé dans la bataille de Guilboah, il se trouva, avec son neveu Méphiboseth, seul
héritier du nom de Saül et de sa couronne, mais l'un et l'autre successeur étaient incapables par eux-
mêmes de rien oser pour reconquérir un trône qui leur avait échappé. Abner osa seul; mais pour couvrir
d'un voile de légitimisme ses desseins ambitieux, il ne voulut régner que sous un nom reconnu, et Is-
Boseth, âgé de quarante ans, fut la poupée qui porta la couronne. Reconnu roi des dix tribus, il régna sept
ans à Mahanajim, luttant avec désavantage contre les troupes de David, et s'affaiblissant de jour en jour.
La conduite d'Abner à l'égard d'une des femmes de Saül donna de l'ombrage à Is-Boseth, soit qu'il y vît
une injure à la mémoire de son père, soit qu'il crût y trouver l'indice de vues ambitieuses, soit enfin que,
las d'avoir un maître, il s'estimât heureux de trouver un prétexte pour montrer à son tour qu'il avait de la
volonté et du caractère. Blessé des reproches d'Is-Boseth, Abner l'abandonna, et résolut d'appuyer la
nouvelle dynastie. En même temps, David fit demander à Is-Boseth Mical son épouse, et comme Is-Boseth
voyait ses affaires s'embrouiller toujours davantage, il ne voulut pas les compliquer encore par un
nouveau refus, et accorda à David ce qu'il désirait. Il ignorait les négociations du perfide Abner, et
lorsque ce traître eut été mis à mort par Joab, ses mains devinrent lâches; Is-Boseth crut avoir perdu le
meilleur de ses capitaines, et dans son bonheur il se désespéra. Ce fut sa dernière faiblesse; bientôt deux
de ses officiers, Récab et Bahama, l'assassinèrent dans son palais pendant qu'il dormait; sa tête sanglante
fut portée en hommage à David qui n'apprécia jamais la lâcheté, et récompensa les meurtriers par le
dernier supplice.
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ISMAËL,
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1.
fils d'Abraham et d'Agar, Genèse 16:15; 17:23; 21:14; 1 Chroniques 1:28. Ce n'était pas l'enfant de
la promesse, mais Dieu ne lui en prédit pas moins de grandes destinées et d'abondantes bénédictions
temporelles: «Voici, je l'ai béni, dit-il, et je le ferai devenir une grande nation.» Fort jeune encore, Ismaël se
montra ce qu'il devait être plus tard, bruyant, gai, fier et violent, grand par lui-même, comme son frère
Isaac était grand par la grandeur de Jéhovah. Vers sa dix-septième ou dix-huitième année, à ce que l'on
pense, à l'époque du sevrage d'Isaac, Ismaël dut quitter la maison paternelle avec sa mère, Genèse 21:9,
parce que celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l'esprit, Galates 4:29. Dieu
protégea dans sa fuite Ismaël, et continua de le bénir dans le désert de Paran, où il habita. Le jeune
homme devint fort, vaillant, habile chasseur, et sa mère lui donna pour épouse une de ses compatriotes,
Égyptienne comme elle. Il eut quatorze enfants, dont douze fils, qui furent autant de princes et chefs de
tribus, selon les promesses faites à Abraham, et deux filles, dont l'une épousa Ésaü, son cousin. Ismaël
rendit avec Isaac les derniers devoirs à son père, et mourut âgé de cent trente-sept ans. Genèse 25:17; 28:9;
36:3.
Les douze fils d'Ismaël furent, sous le nom d'Ismaélites, les pères de douze tribus arabes qui subsistent
encore aujourd'hui, mais que l'on distingue cependant avec soin des Arabes primitifs et authentiques, les
Joktanides; quelques auteurs arabes appellent même les Ismaélites des Arabes fabriqués. Plusieurs de ces
tribus sont bien connues et auront leurs articles spéciaux: ainsi les Nabathéens, les Kédaréniens, etc. Saint
Jérôme dit que de son temps les douze noms subsistaient encore. Le territoire d'Ismaël s'étendait depuis
Havila, à l'orient, jusqu'à Sur, en Égypte. Vers le septième siècle, la plupart des Ismaélites embrassèrent
l'islamisme, et sont encore maintenant plongés dans les ténèbres de cette dégoûtante morale, et de ce
monothéisme sec et absurde. C'est ce que M. Coquerel appelle «le milieu entre l'erreur et la vérité»,
comme si ce milieu n'était pas l'erreur elle-même.
2.
Ismaël, fils de Néthania, descendant de David, fut du nombre de ceux qui restèrent en Judée
après que Nébucadnetsar eut emmené captifs la plus grande partie des habitants de ce pays. Poussé par
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