la jalousie, à ce qu'il paraît, parce qu'étant du sang royal il n'avait pas été nommé gouverneur du pays, il
refusa d'obéir à Guédalia, et se ligua contre lui avec Bahalis, roi de Hammon; puis, abusant d'une
confiance qu'il avait acquise par la dissimulation, il se jette sur Guédalia, au milieu d'un festin, et le tue; il
égorge ensuite ceux des adhérents de Guédalia qu'il rencontre, et les Caldéens qui sont en garnison à
Mitspa. Quelques hommes de Sichem, de Silo, de Samarie, en tout quatre-vingts, allaient ayant la barbe
rasée et les vêtements déchirés, offrir de l'encens et des dons en la maison de l'Éternel. Ismaël en est
instruit; il comprend que ces pieux Israélites seront les amis de Tordre, et, par conséquent, ses ennemis à
lui-même; il les attire par ruse à Mitspa, où il les fait égorger et précipiter dans une fosse. Dix d'entre eux
s'échappent seuls, en promettant de livrer à Ismaël ce qu'ils possèdent de provisions en froment, orge,
huile et miel, cachées au milieu des champs. Il emmène ensuite captifs avec lui une partie des habitants
de Mitspa, et les filles du roi qui avaient été confiées à Guédalia, et prend le chemin du pays de Hammon,
où il espère être suffisamment protégé contre la vengeance probable de Nébucadnetsar. Mais Johannan et
d'autres capitaines des villes de Judée, ayant appris les crimes d'Ismaël, mettent sur pied leurs gens de
guerre, le poursuivent et l'atteignent près des grosses eaux de Gabaon. Les prisonniers reprennent
courage et s'enfuient auprès de Johannan, qui vient à leur aide, et Ismaël, avec huit hommes qui lui
restent, gagne au plus vite les terres de Bahalis, affligé sans doute que tant de crimes aient été inutiles. On
ignore où et comment il mourut, 2 Rois 25:23; Jérémie 40, et 41.
________________________________________
ISRAËL.
________________________________________
Ce nom, qui signifie vainqueur de Dieu, fut d'abord donné en surnom à Jacob par Dieu lui-même, lors de
la rencontre du Jabbok et de la lutte de Jacob avec l'Éternel, parce que, dit l'ange, tu as été le maître en
luttant avec Dieu et avec les hommes, et tu as été le plus fort, Genèse 32:28; 35:10. Le nom d'Israël devint
ensuite celui de la postérité bénie, et les douze tribus le portèrent en commun. Lors de la première
division du royaume, après la mort de Saul, sous David et Is-Boseth, les onze tribus qui marchaient sous
les armes de ce dernier, conservèrent le nom d'Israël, qui était celui de la nation tout entière, dont elles
formaient la plus grande partie, tandis que la douzième tribu, celle de Juda, qui marchait avec David,
resta tout ensemble tribu et royaume de Juda, 2 Samuel 2:9-10; cf. 19:40. Ces deux noms de Juda et d'Israël
servirent donc à désigner en quelque sorte, dans les temps de trouble, la minorité et la majorité du
royaume, et après la mort de Salomon, lorsque le pays tout entier se partagea (975 avant J.-C.), les tribus
de Juda et de Benjamin gardèrent le nom de royaume de Juda, tandis que les dix autres prirent le nom de
royaume d'Israël, qu'elles méritaient moins que les deux premières, puisqu'elles s'éloignaient de la
branche théocratique, abandonnant le roi que le Dieu d'Israël leur avait donné. Ces dix tribus sont
Éphraïm, Dan, Siméon, Manassé, Issacar, Zabulon, Aser, Nephthali, Gad et Ruben, auxquelles il faut
joindre la partie tributaire de Moab et les autres peuplades et terres qui avaient été conquises par
Salomon. La capitale de ce royaume fut d'abord Sichem, 1 Rois 12:25, puis Tirtsa, 1 Rois 14:17; 15:21, et
enfin, depuis Homri, Samarie. La puissante et toujours jalouse tribu d'Éphraïm (cf. 1 Chroniques 5:1;
Genèse 48:17; Juges 8:1; 12:1) fut sans doute à la tête de ce mouvement de séparation; elle se glorifiait
d'avoir donné le jour à Josué, et Jéroboam, qui sépara le royaume, était Éphraïmite: aussi le nom de
royaume d'Éphraïm serait-il beaucoup plus justifié que celui de royaume d'Israël, et les auteurs sacrés
l'emploient-ils quelquefois, Psaumes 78:9,67-68; Osée 6:4; Ésaïe 11:13. Neuf révolutions successives,
toujours accompagnées de leurs calamités ordinaires, amenèrent sur le trône neuf dynasties différentes
qui ne comptèrent pas plus de dix-huit rois, et ne durèrent ensemble que 240 ans à peu près (975-729), ce
qui donne pour chaque roi une moyenne de 13 ans, et pour chaque dynastie une moyenne de 26 ans et
demi.
1re dynastie
Jéroboam
règne de 22 ans
Nadab règne de 2 ans
2e dynastie
Bahasa règne de 24 ans
Élah
règne de 2 ans
564