Page 557 - Dictionnaire de la Bible J.A. Bost

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37:35; Nombres 20:24; Deutéronome 31:16; 32:50. (qui, d'après Gesenius lui-même, n'implique pas
seulement l'idée de sépulture, mais encore celle de réunion); ainsi, le mot sheôl, Genèse 37:35; 42:38; 44:29;
Nombres 16:30, qui emporte l'idée d'un état quelconque des âmes après la mort, et suffirait à prouver que
les Juifs du temps de Moïse avaient déjà la conscience ou la conviction que l'âme ne mourait point avec le
corps, mais continuait de vivre d'une vie indépendante; ainsi le vœu de Balaam, Nombres 23:10, qui
n'aurait guère de sens s'il n'avait connu que la mort physique; ainsi les promesses d'avenir faites à la
nation, Deutéronome 26:19; 28:1; sq., etc., qui semblent supposer une vie s'étendant au-delà des limites
d'une génération, et une âme capable de jouir après la dissolution du corps; ainsi encore, la confiance
avec laquelle Abraham offre son Isaac en sacrifice, Genèse 22, ayant estimé que Dieu le pouvait même
ressusciter d'entre les morts, Hébreux 11:19. (Le chapitre 11 de l'Épître aux Hébreux, qu'on ne cite ici que
comme renseignement et non comme argument, renferme d'ailleurs, même sous ce dernier rapport, la
preuve que, en dehors de la foi à l'immortalité, la plupart des actes des patriarches ne sauraient être
compris, le sacrifice d'Abel, etc.) Enfin notre Seigneur lui-même, dans une de ses luttes avec les
sadducéens, va chercher dans le Pentateuque un des arguments les plus puissants en faveur de la
doctrine de l'immortalité de l'âme, Matthieu 22:31-32; cf. Exode 3:6.
«Quant à la résurrection des morts, dit-il, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a déclaré en disant: Je suis
le Dieu d'Abraham, et le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob. Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des
vivants.» Il est facile de voir que, dans ce passage, le nom de Dieu n'emporte pas seulement l'idée de
Providence, dans le sens général du mot; Dieu n'est pas appelé le Dieu d'Adam, ni le Dieu de Moïse, ni,
dans le Nouveau Testament, le Dieu de Pierre ou de Paul, comme aussi nous ne pourrions pas dire dans
un sens spécial le Dieu de Luther et de Calvin; il est à remarquer que, dans le Nouveau Testament, Dieu
est appelé le Dieu (et père) de Jésus-Christ, Romains 15:6; Éphésiens 1:3, et que, dans l'Ancien, cette
expression n'est employée qu'en parlant de Sem, Genèse 9:26. Si Dieu est le Dieu de tous les hommes,
comme leur Créateur et Providence, il ne l'est plus, dans un sens particulier, que de ceux qui lui
appartiennent par le lien de la vie nouvelle, il eût pu être appelé Dieu de Noé, puisque Noé était le
prédicateur de la justice, mais Noé représentait plus l'humanité tout entière, bonne et mauvaise, que la
portion sainte de l'humanité, et Sem son fils, comme chef de la branche bénie, a seul pu voir son nom uni
à celui de Dieu. Cette locution renferme donc l'idée de rapports plus intimes, et, en se proclamant le Dieu
d'Abraham et celui de sa postérité par Isaac et Jacob, le Dieu de l'Ancien Testament établissait une
alliance entre lui et le chef de l'Israël selon la chair, alliance éternelle qui devait survivre à Abraham lui-
même, et qui, en conservant son nom, même après sa mort, aux jours de Moïse, devait rappeler
qu'Abraham n'était point tout entier descendu dans la tombe, car Dieu n'est pas le Dieu des morts. C'est
ainsi beaucoup plus l'idée de l'immortalité des rachetés, que celle de l'immortalité en général, qui est
relevée dans ces passages; mais cela suffisait à l'argumentation du Sauveur, qui voulait seulement établir
vis-à-vis des sadducéens, que l'immortalité qu'ils niaient était déjà annoncée dans les livres de leur loi. Le
peuple était frappé de sa doctrine, non que cette doctrine fût quelque chose de nouveau, mais parce que
le sens que Jésus donnait à ce passage de Moïse, la présentait sous une forme nouvelle à laquelle la sèche
scolastique des pharisiens n'avait pas habitué ses auditeurs.
En dehors du Pentateuque, il est facile de multiplier des citations de passages, qui établissent combien Je
dogme de l'éternité de l'âme était, sinon familier aux Hébreux, du moins inhérent à leur théologie et à
leur morale. Déjà l'antique livre de Job, contemporain de Moïse, si même il n'est son ouvrage, renferme
cette célèbre parole: «Je sais que mon vengeur est vivant, et qu'il viendra enfin sur la terre. Et après ma
peau, quand ceci (ma chair) aura été rongé, je verrai Dieu de ma chair (la résurrection du corps). Je le
verrai moi-même, et mes yeux le verront, et non comme un adversaire. Mes reins se consument (tant je
soupire après ce bonheur). Car alors vous direz: Pourquoi», etc. Job 19:25-27 (mal traduit dans nos
versions).
Dans les Psaumes: 12:7. Toi, Éternel, garde-les, et préserve à jamais chacun d'eux;
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